Eric Gordon est frustré : pas facile de jouer avec des boloss, dans une équipe de boloss pour des résultats de boloss

Le 08 déc. 2018 à 16:27 par Clément Mathieu

tête de bite
source image : happyfeet.com

Quelle grosse surprise. Eric Gordon ne prendrait apparemment aucun plaisir à se faire taper tous les deux jours par n’importe quelle équipe de NBA. Le jeu des Rockets est si propre, la balle circule si bien, tout le monde est payé à sa juste valeur en plus, c’est vraiment bizarre non ? 

Les récentes informations nous prouvent que les déclarations d’Eric Gordon sont véridiques. La rédaction entière tombe des nues. Les malaises vagales rythment la routine de notre journée, c’est la surprise générale. Sans déconner, il est étrange qu’il ait fallu attendre presque 25 matchs pour qu’un joueur du vestiaire se décide enfin à pousser un coup de gueule dans les médias. Il est vrai que le match face au Jazz jeudi soir ressemblait fortement à un combat entre équipes ultra-attendues et ultra-décevantes en même temps. Mais au final, nous pouvons affirmer sans détour que les Rockets ont été encore pires dans ce domaine. Une bonne branlée de 27 points et un top score TTFL de Derrick Favors, ça a dû gueuler dans tous le Texas après ça. Par comparaison avec d’autres équipes dans la même situation, les Spurs ont les blessures pour justifier leur début de saison moisi, et les Suns ont l’excuse d’être une équipe composée de joueurs de 14 ans. Les Rockets eux, disposent des deux meilleurs joueurs-créateurs en isolation de la ligue, du dernier MVP et d’un effectif largement assez bon pour accrocher les Playoffs sans problèmes. Pourtant, ça chie dans la colle comme jamais. Au delà des résultats qui sont horribles (que ceux qui ont réussi à regarder un match complet des hommes de Mike d’Antoni sans se crever les yeux lèvent le doigt), le système semble uniquement basé sur du jeu en isolation et des trois points archi forcés de James Harden cette saison. L’année dernière, la défense était belle à voir, le mouvement de balle était magnifique et efficace, les joueurs et le sens du collectif faisaient plaisir aux rétines. Aujourd’hui ? On préfère largement regarder une mixtape de Cameron Payne que de s’infliger un spectacle pareil. Et c’est Eric Gordon (dans une moindre mesure) qui a développé ce sentiment au micro de The Athletic. 

“Je ne m’amuse tout simplement pas. C’est nul. Même les fois où nous avons des bons matchs, nous n’utilisons pas les gars de la bonne manière. Allons-nous faire les bons sacrifices ? Est-ce que nous avons la bonne attitude ? L’année dernière était la meilleure que j’ai eu en étant dans une équipe. On n’a jamais eu de mauvais moments. Quand on venait d’avoir un mauvais match d’équipe, on savait qu’on allait tout défoncer au prochain match, peu importe la team d’en face. Regardez comment le Jazz a joué, c’est comme ça que l’on faisait avant. Partager le ballon, monter en attaque, descendre en défense, on ne fait plus ça maintenant.”

Bonne ambiance aux Rockets. Eric Gordon n’en peut plus, pourtant, il est de loin le joueur qui a le plus d’opportunité derrière le duo Chris Paul – James Harden. Imaginez ce que pensent les mecs du banc qui passent le match entier à faire les essuies glaces d’un bout à l’autre du terrain ? Trevor Ariza parti, on a l’impression qu’il était le véritable socle défensif de l’équipe en plus d’être le glue-guy du vestiaire. James Harden, malgré tout son talent, a mainte fois prouvé qu’il n’était pas dans le registre du leader vocal. Chris Paul, talentueux également, n’est pas le plus tendre des coéquipiers. Alors comment faire ? Quelles sont les solutions pour Mike D’Antoni ? La situation des Rockets peut nous faire penser à celle des Cavs de 2015. LeBron James et Kyrie Irving étaient des joueurs ultra dominants, mais l’effectif autour était ric-rac, en dehors de Kevin Love. C’est à mi+saison que la franchise de Cleveland a récupéré J.R Smith et Iman Shumpert, qui vont devenir des membres très importants de l’équipe qui accrochera le titre un an plus tard. L’expérience Carmelo Anthony étant un échec, Houston doit absolument se renforcer au plus vite. Seul problème ? L’équipe n’a pas une thune. Et oui, Chris Paul gagne 35 millions de dollars cette année, et Brandon Knight, qui n’a pas joué un seul match avec sa nouvelle franchise, est payé 14 millions. Seule solution, un échange. Mais en dehors de l’ancien joueur de Phoenix et de Marquese Chriss, peu de joueurs sont susceptibles d’intéresser du monde. Eric Gordon, peut-être, d’où le peu d’étonnement devant le coup de gueule du gars.

Sans les Wizards à l’Est et les Rockets à l’Ouest, la vie serait bien moins drôle qu’elle ne l’est. Ces deux équipes clowns se ressemblent néanmoins sur beaucoup de points. Notamment la déception faces aux attentes et les contrats bien pourris. En tout cas, il ne serait pas impossible que les deux franchises soit impliquées dans de nombreux trades avant la fin de l’année civile. Attention à l’explosion…

Source Texte : The Athletic


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