L’histoire tragique de Reggie Lewis : un Celtic dans l’âme, une jeune superstar au cœur fragile

Le 21 nov. 2018 à 22:17 par Victor Pourcher

Reggie Lewis
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La NBA est un carrefour de destins uniques et parfois, malheureusement, certains parcours parcours de vie se brisent tragiquement, bien trop tôt. Parmi eux, l’histoire de Reggie Lewis, mort d’une attaque cardiaque à l’âge de 27 ans durant l’été 1993, a marqué les esprits. Petite rétrospective sur la carrière de celui qui contra Michael Jordan quatre fois dans le même match. 

L’histoire de Reggie Lewis en NBA est d’abord celle d’un steal de draft. Pourtant, on ne peut pas dire que le natif de Baltimore ne présentait pas déjà un profil intéressant. Car on parle d’un poste 2 ou 3 de 2m01 et 88kg qui avait commencé à éclore en NCAA avec Northeastern University, fac de Boston, déjà : 22,2 points, 7,9 rebonds et 1,7 assists de moyenne durant ces quatre années de fac. Alors quand le front office des Boston Celtics se retrouve avec le 22ème choix du premier tour de la Draft 1987 et le jeune talent du coin encore disponible, sa décision est prise et David Stern n’a plus qu’à prendre son micro : Reggie Lewis rejoint les Boston Celtics. Dans un effectif assez vieillissant, à l’image du Big Three de l’époque Kevin McHale, Robert Parish et Larry Bird, le jeune Lewis vient apporter sa jeunesse et son énergie. Sa saison rookie ne laisse grande place à l’engouement et c’est bien normal : derrière ce trio de légende, Lewis ne joue que 8 minutes par match pour 4,5 points, 1,3 rebond et 0,5 assist. Non, la révélation se fera la saison suivante, celle de 1988-89. Un Larry Bird blessé permet au sophomore d’enchaîner les matchs et déployer tout son talent. La progression statistiques est spectaculaire : 18,5 points, 4,7 rebonds et 2,7 passes pour celui qui flirtera désormais jusqu’à la fin de sa carrière avec les 50% de réussite au tir. Véritable arme offensive donc, shooteur adroit dans le périmètre et grosse énergie pour aller finir au cercle, Reggie Lewis montre aussi toute l’intensité défensive qu’il peut apporter à une équipe. Et le 31 mars 1991, le Celtic prend une autre dimension lors d’une confrontation contre Michael Jordan, la superstar ultime de ces années et d’aujourd’hui. Dans ce seul match, Reggie Lewis contre MJ quatre fois : une performance exceptionnelle que Mike ne connaîtra plus jamais, une performance qui classe un bonhomme, qui reste dans l’histoire.

C’est en pleine ascension que l’histoire de Reggie Lewis bascule. Alors que les Boston Celtics affrontent les Charlotte Hornets au premier tour des Playoffs 1993, et après seulement quelques minutes sur le parquet, Lewis s’écroule. S’il ne perd pas réellement connaissance, on comprend bien que cette chute n’a rien d’ordinaire : pas de torsion, pas de mauvais appuis, pas de douleur musculaire, il se traîne, l’air hagard, sur quelques mètres avant de tomber, simplement. Après un deuxième essai sur le terrain et souffrant d’essoufflements, il sort du terrain, on ne le reverra plus des Playoffs et, personne ne le sait encore, plus de sa vie. Reggie Lewis passe une batterie de tests pour déterminer la cause de ce malaise. Les avis diffèrent selon les équipes médicales, entre ceux qui annoncent une fin de carrière et les autres qui ne trouvent rien d’anormal. Quelques semaines plus tard, le 27 juillet 1993, Reggie Lewis est victime d’une attaque liée à une malformation cardiaque, en plein pick-up game avec des amis. Malgré les tentatives de réanimation sur place, il n’y survivra pas. L’émotion est immense pour un joueur si jeune, si talentueux et surtout si impliqué dans la communauté. La famille Celtics est touchée et la franchise décide de retirer le n°35 que portait Reggie Lewis. Mais au-delà de Boston, c’est toute la Ligue qui se trouve endeuillée d’un talent porteur de belles promesses que la vie ne lui a pas laissé le temps de concrétiser.

Plus de 25 ans après ce décès tragique, la NBA se souvient encore du grand joueur en devenir qu’était Reggie Lewis. Il avait déjà prouvé à tout le monde qu’il pouvait regarder les meilleurs dans les yeux, qui sait ce qu’il aurait pu montrer encore si son grand cœur n’avait pas si fragile ?

Source texte : ESPN