Joakim Noah cartonne les Pels en sortie de banc : 19 points et 14 rebonds pour Jooks, Memphis a déjà oublié la deadline, oui mais non

Le 10 févr. 2019 à 07:15 par Giovanni Marriette

Joakim Noah
Source image : NBA League Pass

On attendait particulièrement ce match de Memphis. Pas forcément pour s’extasier devant les nouveaux leaders des Grizzlies Bruno Caboclo ou Ivan Rabb mais surtout car pour la première fois depuis octobre 2008, le FedEx Forum accueillait un match de basket avec zéro espagnol dans le roster, et vous savez tous ici que l’on ne parle pas de Sergio Ramos. Une première à domicile sans Marc Gasol ça se regarde, ça se vit, et as usual ces Grizzlies se sont reconstruit, au moins le temps d’un soir en tout cas.

Ils sont incroyables ces Oursons. Quand ils possèdent en leur rang trois ou quatre des chiens de garde les plus relous de la Ligue ? Grit and Grind évidemment, rosiers et barbelés de sortie, personne ne s’en tire sans sa goutte de sang et sans son 81-75 dans les gencives. Quand tout le monde se blesse et que Dave Joerger est obligé de faire jouer plus de trente mecs la même saison ? Playoffs accrochés à la force du poignet, parce qu’à Memphis on ne lâche jamais rien sauf en 2018. Cette saison ? Débuts en fanfare, on se prend à rêver de Playoffs dans le Tennessee, puis badaboum les défaites pointent le bout de leur nez, et tout logiquement les deux institutions que sont Mike Conley et Marc Gasol tapent du poing sur la table et du pied devant la porte. On parle du meneur dans l’Utah ou comme trader à la Société Générale, on parle du gros Marco du côté de Charlotte pour gasoliner à nouveau Tony Parker, mais c’est finalement à Toronto que le pivot espagnol sera transféré à la deadline alors que Mike Conley se verra offrir l’immense chance de terminer la saison dans sa franchise de toujours.

Et nous voici donc en ce jour saint du 9 février 2019, premier à domicile de l’ère post-Gasol dans le Tennessee, et dieu que ça a du faire bizarre au public du FedEx de se dire que le Ivan Rabb titulaire n’était pas une solution de repli mais bien la nouvelle tendance en ville. Pas de Gasol donc, mais pas de JaMychal Green non plus, Jean-Mi ayant été transféré lui aussi jeudi en compagnie de Garrett Temple mais du côté des Clippers, dans un échange ayant ramené ce bon vieux Avery Bradley à Memphis. Bref, please let me introduce the new starter Ivan Rabb and his back-up… Joakim Noah. Une doublette parfaite (non) pour accueillir le revenant Anthony Davis (200 points en 8 minutes hier pour son retour officiel), un peu comme le steak bien saignant que l’on enverrait dans la fosse d’un lion privé de repas depuis des mois. Ah bon ? Bah non, car ce serait mal connaître… Joakim Noah.

Un Joakim Noah à l’aise à la campagne depuis son arrivée à Memphis, parce que ce ne doit clairement pas être évident de trouver de quoi se mettre bien dans ce genre de coin. Focus basket donc pour Jooks et ça se voit sur le terrain, puisque c’est le Noah que l’on connait et que l’on apprécie que l’on peut voir sur les parquets depuis son retour, un Jooks en mode 2008-2014 avec juste le poids des années en plus. Claquage de mains en défense, vociférations puissance mille, rebonds offensifs arrachés toutes griffes dehors, du Jooks dans le texte et dans le combat, et ça on adore et les Grizzlies adorent. Une belle renaissance donc, dans un nouveau rôle en sortie de banc, mais qui sied à ravir à un homme pourtant annoncé davantage sur Koh-Lanta qu’en NBA il y a encore moins d’un an. Mais tout va très vite dans la Grande Ligue, c’est en partie ce qui fait sa magie, et de futur Moundir Joakim s’est transformé hier en homme du match, au nez et aux sourcils d’Anthony Davis aka le joueur de basket le plus dominant de la planète. Intensité folle, crinière au vent, hurlements, Jooks a fait du Jooks hier sauf qu’il a validé son comportement avec des buckets, apportant avec C.J. Miles ce qu’il fallait pour contrecarrer les plans des Pelicans. A l’arrivée ? 19 points et 15 rebonds, à 8/14 au tir et 3/3 aux lancers, venez chercher la bête. La deuxième fois seulement dans sa carrière que Jooks tapait un 19/10 ou plus en sortie de banc, stat tellement américaine s’il en est, mais une info qui montre bien que parfois, c’est bel et bien le Noah du début des tenties (ça se dit ?) qui remontre le bout de son nez…

Une énorme perf pour un mec que tout le monde annonçait fini il y a encore quelques mois, et la preuve une fois de plus que les Grizzlies ne sont jamais morts, même pas après avoir perdu l’un des (le ?) meilleurs joueurs de leur courte histoire. Le départ de Marc Gasol offre en tout cas une sacrée fenêtre de tir à notre frenchie, alors à lui d’en profiter histoire de nous montrer qu’il en a encore dans le ventre. Et si la fin de saison est folle, pourquoi ne pas aller jusqu’au rêve de voir Vincent Collet lui… oh ça va, si on peut plus plaisanter.


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