Doc Rivers prévient l’équipe de France : “C’est plus facile de reconstruire quand vous n’avez rien gagné”

Le 16 juil. 2018 à 22:26 par Fabien Passard

Source image : Youtube -BBC Three

Fidèle parmi les fidèles de la punchline, le Doc nous a encore régalé. Dans une interview accordée à Steve Bulpett du Boston Herald, le coach des Clippers a salué le boulot du staff des Celtics, Danny Ainge et Brad Stevens en tête, notamment car il estime qu’il est pourtant plus facile de reconstruire une équipe dans une franchise de losers. Pour poser les murs de briques il y a du monde à L.A., mais pour finir la maison y’a plus personne.

Passer d’une équipe qui gagne à une équipe qui perd, ça n’a rien de très envieux à première vue. Pourtant, c’est la manière dont l’entraîneur Glenn Rivers voit sa carrière. L’ancien entraîneur des Celtics (2004-2013), champion en 2008 avec la superteam de Boston composée de Paul “The Truth” Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen et Rajon Rondo, a expliqué qu’il ne voulait pas reconstruire un projet pour les Celtics une fois le trophée Larry O’Brien dans le short. Débarqué à L.A. en 2013, on lui a vissé une double casquette sur la tête, celle d’entraîneur mais aussi de président. Les pleins pouvoirs en quelque sorte. Enfin presque. Il n’est pas proprio tout de même l’ami Rivers, c’est l’ancien PDG de Microsoft, l’exubérant Steve Ballmer qui possède la franchise sans bannière, succédant à un Donald Sterling poussé dehors suite à de violents propos racistes rendus publics en 2014. Si Rivers, qui a joué aux Clippers une saison en 1991-92, a vu son statut évoluer, il affirme être toujours impliqué dans chacune des décisions prises. C’est peut-être ça le problème justement non ? Pas grand-chose ne semble changer dans cette organisation et on a l’impression que les types pourraient jouer encore cinquante ans sans rien gagner, éternellement nargués par leurs arrogants colocataires aux seize bannières. Tout est à construire pour la franchise honnie de la Cité des Anges, au palmarès immaculé depuis sa fondation en 1970. Et c’est visiblement ce qui avait poussé l’ancien All-Star à traverser le pays de long en large il y a cinq ans.

“On reconstruit un peu différemment. C’est facile de reconstruire quand vous n’avez pas gagné, vous voyez ce que je veux dire ? On a gagné à Boston, donc reconstruire là-bas c’est difficile. On n’a rien gagné à L.A., mais on essaie. L’objectif est de gagner, et une fois que vous gagnez – si tant est que vous y arrivez – là je ne veux plus reconstruire. Ensuite, vous passez au suivant, c’est comme ça que je vois les choses.”

Oui et non on a envie de dire. Oui car d’un côté il n’y a pas de risque de faire pire quand une franchise est abonnée à la défaite. Mais non car on imagine que les fans des Clippers, losers pars la force des choses, commenceront bien un jour à perdre patience et à demander du changement. D’ailleurs, le père d’Austin, qui vient de faire le chemin inverse de son père, filant au nord-est du pays pour jouer aux Wizards, en parle de changement. Méfie-toi donc Doc, tu vas donner une idée aux fidèles du Staples Center.

“On a eu un run et ça n’a pas marché. Donc vous faites quoi ? Est-ce que vous êtes censé continuer ? Ça fait partie de la NBA. Vous visez quelque chose et soit vous y arrivez soit non. Si vous n’y arrivez pas, alors il faut du changement. Je ne vois rien de mal à ça.”

Parce que c’est pas qu’on s’ennuie hein, à voir les matchs des Clippers. En tant que spectateurs, on a même bien kiffé les alley-oops en veux-tu en voilà avec le gros Dédé à la finition, toujours tout en douceur. On a apprécié le jeu produit, par intermittence, par le feu Big Three des sécateurs. Et nombreux étaient ceux qui croyaient même beaucoup dans le nouvel effectif de la franchise l’été dernier, avec l’arrivée du génial Milos Teodosic (qui vient de prolonger). Mais les résultats n’ont pas suivi, les blessures n’ayant pas aidé, les Clippers se sont réveillés trop tard pour pourvoir accrocher un spot de Playoffs et avoir l’honneur de se faire défoncer dès le premier tour. On a l’impression que Doc Rivers a vécu plusieurs vies, en seulement cinq années passées à coacher la franchise bleue et rouge, ce à quoi le tacticien répond avec humour : “Je sais. Ça s’appelle être avec les Clippers.” Bon courage messieurs dames les fans.

Si on se demande parfois si Doc Rivers se fixe un cap dans la gestion de son équipe, qui a quand même une belle dégaine de poulet sans tête, nous voilà rassurés, la reconstruction sera easy. Enfin, en attendant, on semble plus se diriger vers une nouvelle bannière jaune et violette accrochée au toit du Staples Center que vers une première bleue et rouge. But don’t worry, l’avenir de la franchise ne pourra être que plus beau que son histoire, prends-en de la graine Danny Ainge.

Source texte : Boston Herald