Plus mature, Kyrie Irving est devenu un vrai leader à Boston : les secrets d’une métamorphose
Le 08 janv. 2018 à 18:41 par Pierre Aimond
Après son transfert vers Beantown pendant l’été, beaucoup se demandaient si Kyrie Irving parviendrait à porter une équipe à lui seul. Un argument qui revenait souvent était celui de ses premières années à Cleveland, où le meneur statait dans le vide, mais avec un effectif catastrophique. Après une demi-saison en vert, on ne risque pas grand chose en affirmant qu’il répond largement aux attentes du côté de Boston. Transformé, le meneur assure avoir effectué un vrai travail sur lui-même, afin de gagner en maturité et d’évoluer en vrai leader.
Si personne n’a jamais douté de la capacité de Kyrie à affoler les compteurs indépendamment du contexte dans lequel il évolue, un paquet d’interrogations subsistait quant à ses qualités de leader et d’organisateur. Aujourd’hui, les fans de Boston se marrent bien en lisant les commentaires sceptiques de cet été, et profitent d’un jeu léché, avec à la baguette un Uncle Drew plus leader que jamais. Selon le principal intéressé auprès de Chris Forsberg d’ESPN, cette attitude résulte d’une longue réflexion personnelle l’amenant à se concentrer sur l’équipe plus que sur lui-même.
“En temps que jeune joueur, j’avais tendance à rester bloqué sur un match. Si je ne shoote pas bien aujourd’hui, je ne sais pas si je vais tenir jusqu’à demain (pour y retourner, ndlr). C’est dire à quel point je suis un maniaque du basket. Mais aujourd’hui, je vois plus large. Du moment que je peux avoir une influence sur le jeu, que ce soit en défense ou en attaque, et mettre mon équipe dans les meilleures conditions pour gagner… ce sont les seules choses qui comptent vraiment. Toutes les autres statistiques, tu peux te concentrer dessus mais cela va t’éloigner de l’objectif final. Je suis passé par-là.”
Au placard les mauvaises habitudes prises dans l’Ohio et les approches égocentriques, Kyrie se concentre aujourd’hui sur ce qui augmente les chances de l’équipe de gagner. Il prend par exemple 1,3 shoot de moins que l’an passé (18,4 tirs tentés par matchs), alors qu’il est la première option à Boston. Il marque également moins (1,2 points de moins), mais s’épanouit pleinement dans le jeu collectif prôné par Brad Stevens. Et les résultats parlent pour lui : Boston est solide leader à l’Est avec le deuxième meilleur bilan de la Ligue. Pour Irving, cette saison est un apprentissage, pour lequel il s’est bien préparé mentalement.
“Avec les attentes autour de notre saison, autour de moi-même, les attentes que j’avais, si je n’avais pas été si patient, alors j’aurais probablement perdu la tête. Et je ne peux la perdre. Je le refuse. Mentalement, je suis juste trop fort pour ça. Après, le talent fera le reste sur le terrain, du moment que je bosse tous les jours.”
C’est donc un Kyrie plus mature et plus leader qui mène des Celtics séduisants vers une potentielle première place à l’Est. Moins individuel, plus altruiste, le meneur sait tout de même quand passer en mode sauveur lorsque sa jeune équipe est dans le dur. Pour l’instant, avoir quitté les Cavs pour s’émanciper de LeBron James et mener sa propre équipe s’avère être un choix payant. Reste à voir jusqu’où cela pourra le mener, avec une confrontation de Playoffs face à son ancienne équipe en ligne de mire ?
Source texte : Chris Forsberg pour ESPN