Les Suns ont failli récupérer Stephen Curry à la Draft 2009 : une hésitation qui a ses conséquences…

Le 27 janv. 2019 à 12:34 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry
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Ah, les enquêtes dans les coulisses de la NBA, dix ans après un événement marquant. C’est toujours sympa. Enfin, ça dépend où vous vous placez, car chez les Suns certains se mordent encore un peu les doigts…

Chaque année, c’est la même. On croise des General Managers libérés de leurs fonctions, on croise des entraîneurs qui ont bougé de franchise en franchise, et certaines interviews peuvent se transformer en distribution automatique de pépites. Il est impossible de tout savoir sur chaque équipe NBA, de même sur les joueurs, tant le cirque quotidien que représente cette Ligue est énorme. Mais parfois, quand de l’eau a coulé sous les ponts et le temps a fait son effet, des langues se délient. Et dans l’excellent dernier papier signé Zach Lowe chez ESPN, une anecdote assez chouette a été partagée par deux ex-membres importants de la franchise de Phoenix. Alvin Gentry d’un côté, David Griffin de l’autre. Le premier, aujourd’hui coach des Pelicans, entraînait les Suns de la fin des années 2000 et avait un avis à donner sur la Draft de 2009. Le second, aujourd’hui libéré de ses fonctions chez les Cavs, occupait des fonctions importantes dans les coulisses des Suns. Le joueur ici en question ? Stephen Curry. Joyaux de la cuvée 2009, le sniper formé à l’université de Davidson faisait saliver pas mal de monde, dont les Bucks par la suite comme on en parlait récemment. Si quelques observateurs à l’intérieur de la NBA avaient du mal à voir un joueur aussi frêle dominer, des précurseurs se cachaient dans les bureaux de plusieurs franchises et voulaient tout faire pour récupérer Curry. C’était apparemment le cas des Suns, qui étaient all-in de base sur un projet de transfert le soir de la Draft, mais qui ont finalement gardé leurs mains dans leurs poches en pensant bien faire avec la sélection de… Earl Clark. Phoenix en 14ème place, Golden State en 7ème place, mais que s’est-il passé…?

Les Suns ont longtemps débattu sur le fait de drafter Jrue Holiday trois spots plus haut, selon Alvin Gentry qui était le coach de Phoenix à l’époque, et David Griffin qui travaillait dans le management des Suns. Ils ont finalement pris Earl Clark, car ils étaient persuadés d’avoir un transfert en place avec Golden State afin d’acquérir le 7ème choix de la Draft, Stephen Curry, mais aussi car ils n’avaient pas besoin d’un autre meneur, selon Griffin. Larry Riley, ancien GM des Warriors, a maintenu le fait qu’aucun accord verbal avait été convenu.

Et bien, disons que le choix final n’aura pas été sensationnel côté Suns… Earl Clark, au bout de 6 saisons professionnelles, a quitté le circuit et peut être observé actuellement dans la Ligue adriatique, du côté de Podgorica. Jrue Holiday, sur qui Phoenix hésitait ? Il est toujours en NBA, vient de rosser les Blazers lors des derniers Playoffs, a été All-Star et reste un des two-way players les plus respectés de la compétition au moment où ces lignes sont écrites. Et alors Stephen Curry, pas grand chose à dire, le type est dors et déjà considéré comme le meilleur shooteur de l’histoire, a été 2 fois MVP, possède trois bagues et il vient à peine de fêter ses 30 ans. Ce genre de coup d’oeil dans le rétro qui peut faire mal au crâne, clairement, sauf si on revisite la situation des Suns à l’époque. Phoenix, à l’époque, avait Steve Nash en titulaire, Leandro Barbosa en potentiel back-up et Goran Dragic en formation. Il était donc compréhensible, en 2009, que la franchise de l’Arizona hésite et ne rajoute pas un énième meneur dans sa clique. D’autant plus que l’ami Gentry, avec ces Suns de la saison suivante, il va aller jusqu’en finale de conférence et pousser les Lakers jusque dans leurs derniers retranchements, avant de rendre les armes à quelques mètres des Finales NBA. Puis, Nash va encore faire deux saisons à Phoenix avant de se faire transférer à Los Angeles, les Suns vont enchaîner les saisons de merde, et nous voici aujourd’hui dans la situation qu’on connaît : pas de Playoffs depuis cet exploit de 2010, campement dans les profondeurs de l’Ouest et Stephen Curry qui atomise ses potes de la Division Pacifique quatre fois par an.

Phoenix avait eu du nez en sentant bien le coup Curry, tout comme celui de Jrue Holiday. Mais lorsqu’il a fallu faire le dernier push, celui qui conclurait potentiellement un transfert, les Suns se sont déchauffés. Et si, et si…

Source : ESPN