Jerry Colangelo lui aussi éjecté des Sixers à la fin de l’année : on dit merci fiston !

Le 31 juil. 2018 à 21:35 par Fabien Passard

Jerry Colangelo
Source image : Youtube

La tête du président des opérations basket des Sixers, Jerry Colangelo, tombera elle aussi sous les coups de l’affaire provoquée par sa belle-fille avec de faux comptes Twitter il y a quelques mois et qui avait contraint son fils, Bryan, alors general manager, à démissionner.

Le printemps a fait couler une dose d’encre inhabituelle en Pennsylvanie cette année. D’abord pour de bonnes raisons. Le Process ayant enfin porté ses fruits, les Sixers se retrouvaient en Playoffs pour la première fois depuis 2012, et ne se contentaient pas de faire acte de présence. Les protégés de Brett Brown ont passé le premier tour tranquillement face au Heat avant de s’incliner en demi-finales de Conférence avec les honneurs face aux Celtics. La fin du mois fut beaucoup plus longue et douloureuse, la faute au scandale provoquée par la révélation de faux comptes Twitter utilisés par la femme du GM Bryan Colangelo, Barbara, pour critiquer des joueurs et même l’entraîneur de la franchise aux trois titres. Poussé à la démission début juin, on a appris début juin que BC avait des antécédents de longue date avec le coach des Sixers. Nommé par son père, Jerry, au poste en 2016, Colangelo fils n’aura donc tenu que deux ans la gestion de l’effectif de Philly, une mission occupée auparavant par son père, nommé en 2015 par la NBA à la tête de la franchise en lieu et place de Sam Hinkie. Mais la chute du fils aura donc, comme attendu, fait tomber le père. C’est lui-même qui a confié à Tim Bontemps, du Washington Post, que ce serait “terminé à la fin de l’année”, donc à la fin du contrat le liant avec les Sixers. Mais ne comptez pas sur Jerry pour enfoncer son fiston, déjà bien mal en point on l’imagine.

“Je n’ai fait aucun commentaire public sur ce qui s’est produit. Je ne pense pas que ce serait approprié. C’est un été très difficile pour lui et sa famille.”

La page des Sixers bientôt tournée, Jerry Colangelo va pouvoir se concentrer exclusivement sur son rôle de directeur de USA basketball au sein de la sélection américaine, qu’il occupe depuis 2005. À l’époque, le défi était grand en débarquant avec le coach Mike Krzyzewski à la suite d’une série de revers humiliants de Team USA dans les grandes compétitions : sixième place aux championnats du monde en 2002, médaille de bronze aux JO 2004. Le bilan depuis : un joli 88-1. Une défaite qui était en outre survenue dès le début de l’aventure internationale de Krzyzewski et de la tortue ninja, en demi-finale du Mondial japonais face à la Grèce en 2006. Depuis douze ans donc, la domination américaine est sans partage : trois médailles d’or olympiques, deux titres de champions du monde. Et, si JC admet avoir voulu raccrocher en même temps que le coach avec qui il était arrivé, en 2016, il a répondu au souhait du petit nouveau Gregg Popovich, qui avait posé comme condition à sa venue que le patriarche de 78 ans reste aux commandes de Team USA. Adoubé par Pop, si ça ne s’appelle pas peser dans le game ça. Cela prolonge donc le bail de Jerry Colangelo jusqu’en 2020, pour potentiellement partir en même temps que Coach Pop, affaire à suivre après les JO de Tokyo, où les Etats-Unis ont une revanche à prendre dans l’archipel nippon, terre de leur dernière défaite… qui n’est toujours pas passée.

“Je parlais de ça il y a peu avec Coach K. Quand je l’ai rencontré en 2005, nous parlions de changer la culture… nous parlions de mettre une infrastructure en place qui resterait un long moment après notre départ. Donc nous avons changé la culture, l’infrastructure est en place et c’est une sorte de machine. Mission accomplie, sur ce point. […] Au niveau des résultats, ça a été génial. Je ne peux pas oublier la défaite, elle sera toujours là. Mais c’est du passé. Nous avons un nouveau coach pour aller de l’avant et hier soir nous parlions d’où nous étions, de ce que nous avons accompli et que désormais, nous enterrions ça pour aller de l’avant. Nous avons du travail. Tout le monde veut nous faire tomber. C’est une motivation suffisante, à mon avis, pour dire ‘Nous avons beaucoup de travail.'”

Les autres pays sont prévenus, les USA ne comptent pas se reposer sur leurs nombreux lauriers. La sélection américaine attire de nouveau les meilleurs joueurs dans les grandes compétitions et, si des matchs de qualification sont “donnés”, comme celui face au Mexique récemment, on semble loin d’un changement à la tête du basket mondial pour les deux prochaines grosses échéances à venir : le Mondial 2019 en Chine et les JO 2020 au Japon.

L’ère des Colangelo à la tête de la franchise de Philadelphie aura donc été de courte durée et s’achève à l’aube de la récolte des fruits du Process. Jerry va malgré tout sortir par une plus grande porte que son fils, honorant son contrat jusqu’à la fin de l’année avant de plier bagage et de laver le linge sale en famille. C’était inéluctable.

Source texte : Washington Post