Josh Jackson : la coupe afro all-around qui rend le futur des Suns encore plus piquant

Le 18 mars 2018 à 18:20 par Alexandre Martin

Josh Jackson
Source image : Youtube/Bright side of The Sun

La nuit dernière, avec cette magnifique défaite gérée de main de maître contre l’équipe C des Warriors, les Suns ont assis encore un peu plus leur position favorable pour récupérer un des meilleurs choix lors de la prochaine Draft. Ce match fut également l’occasion de voir Josh Jackson établir son record en carrière au points avec pas moins de 36 unités plantées sur la bouche des extérieurs venus d’Oakland. Encore un excellent signe de l’évolution très intéressante de ce rookie qui peut devenir un ailier all-around de haut niveau vu ce qu’il montre déjà cette saison.

Josh Jackson vient tout juste d’avoir 21 ans (né en février 1997). Il a participé à 68 des 71 rencontres disputées par les Cactus de l’Arizona depuis le début de cet exercice qui est donc son premier parmi l’élite. Et on le sait, la NBA n’est pas tendre avec les nouveaux qui eux le sont parfois un peu trop (tendre). L’ami Joshua n’est pas du genre à subir lui, il est plutôt du genre à rentrer dedans sans se poser de questions, confiant en ses capacités à réussir. Du haut de ses 2m03 pour environ 93 kilos, il n’est pas encore si épais mais il est très sérieusement musclé et il dégage déjà une sacrée puissance dès qu’il se met en mouvement, peut-être est-ce parce que son deuxième prénom est O’Neal… Et puis, le terme all-around semble lui convenir parfaitement. JJ sait tout faire sur un parquet. Il peut scorer même si son tir dans le périmètre doit s’améliorer, car il n’hésite pas à attaquer le cercle en se servant à merveille de sa vitesse, de son bon dribble et de sa capacité à sentir les brèches. Il peut créer pour les autres et lâcher sa balle dans le bon timing, il se bat au rebond, il est capable d’imposer une grosse intensité défensive sur l’homme que ce soit au poste bas ou sur les extérieurs. Bref, que ce soit en attaque ou en défense, du poste 2 au poste 4, mister Josh Jackson trouve toujours le moyen d’apporter une fois qu’il est sur le terrain.

Cette confiance, cette détermination et cette polyvalence se voient d’autant plus depuis le début de l’année en cours. Après 38 matchs très discrets en 2017 au cours desquels il a joué 21,6 minutes en moyenne pour 9 points (à 37,8% au tir et 24% de loin), 3,5 rebonds, 1 passe décisive et 1 interception, l’ailier à la coupe afro est clairement monté en puissance. Depuis le premier janvier 2018, il a porté l’uniforme des Suns à 30 reprises. En un peu plus de 27 minutes par match, il a proposé 16,4 points de moyenne (à 45% au tir dont 30% derrière l’arc) avec 5,5 rebonds et 1,7 passe décisive pour assaisonner cette salade bien complète puisqu’il y a également un peu de contre et un peu d’interception. La progression est nette. Déjà. Il a su profiter des absences simultanées ou non des deux titulaires habituels sur les extérieurs – Devin Booker et T.J. Warren – pour se tailler une belle part de temps de jeu et prouver sa valeur en commençant à justifier le fait que Phoenix l’ait choisi en quatrième position de la dernière Draft. Un constat s’impose, la complémentarité de Jackson avec un autre extérieur plus orienté sur le scoring est absolument indéniable. Quand on prend en compte le fait que Devin Booker est à peine plus âgé que lui (21 ans en octobre dernier pour Booky), on se dit que les Suns tiennent ici un duo d’extérieurs très excitant, très jeune, très talentueux et plein de potentiel. Avec un gars comme T.J. Warren en sixième homme par exemple, cela boucle déjà une bonne partie de la rotation sur les postes 2 et 3 pour quelque chose comme les dix prochaines années.

Il ne reste plus qu’à trouver un meneur (pourquoi pas Elfrid) et un ailier-fort (Marquese ?) consistants ainsi qu’un pivot au profil d’éboueur sur-athlétique (DeAndre Ayton ?) pour tenir le mieux possible la raquette et plus généralement la défense de ces Cactus qui ont beaucoup déçu cette saison dans ces deux secteurs. Il y a encore du boulot et la reconstruction des Suns est loin d’être réussie mais si l’on a toujours tendance à mettre Booker et son talent affolant en avant lorsque l’on évoque la jeunesse d’Arizona, il va falloir commencer à parler de Josh Jackson. Parce que dans le contexte actuel de la franchise, vu le changement de coach au bout de trois matchs, les blessures et les défaites qui s’enchaînent, on connait plus d’un rookie qui aurait eu du mal à s’exprimer et à progresser. Joshua a su passer outre ce marasme pas toujours facile à appréhender pour avancer. Au final, on se rend compte que, sur l’aile (plutôt en 3 donc), il a le profil pour devenir un joueur prolifique en termes de points et de rebonds tout en défendant très dur, voire en devenant le cauchemar de certains attaquants. Le genre de joueur que l’on a pas vu en Arizona depuis… Depuis quand en fait ? Shawn Marion ?

Oula on commence à comparer Josh Jackson à Shawn Marion, il est temps de s’arrêter. Mais il est surtout temps de s’intéresser de très près à ce rookie venu de l’université de Kansas et qui pourrait bien être une pièce clé du futur des Suns. Le genre de pièce qu’on ne voit pas passer si souvent…