Ce jour où LeBron James et Dwyane Wade se sont livrés un duel mémorable : 47 pions pour le King, 44 pour Flash, orgasme pour les fans

Le 10 déc. 2018 à 18:17 par Nicolas Meichel

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Lorsqu’on pense à LeBron James et Dwyane Wade, on se remémore surtout leurs exploits avec le maillot de Miami. Ensemble, ils ont remporté deux bagouzes en l’espace de quatre Finales, tout en accumulant les highlights. Mais leurs belles performances en duo ne doivent pas faire oublier leurs nombreux duels en mode one-on-one. Quand ils n’évoluaient pas sous les mêmes couleurs, LeBron et D-Wade se sont souvent rentrés dedans pour le plus grand plaisir des fans. Le meilleur exemple, c’est cette rencontre de folie du 1er avril 2006.

Ce jour-là, LeBron James et Dwyane Wade vont proposer un très grand moment de basket. Le genre de match qu’on n’oublie pas, le genre de moment qui reste dans les mémoires pendant un bon bout de temps. Avant de revenir en long, en large et en travers sur ce duel tout simplement magique, petit rappel du contexte. En 2006, le King et Flash sont à peine dans leur troisième campagne professionnelle, mais ils font déjà partie du gratin de la NBA. Ils représentent évidemment l’avenir de la ligue, mais surtout le présent. Pas de temps à perdre ! D’un côté, LeBron affole les compteurs et porte ses Cleveland Cavaliers vers leur première apparition en Playoffs depuis 1998, le tout à seulement 21 piges. Bonjour le phénomène. De l’autre, D-Wade continue son ascension spectaculaire aux côtés du monstre Shaquille O’Neal, propulsant le Miami Heat vers les sommets de la Conférence Est. Vous l’avez compris, les deux All-Stars issus de la Draft 2003 cartonnent. Alors forcément, quand ils se rencontrent en tête-à-tête comme c’est le cas en ce premier jour du mois d’avril 2006, ils veulent chacun montrer qui est le patron. Et ça donne un véritable spectacle.

Nous sommes à la Quicken Loans Arena de Cleveland. Le match est sold-out. Dès le début de la partie, James et Wade montrent qu’ils ne sont pas là pour rigoler. Le premier sort son costume de high-flyer pour conclure un alley-oop en haute altitude et fait étalage de sa puissance physique à travers des pénétrations en mode rouleau compresseur. Quant au second, il sanctionne au poste bas et réalise plusieurs drives magnifiques, tout en faisant jouer ses coéquipiers avec des passes très inspirées. Le ton est donné. Au fur et à mesure que la rencontre avance, Miami prend progressivement le dessus sur Cleveland. Grâce notamment à plusieurs paniers de Flash, le Heat termine très bien la première mi-temps et rejoint les vestiaires avec un avantage de neuf points. Après la pause, Wade est un peu plus discret au scoring mais continue de mettre ses potes dans de bonnes dispositions. Cependant, Miami voit son avance se réduire, la faute en grande partie à un LeBron James en mission. Le Chosen One profite de l’absence de Shaquille O’Neal et d’Alonzo Mourning pour attaquer le panier. And-1, dunk renversé en transition, lancers francs… le numéro 23 des Cavs fait mal aux Floridiens. En plus de ça, il implique ses coéquipiers en distribuant des caviars. Résultat, Cleveland revient à 73-69 à l’entame du quatrième quart. C’est à partir de ce moment-là que le duel entre LeBron et D-Wade va vraiment devenir épique.

Au cours des douze dernières minutes, le public de la Q assiste à un affrontement exceptionnel entre deux joueurs en état de grâce. Non, les termes ne sont pas trop forts. En fait, c’est difficile de décrire ce duel avec des mots. On peut utiliser tous les superlatifs qu’on veut, ils ne seront jamais suffisants pour vraiment ressentir la folie, l’intensité et le suspense qui accompagnent ce one-on-one entre le King et Flash. Alors oui, on peut toujours mettre en avant leurs stats afin de vous montrer à quel point les deux évoluent sur une autre planète. Dans le quatrième quart-temps, LeBron James inscrit 18 points pour finir à 47 unités au total, avec 12 rebonds et neuf passes décisives en prime. En face, Dwyane Wade explose en scorant 21 de ses 44 pions au cours de la dernière période, en y ajoutant huit rebonds et neuf assists sur l’ensemble de la rencontre. Bref, des statistiques de cyborg mais là encore, ce ne sont que des chiffres, aussi impressionnants soient-ils. Ce qui rend ce duel si spécial, c’est la manière dont les deux jeunes stars prennent les choses en main pour tenter de guider leur équipe respective vers la victoire. Amis dans la vie, LeBron et D-Wade se rendent coup pour coup sur le parquet à travers des actions aussi spectaculaires les unes que les autres. Quand l’arrière du Heat creuse un peu l’écart en faveur des siens à base de paniers impossibles, le Chosen One répond avec des tirs du parking et des assists qui enflamment les 20 000 fans de Cleveland. Quand James donne trois points d’avance aux Cavs sur un lay-up en transition à une minute et trente secondes de la fin, Flash enchaîne avec un And-1 dans la face du King, souvent en défense sur Wade pendant le quatrième quart. Vous voyez le délire. Aucun ne veut lâcher l’affaire, chacun veut prendre l’ascendant sur son rival. Finalement, alors que le score est de 99-99, c’est LBJ qui se montre décisif avec un panier en force, puis une offrande pour Donyell Marshall suite à un rebond offensif. De l’autre côté du terrain, Wade rate ses deux shoots extérieurs et Miami cale. Les Cavaliers terminent sur un 7-0. Score final, 106-99. Après le buzzer final, LeBron James et Dwyane Wade se retrouvent au centre du terrain et se prennent dans les bras, conscients qu’ils viennent de réaliser quelque chose de grand. Malheureusement, il fallait un perdant.

“Les gens ont eu un aperçu de la grandeur absolue. C’est impossible à décrire. Je n’ai pas vu ça depuis très, très longtemps.”

– Pat Riley, l’entraîneur du Miami Heat après la rencontre.

Ces mots de Pat Riley, qui a quand même vécu les belles heures de la rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird, résument parfaitement l’incroyable duel entre LeBron James et Dwyane Wade. Ce n’était qu’un match de saison régulière, mais il y a des moments qui marquent les esprits pour très longtemps. La preuve, on en parle toujours.