Steve Kerr plus impressionné par la dynastie des Spurs que celle des Bulls : le coach sait de quoi il parle

Le 31 janv. 2018 à 19:22 par Hugo Morvan

Steve Kerr - Warriors - Coach
Source image : YouTube / Golden State Warriors

Les Warriors des années 2010 ont beau être impressionnants de domination, il leur manque tout de même quelques faits d’armes pour s’inviter à la table des plus grandes dynasties de l’histoire de la NBA. Mais ça n’a pas empêché Steve Kerr de donner son avis lorsqu’on lui demanda ce qui était le plus impressionnant selon lui entre les Bulls des années 90 et les Spurs des deux dernières décennies. Un avis forcément pertinent puisqu’il a été membre des deux équipes durant sa carrière de joueur.

S’il y a bien une chose que les fans de NBA adorent faire, c’est comparer. Comparer les joueurs, les équipes, les coachs, le jeu, le tout sur différentes époques. Et même si certains rabat-joies diront qu’on ne peut pas comparer plusieurs époques, peut-être à raison, il faut avouer que c’est quand même très amusant. C’est un plaisir coupable auquel on s’est tous adonné au moins une fois, en se demandant par exemple qui était le meilleur sur la ligne de lancers-francs entre le Shaq et Markelle Fultz… Bon d’accord c’était gratuit. Mais toujours est-il que ce petit jeu des comparaisons dont sont particulièrement friands nos amis d’outre-Atlantique est régulièrement proposé par les journalistes aux acteurs actuels de la Grande Ligue. Et récemment, c’est Steve Kerr à qui on a demandé de comparer la dynastie des Bulls dans les années 90 avec les Spurs de ces vingt dernières années. Concrètement, la question revient à se demander si on préfère être compétitif pendant vingt ans, tous les ans sans exception et de remporter cinq titres, ou de dominer d’une manière écrasante sur une période plus courte et de remporter six titres en huit ans. Le coach des Warriors lui, n’a pas hésité longtemps avant de répondre :

“Je pense que les 20 ans [des Spurs] sont encore plus impressionnants [que les 10 ans des Bulls], car toute ligue sportive est faite de façon à donner aux moins bonnes équipes les meilleures chances de se relever tout en donnant aux meilleures le moins de chances possibles d’accueillir des bons joueurs. Donc de maintenir un tel niveau pendant 20 ans sans bon pick de draft, avec le système clairement construit contre toi, ça rend la chose encore plus impressionnante.”

Chacun aura son avis sur la question, et toute réponse est recevable. En effet, lorsqu’on regarde l’histoire de ces deux dynasties, on peut voir qu’elles commencent toutes les deux de la même manière, à savoir l’acquisition d’un top player grâce à un très haut pick de draft. Les Bulls ont hérité d’un certain Michael Jordan en troisième position lors de la fameuse Draft de 1984, alors que les Spurs ont sélectionné Duncan avec le first pick en 1997. Après des débuts compliqués en termes de résultats collectifs, Jordan réussira à hisser les Bulls au sommet de la Ligue à six reprises (de 1991 à 1993 et de 1996 à 1998). Il fut notamment aidé dans sa tâche par Scottie Pippen, récupéré par les Bulls le soir de la Draft de 87 après avoir été sélectionné en cinquième position. Tout le monde connait la suite de l’histoire, ce duo va écraser la Ligue pendant pratiquement dix ans, pour former une des plus grandes équipes de l’histoire.

De leur côté, tout comme les Bulls, les Spurs n’ont hérité que d’un seul grand talent grâce à un pick de draft élevé. Robinson a rejoint San Antonio en sortant de la Navy, alors que Manu Ginobili et Tony Parker, qui formeront avec Duncan le noyau dur des Spurs pendant presque quinze ans, ont été sélectionnés respectivement en 57ème et 28ème position. Et pourtant, grâce au modèle instauré par le Dieu vivant qu’est Popovich, les Spurs vont dominer pendant vingt ans, et gagner cinq titres, en 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014. Et là où on ne peut qu’être d’accord avec le coach des Warriors, c’est que pour avoir une telle longévité, la franchise texane a su intégrer à son modèle plusieurs générations de joueurs sans grandes dispositions naturelles. Cela n’avait jamais été fait auparavant, et on ne risque pas de le revoir de sitôt, donc on vous conseille de profiter des derniers éléments ayant constitués cette légende tant qu’ils sont encore en activité.

Alors, vers qui va votre choix? Plutôt Jordan ou plutôt Pop ? On vous laisse débattre tranquillement pendant que nous, on va retourner regarder Steve Kerr prendre le relais de tout ça.

Source texte : SLAM


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