Les Pacers continuent de couper des têtes : monster night de Joel Embiid ? Balek, rien ne vaut un vrai collectif

Le 15 déc. 2018 à 07:51 par Giovanni Marriette

Les Pacers avaient cette nuit une double-mission face à Philadelphie : enchaîner après une très solide victoire face aux Bucks et verrouiller la bête féroce qu’est Joel Embiid. Bilan des courses… un sur deux, mais l’objectif principal a été respecté. Ce matin les Pacers ne font plus rire personne, et il faudra compter avec cette bande de fermiers décomplexés jusqu’en avril, et plus si affinités…

Le lock-down avait été énorme face à Milwaukee, et Giannis Antetokounmpo porte d’ailleurs encore des traces de liens sur les poignets. Cette nuit ? C’est un tout  autre défi qui se présentait à la défense des Pacers : stopper Joel Embiid. En l’absence de Jimmy Butler, toujours blessé à l’aine, le focus était évidemment porté sur le pivot de Philly, bête aussi féroce qu’efficace dès qu’on lui laisse un demi-mètre de libre. On ne va pas vous mentir, la raquette d’Indiana a ce matin les joues et les fesses bien rouges tant le Camerounais a dominé les débats de manière individuelle… 40 points et 21 rebonds, déjà 23/15 à la mi-temps, et un career high au rebond qui vous laisse imaginer que ces pauvres Pacers ont du passer une soirée bien compliquée. Comme quoi les stats… Car au-delà de la mixtape du pivot le plus puissant de la Ligue, ce sont bien… les Pacers qui ont imposé leur rythme tout au long du match, en envoyant du coup un deuxième message consécutif à la Conférence Est : stop avec vos débats Sixers/Raptors/Celtics, nous aussi on passe la tête à la fenêtre.

Et pour cela pas besoin de performance historique de Pierre, Paul ou Victor, car un collectif bien huilé et des héros inattendus et changeants suffiront. Galvanisés depuis le retour de Victor Oladipo, les Pacers n’en finissent plus de surprendre et de gagner, grâce à un groupe tellement homogène qu’il en devient compliqué de savoir d’où vient le danger. Petite astuce du jour : il vient en fait de partout. Un secteur intérieur assez fermé (Myles Ponytail Turner et Domantas Sabonis se partagent admirablement bien le gâteau), mais surtout un effectif solide tournant sur les quatre autres postes. Victor Oladipo rappelle en ce moment qu’il est également capable d’être un génial chef d’orchestre, Darren Collison et Cory Joseph font tourner la boutique comme des darons, Bojan Bogdanovic, Doug McDermott et à un degré moindre Tyreke Evans s’occupent des tirs de mortier, Thaddeus Young est un merveilleux capitaine de route (encore 26 points, 10 rebonds et 5 passes cette nuit), et Kyle O’Quinn joue les cheerladers pour faire marrer les copains. Un ensemble quasiment inchangé cet été qui se connaît désormais par cœur et qui se trouve les yeux fermés en attaque, histoire de valider les efforts fournis de l’autre côté du terrain.

Car c’est bien en défense que les Pacers gagnent les matchs. Les scores encaissés sur la série en cours de six victoires ? Deux fois 101, deux fois 97 et deux fois 90, une sacrée perf lorsque l’on voit que c’est généralement le nombre de points encaissés par la moitié des équipes NBA… après trois quarts-temps. Le symbole de cette défense de fer ? Thad Young encore lui, fabuleux grognard depuis le début de saison, qui peut se targuer d’avoir déjà éteint à lui seul la moitié des superstars de la Ligue. Autour de lui tout le monde défend, et quand un monstre comme Embiid fait face, on le coupe de tout contact avec le monde extérieur et le tour est joué. Ça joue sans Patrick Fioritures, c’est hargneux en défense et appliqué en attaque, et ça fait donc 19-10 et une troisième place méritée à l’Est.

Pour les Sixers on part donc sur deux défaites consécutives, la preuve que le leadership de Jimmy Butler fait peut-être son petit effet lorsqu’il joue mais que les solutions manquent en son absence. Remise des pendules à l’heure demandée dès ce soir à Cleveland, alors que les Pacers pourraient bien voir leur série monter à huit de suite car on annonce la venue en ville des… Knicks ce soir, et des… Cavs mercredi. Pour un peu plus asseoir un rang désormais assumé de contender, parce qu’ils le valent bien.

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