Le jour où Draymond Green a cru qu’il allait être tradé suite à un clash avec Steve Kerr : ça aurait été dommage…

Le 26 mai 2018 à 14:33 par Hugo Leroi

Draymond Green
Source Image : Youtube

On le sait, Draymond Green a une bouche plus grande que lui. Cela peut l’amener à gueuler contre les arbitres, les joueurs, le public, et même les mecs qui sont aussi dans son équipe. C’est ainsi qu’une embrouille entre lui et Steve Kerr a bien failli mettre fin au bail du DPOY avec les Warriors en 2016.

Replaçons les faits dans leur contexte. 27 février 2016, match contre le Thunder de Russell Westbrook et Kevin Durant (quelle belle époque…). Steve Kerr veut que son défenseur pense plus à distribuer la gonfle qu’à shooter, et lui fait savoir. Golden State était à ce moment-là mal en point dans la partie, ce qui a poussé Green à sortir de ses gonds, et à s’adresser avec virulence à son coach : “Je ne suis pas un robot ! Je sais que je peux jouer. Tu me fais sortir du match là. Si tu ne veux pas que je shoote, je ne shooterais pas pour tout le reste du match.” C’est avec ces mots qu’il démarre l’embrouille, comme à son habitude. S’en suivra une longue période d’incertitude pour Dray, qui vivra dans la peur de se faire échanger durant les quelques semaines ayant suivi l’altercation. Mais il semble que cette petite entrevue ait davantage renforcé les relations entre le joueur et son coach, deux caractères affirmés, qui aiment quand les choses sont dites. Dédé ne manque d’ailleurs pas de le relever selon Bleacher Report.

“Au début j’étais sûr à 100% que j’allais être échangé, surtout à cause de son succès en tant qu’entraîneur. Les Warriors n’auraient pas pu se séparer de lui. […] C’était de loin le pire jour depuis que l’on se connait. Mais finalement c’était aussi le meilleur jour. Je resterai toujours en contact avec lui [Steve Kerr, ndlr], peu importe ce qui se passe, pour lui demander des conseils pour me guider dans certaines situations. Je sais que je pourrai toujours obtenir un avis censé de sa part, pour le reste de ma vie.”

Il n’a en effet pas tort de qualifier cette engueulade de bénéfique, que ce soit pour eux, ou pour la franchise californienne. Cette altercation fut suivie d’une saison à 73 wins, certes conclue par une défaite en Finales, mais aussi par l’ajout en été de Kevin Durant et une bague gagnée dans la foulée, tout en gardant Green dans l’effectif. Preuve que le tempérament sanguin de ce dernier a parfois du bon, et sert aussi à autre chose qu’à collectionner les fautes techniques. Il est certes chiant, ne s’arrête jamais de parler, et est un vrai poison pour quiconque le côtoie. Mais quand il y a un problème, un truc à régler, vous pouvez être sûr que Draymond saura vous le dire, et est d’ailleurs reconnaissant que son coach l’accepte comme il est, et n’essaie pas de le changer.

“Je ne sais pas combien de fois les gens ont essayé de me changer. Et parfois, même si les gens pensent qu’ils vous rendent meilleur, ce n’est pas forcément la réalité. Là où Kerr m’a aidé, c’est parce qu’il n’a pas essayé de me changer. Il a plutôt abordé la chose en se demandant ‘Comment canaliser cette agressivité, cette passion ?'”

C’est exactement ce qui s’est passé ce 27 février, et la suite de l’histoire n’en a été que meilleure. Green n’a pas été tradé, les Warriors ont soulevé le Larry O’Brien Trophy pour la seconde fois en trois ans, et Steve Kerr ne regrette en aucun cas ce moment. Après la victoire contre New Orleans en demi-finales de Conférence Ouest cette année, le  coach encensait son Défenseur de l’Année en titre, auteur d’une série en triple-double de moyenne pour éteindre Anthony Davis, le qualifiant même de “futur Hall of Famer”. Le technicien d’Oakland n’a de cesse de faire l’éloge de son joueur, et remercier chaque jour le ciel pour avoir fait qu’aucune fracture n’ait été à déplorer suite à leurs différends certes nombreux, mais pas sans bienveillance.

“On le sait, on se comprend tous les deux. On sait que ca peut exploser à tout moment, car nous sommes de grands compétiteurs. Nous sommes bien plus similaires que les gens voudraient bien le croire.”

La suite, on la connait. Des fautes techniques, des coups de gueules, mais toujours un amour fou entre Green et Kerr, qui semble avoir trouvé le moyen de tirer le meilleur de l’agressivité du pitbull du Michigan. Un peu le Alvin Gentry de DeMarcus Cousins, en somme.

Source texte : Bleacher Report