Les Grizzlies ont tendu leur piège à Houston : 57 points pour James Harden c’est bien, 68 pour Jonas Conley c’est mieux

Le 21 mars 2019 à 04:30 par Giovanni Marriette

Jonas Valanciunas
Source image : NBA League Pass

Ce n’est pas forcément le genre de résultat que l’on attendait, mais une fois de plus les Grizzlies ont montré qu’ils étaient capables d’emmerder tout le monde. Cette nuit ce sont donc les Rockets qui s’en sont aperçu, et un immense James Harden n’aura finalement pas suffi face au combo cœur/couille du squad de Jean-Bapt’ Bickerstaff. C’est rafraîchissant, vraiment.

Les Grizzlies pouvaient-ils vraiment lutter face à une équipe qui vise ni plus ni moins que la bague de champion ? Face à une équipe dans laquelle on trouve peut-être trois futurs Hall Of Famers (le troisième c’est le coach hein, pas Austin Rivers) ? Et bien laissez-nous vous dire que vous ne connaissez pas assez bien les Grizzlies de Memphis, petite franchise du Tennessee qui n’aime rien de plus que créer la surprise, que de lâcher des énormes matchs quand on les attend le moins, grâce à un fighting spirit et une petite flamme continuellement allumée. Cette nuit au FedEx Forum ? Même si voir rentrer Bruno Caboclo et Joakim Noah pour jouer un money time nous crée autant de palpitations au cœur que certains peuvent avoir de crampes à l’estomac, même si Chandler Parsons renaît parfois de ses cendres l’espace de quelques secondes… c’est bien un duo majeur qui a porté les Oursons. Un duo magnifique, composé de l’un des joueurs les plus importants de l’histoire de la franchise, le plus ancien de la maison s’il en est, et de l’un des derniers arrivés, qui colle pour sa part trop bien à l’esprit ourson, puisqu’il ressemble lui-même à un ours.

Mike Conley, Jonas Valanciunas, Jonas Valanciunas, Mike Conley. Deux hommes que les Rockets n’auront jamais réussi à arrêter cette nuit, le Lituanien se payant même le luxe de clore les débats avec deux lancers à un dixième du buzzer. Jonas Valanciunas qui tape au passage son record en carrière avec 33 points à 10/19 aux tirs et 13/17 sur la ligne, assortis pour les goodies de 15 petits rebonds. Clint Capela est désormais un ressortissant lituanien car adopté par son nouveau papa, ne reste plus qu’à apprendre la langue et on est bon. Mike Conley ? Comment dire… 5/5 du parking à la mi-temps, puis 6/6 avant de rater ses trois dernières tentatives, mais on s’en fout pas mal puisqu’à l’arrivée le chef d’orchestre de Memphis terminera la rencontre avec 35 points, 5 rebonds et 8 passes, confirmant son immense forme depuis le départ de Marc Gasol et l’arrivée dans l’autre sens de son nouveau copain balte. Faut croire qu’il se sent mieux loin des espagnols, comme nous d’ailleurs, et si la saison des Grizz n’a plus vraiment de piquant au niveau des objectifs, on continue donc grâce à ces messieurs à prendre un pied pas possible à chaque sortie ou presque.

Mais la soirée aurait très bien pu mal tourner, la faute à un James Harden qui semble bien décidé à ne pas se laisser piquer son back-to-back-MVP par Giannis Antetokounmpo ou John Wall. Les Rockets étaient à la rue à la mi-temps ? Ramesse pointait déjà à 25 pions. Un pourcentage toujours discutable mais il faut bien que quelqu’un se remonte les matches, et quand les Rockets vont revenir lentement sur leur proie, The Beard va sentir l’odeur du sang et chauffer encore plus le poignet. Du gros tir en veux-tu en voilà, un écart qui devient minuscule et finalement une prolongation arrachée grâce à trois lancers offerts par cette buse de Justin Holiday, alors que Chandler Parsons nous offrait la tentative de game winner la plus pétée qu’on ai vu depuis… Robin Lopez quinze minutes auparavant, sur un autre écran du League Pass. La prolongation sera finalement l’occasion de voir Harden nous offrir une ligne de stats une nouvelle fois merveilleuse (57-7-8-2-2) mais aussi celle de voir Chandler Parsons planter un quasi-dagger avant que ce bon vieux Jaunasse ne ferme donc la boutique aux lancers.

Un match magnifique, un faux pas évitable mais pas dramatique pour les Rockets et un beau cadeau pour le public de Memphis, voilà ce qu’il faut retenir de cette rencontre entre deux équipes qui n’ont pourtant pas du tout les mêmes aspirations. Comme quoi c’est possible de jouer un bon basket même quand la huitième place n’est pas dans le viseur, constat à méditer pour une bonne demi-douzaine de franchises. Memphis, le cœur, les couilles, ça bouge pas.

stats Rockets stats Grizzlies