Bill Russell fête son anniversaire : retour sur son ultime saison 1968-69 où il devient champion en étant… coach et joueur !

Le 12 févr. 2019 à 17:52 par Florian Benfaid

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En nous penchant sur la carrière de Bill Russell, on se rend compte qu’il possède certains accomplissements qui seront impossibles à aller chercher. À l’occasion de son anniversaire, revenons justement sur cette fameuse saison 1968-69, durant laquelle l’ancien des Celtics est devenu champion NBA pour la dernière fois, en étant entraîneur-joueur.

Attention, on ressort les vieux grimoires et on se replonge en 1968-69, une époque où l’Homme n’avait pas encore marché sur la Lune, où Charles de Gaulle était président de la République et où Vince Carter avait déjà 51 ans. À cette époque, la NBA était surtout dominée par les Celtics de Bill Russell et les Lakers de Wilt Chamberlain, tandis que les interceptions et les contres n’étaient pas encore comptabilisés et que la ligne à trois points n’existait pas. Un demi-siècle s’est écoulé depuis et les choses ont évidemment beaucoup évolué, même si Boston et Los Angeles demeurent toujours les deux franchises les plus titrées de l’histoire.

À l’entame de ce fameux exercice 1968-69, les Celtics sont champions en titre après avoir disposé des Lakers lors des Finales de 1968. La première bague remportée par Bill Russell dans son costume d’entraîneur-joueur. Un rôle qu’il exerce depuis l’été 1966 après que Red Auerbach, le légendaire coach de Boston, ait décidé de se consacrer pleinement à ses fonctions de dirigeant de la franchise du Massachusetts. Dans l’histoire, ils sont 40 à avoir un jour occupé ce poste d’entraîneur-joueur, la majorité dans les années 1950 et 1960. Parmi eux, ils ne sont que deux à avoir réussi à mener leur escouade vers le titre : Buddy Jeannette en 1948 à l’époque de la BAA (on s’en souvient tous !) et donc Bill Russell, qui a réalisé cet exploit à deux reprises. Le dernier à avoir exercé cette fonction est Dave Cowens, avec les Celtics (encore eux), en 1978-79. Depuis, personne ne s’y est essayé et cela ne devrait pas arriver de sitôt puisque le règlement actuel l’interdit tout simplement, afin d’éviter que l’entraîneur-joueur ne se paye plus que les autres.

Pour en revenir au grand Bill, il a donc pris le relais de Red Auerbach et avait échoué face aux Sixers de Wilt Chamberlain en Finale de Conférence, lors des Playoffs 1967. Un an après, l’intérieur celte s’était vengé et avait triomphé. Pour la campagne 1968-69, les Celtics s’avancent dans la peau des favoris à leur propre succession. Grâce à un bilan de 48 victoires et 34 défaites en saison régulière, Boston se qualifie pour les Playoffs en quatrième position à l’Est. À 34 ans, Bill Russell est toujours All-Star et tourne en moyenne à 9,9 points, 19,3 rebonds et 4,9 passes (en 43 minutes, s’il vous plaît). Une saison décevante car le double-double n’est même pas validé, une première dans sa carrière. Quelle honte ! Lors de la post-season et des demi-finales de Conférence (pas de premier tour à l’époque car il n’y avait que 14 équipes), les coéquipiers de Russell disposent d’abord des Sixers, sans Wilt Chamberlain parti à Los Angeles, sur le score de 4-1. Ils sortent ensuite les Knicks en six matchs, en Finale de Conférence. Pour le titre, les joueurs du Massachusetts retrouvent leurs historiques rivaux californiens, pour un remake des Finales de 1968.

Et cette série entre Celtics et Lakers va devenir mythique. D’un côté, Boston est emmené par Bill Russell, John Havlicek et Sam Jones tandis que, de l’autre, Los Angeles peut s’appuyer sur son trio composé de Jerry West, Wilt Chamberlain et Elgin Baylor pour l’emporter. Deux belles brochettes de Hall of Famers, donc. À domicile, les Angelenos débutent parfaitement et s’imposent lors des deux premières rencontres, avant de perdre les deux suivantes dans le Massachusetts. Les matchs 5 et 6 voient les deux équipes l’emporter, une nouvelle fois, dans leurs antres respectives et tout le monde se retrouve en Californie pour un Game 7 de tous les dangers. Sûrs de leur force, les Lakers ne s’imaginent pas perdre dans leur Forum d’Inglewood et ils ont déjà préparé les ballons pour la cérémonie victorieuse d’après-match. Forcément, quand tu évolues dans le camp adverse, ça ajoute une motivation supplémentaire et tu as tout particulièrement envie de gâcher la fête et de faire payer cet excès de confiance. Et finalement, les Celtics viendront triompher sur le fil à Los Angeles, 108-106, en ayant maîtrisé les trois premiers quart-temps et en ayant résisté au retour du rival dans le dernier. Discret au scoring avec seulement 6 points inscrits, Russell aura toutefois pesé au rebond avec 21 prises, tout en distribuant 6 caviars afin d’alimenter Havlicek et Jones (50 unités à eux deux). Les 42 points, 13 rebonds et 12 passes de West n’auront servi à rien, tout comme le 20-15-7 de Baylor et les 15 pions et 27 rebonds de Chamberlain. Malgré cette douloureuse défaite à domicile lors du Game 7, les Lakers pourront se “consoler” en voyant le Logo être élu MVP de la série, grâce à des moyennes de 38 points, 5 rebonds et 7 passes. Il demeure toujours le seul MVP des Finales à avoir été récompensé malgré un revers.

Après ces Finales NBA de 1969, Bill Russell prit donc sa retraite après avoir passé treize saisons dans la Grande Ligue. Une carrière relativement courte mais légendaire, qui lui aura permis d’amasser la bagatelle de onze bagues. Oui oui, ONZE BAGUES ! Rendez-vous compte, il n’aura connu que deux campagnes sans être sacré champion au bout. Tout simplement irréel, au même titre que ses moyennes personnelles de 15,1 points, 22,5 rebonds et 4,3 passes, compilées durant un total de 963 matchs. Des statistiques qui l’auront aidé à devenir quintuple MVP et à être sélectionné au All-Star Game à douze reprises. Bref, un monument du basket américain, introduit au Hall of Fame en 1975, qui ne manquera pas d’être honoré en ce jour si particulier.

Joyeux anniversaire Bill Russell ! Difficile de faire mieux quand il s’agit de clôturer une carrière. La légende des Celtics aura laissé une sacrée trace dans l’histoire de la Ligue et, à ce jour, il reste le seul et unique entraîneur-joueur à avoir été sacré champion NBA au terme d’une saison. Oh, attendez, on nous annonce que LeBron James se marre au fond de la salle…

Sources texte : Basketball-Reference, YouTube, All About Basketball