Flopping 101 : les Blazers font appel à un arbitre comme consultant pour mieux comprendre les refs
Le 23 mars 2018 à 17:10 par Leo Stahly
Alors que les tensions entre joueurs, coachs et arbitres ont atteint un niveau considérable, les Blazers ont choisi la voie du dialogue. La franchise de l’Oregon travaille depuis deux mois avec Don Vaden, ancien représentant des arbitres NBA et WNBA. L’objectif pour les joueurs de Portland : comprendre les critères de jugement des arbitres. Pour mieux faire pencher les décisions en leur faveur ?
Le joueur qui prend à part l’arbitre pour lui exprimer son indignation et le persuader qu’il a pris la mauvaise décision, c’est tous les soirs en NBA. À l’exception peut-être de Kawhi Leonard quand il est apte, il n’y pas un joueur qui n’aurait pas déjà contesté les décisions arbitrales. Source de colère et de frustration, ces décisions sèment le trouble et, autour de celles-ci, les acteurs de la NBA se livrent une guerre féroce. Quand certains s’époumonent à contester la faute, d’autres ont l’art de la provoquer. Le champion de la catégorie, c’est James Harden avec une moyenne de dix lancers francs tentés par match. Mais dans la provocation de faute, il y aussi deux camps : ceux qui y parviennent facilement, comme la Barbe, et ceux qui, en dépit de leurs efforts, considèrent qu’ils n’obtiennent pas assez de coups de sifflet. Damian Lillard s’est déjà senti lésé par les arbitres sur cette question. Lors d’un match ultra-serré perdu contre Minnesota (108-107) en décembre dernier, le meneur était furieux contre les arbitres qui, selon lui, ne sifflaient pas assez de fautes en sa faveur.
Damian Lillard was NOT happy with the officials tonight. pic.twitter.com/VaHdHoSmYk
— Sam Ekstrom (@SamEkstrom) December 19, 2017
Durant ce match, les Wolves ont obtenu vingt-un lancers-franc contre cinq pour les Blazers. Le match s’est joué sur la ligne, la frustration de Lillard est donc compréhensible. Mais en janvier dernier, les Blazers ont laissé de côté la contestation et ont choisi de régler le problème à la source en engageant un arbitre en tant que consultant. Comme le rapporte le site SB Nation, l’ancien directeur des arbitres NBA et WNBA, Don Vaden travaille avec les joueurs de Portland et leur inculque le langage, les codes de l’arbitrage. Il tente de montrer que, pour éviter de se retrouver dans la situation du contestataire, il faut apprendre à bien provoquer la faute en attaque et à l’éviter en défense. Il a, par exemple, conseillé aux joueurs d’accentuer les contacts sur leurs tirs à trois-point pour bien faire savoir qu’ils ont été touchés. Cela paraît invraisemblable qu’un ancien arbitre prône le flopping mais il s’est basé sur ce que peuvent faire Jamal Crawford ou James Harden, experts en la matière, pour leur montrer comment, eux aussi, pouvaient obtenir cette faute à quatre points qui peut avoir un véritable impact sur le match. Plus globalement, il a concentré son apprentissage sur le contact. Le jeu actuel est très rapide, les contacts sont nombreux et les arbitres ne peuvent pas tout voir. Mais il est nécessaire d’attirer leur attention sur certains contacts pour obtenir leurs faveurs. Sur une pénétration dans la raquette ou sur une défense au corps, le contact peut engendrer des scénarios bien différents et Don Vaden a donné aux Blazers les clés obtenir le meilleur script possible.
Une issue positive est possible dans la bataille qui oppose arbitres et joueurs. Ce que font actuellement les Blazers en est la preuve. Les amateurs de NBA savent que l’arbitrage peut être aussi incompréhensible qu’aléatoire et les Blazers ont décidé d’obtenir des réponses à leurs questions en travaillant main dans la main avec un arbitre. Tant qu’il y a de la communication, il y a de l’espoir.
Sources texte : SB Nation