Stephen Curry paye son premier chef d’œuvre de la saison : 51 points en 32 minutes, on a frôlé l’AVC à l’Oracle

Le 25 oct. 2018 à 07:52 par Giovanni Marriette

Stephen Curry
Source image : NBA League Pass

Un jour ce type va mettre 100 points, et on n’est clairement pas préparés. Voilà la seule manière d’introduire la nouvelle, l’énième énorme (très dur à prononcer la bouche pleine) perf de Stephen Curry. Y’a-t-il des mots à mettre sur ce genre de soirée ? Oui, et ils sont au nombre de deux. Stephen, et Curry.

Le début de saison est ce qu’il est, avec toutes ses conclusions hâtives, fusant aussi vite sur les réseaux que Bode Miller fusait sur la neige. Mais au milieu de tous ces constats trop rapides pour être pris au sérieux, un squad avance les yeux fermés, sûr de sa force : les Warriors de Golden State. Comble de la blague, les 29 autres franchises semblent avoir décidé cette saison d’accélérer le pas et de privilégier les orgies offensives au travail de sape défensif, à un travail plus fastidieux mais souvent bien mieux récompensé. On va être cash, ces nouvelles dispositions offensives seront désormais récompensées par l’habituelle sentence sauce Dubs : 140 points dans les chicots. C’est ce qu’ont vécu les Wizards cette nuit, et si les hommes de la capitale ont été tout sauf honteux (à part John Wall, on t’oublie pas mon grand), rien ne pouvait endiguer la force de frappe hallucinante des double-champions en titre. Ça commence avec un KD à 5/5 au tir, un Stephen Curry qui chauffe très vite du parking, et on comprend très vite que la soirée sera… particulière. 46 points après un quart-temps seulement, 80 à la mi-temps, on est dans l’ère du temps sauf que les hommes de Steve Kerr ne semblent même pas forcer, au contraire de Wizards dans le lactique dès les premiers échanges de coups. Scott Brooks tente des coups, tente d’exister face à cette machine de guerre qui lui fait face, mais prend des immenses baffes dans la tronche à chaque fois qu’il s’approche du monstre. Un monstre à deux têtes la plupart du temps, Stephen Curry et Kevin Durant représentant à eux-deux le cauchemar ultime de n’importe quelle défense. Ces deux-là savent décidément tout faire, et ils le font en se marrant, en toisant, en énervant absolument tout le monde. Les mots fusent à leur tout et adresse et efficacité laissent place à pureté, génie, douceur et autres joyeusetés poétiques. Mais puisqu’on est avant tout là pour causer basket, on vous propose désormais de vous assoir, de vous munir d’un petit gant de toilette humide et de prendre connaissance des stats ci-dessous :

51 points à 15/24 au tir dont 11/16 du parking et 10/10 aux lancers, 4 rebonds, 3 passes et 1 contre, le tout en 32 fuc**n minutes

Pas besoin de vous frotter les yeux plus que de raison, vous avez bien lu. Même pas besoin de montrer la frimousse au quatrième quart, le mal était fait malgré le désir collectif d’aller chercher des records qui lui appartiennent d’ailleurs déjà. 54 points, 13 paniers primés, quelques honneurs ôtés, il y avait encore du mal à faire dans la défense des Wizards mais en bon duo réfléchi, Steve Kerr et son double-MVP ont préféré que ce dernier vive le quatrième quart du banc, histoire d’en laisser un peu aux copains. Onze paniers primés, une adresse inhumaine, et le sentiment donc que ce type si particulier nous en mettra un jour 100 sur le coin du museau. La symphonie est trop belle, les étoiles sont alignées et le public est prêt à s’agenouiller devant de nouveaux exploits. Cinquième homme depuis dix ans à valider 50 pions en trois quarts-temps (Klay Thompson, Melo, Harden et C.J. McCollum sont les autres), sixième match à onze tirs primés ou plus (le reste de la NBA History en cumule… sept), on s’arrête là car Stevie en a décidé ainsi, nous coupant dans un élan d’excitation qui nous manquait depuis tout ce temps…

On aurait tellement voulu le voir torcher quelques records en quelques dernières minutes de folie sur le parquet, mais l’insolent a pu dire ceci lors du Media Day : un seul objectif, le three peat. Et si ça doit passer par s’assoir alors qu’une énorme flamme vous brûle le derrière ? Stephen le fera. Finies la belle époque du gavage intensif pour les Splash Bro’, aujourd’hui l’heure est à l’optimisation des forces pour écraser tout le monde. Une seule chose est sûre, quand Curry joue comme ça, les Warriors sont tout simplement im-ba-tta-bles.