Isaiah Thomas ce lutin génial : 33 points, 9 passes et la victoire, en lendemain de funérailles…
Le 30 avr. 2017 à 21:53 par Bastien Fontanieu
Plus les obstacles sont grands, plus Isaiah Thomas élève son niveau de jeu. Après avoir assisté aux funérailles de sa soeur le samedi, le meneur des Celtics a porté Boston pour remporter le Game 1 au TD Garden : un monstre de combativité.
Mais qu’est-ce qui peut bien abattre Isaiah, sérieusement ? Depuis le début des Playoffs, on savait que le lutin vivait un quotidien compliqué, entre deuil évident suite à la perte d’un être aimé et pression à devoir gérer en tant que leader d’une équipe en tête de sa conférence. Après avoir validé le cas des Bulls au premier tour, une série bouclée vendredi soir, Thomas s’envolait pour l’état de Washington où sa famille l’attendait. Sur place, il devait vivre un moment difficile, douloureux, à séparer de la routine quotidienne et des responsabilités sportives. Brad Stevens le disait encore une fois d’ailleurs, si son joueur souhaitait prolonger ce moment si important, il pouvait le faire, quitte à manquer un simple match de basketball, aussi important soit-il. Sauf qu’Isaiah est plutôt du genre combatif, une machine de détermination et de leadership, qui ne voulait pas chercher d’excuse. Ne pas donner à son adversaire la moindre possibilité de s’enflammer, en pensant qu’il mettrait un genou à terre devant son propre peuple, celui réuni au TD Garden de Boston. Dès le début du match, c’est pourtant ce que les Wizards tentaient, avec un 16-0 qui calmait tout le monde dans l’antre des Celtics. Et cette action, cette action anodine du premier quart-temps…
… qui lui faisait perdre une dent. Oui, en pleine couverture défensive, Isaiah Thomas se retrouvait percuté au niveau de la bouche et voyait sa dent partir, lui donnant un air de Jacquouille dans Les Visiteurs. Retour au vestiaire pour fixer le tout, mais pas avant d’avoir relancé sa machine verte. Avec 12 points dès le premier quart, le All-Star montrait à ses coéquipiers qu’il ne fallait pas lâcher le regard avec les vrais visiteurs, ceux de Washington. Une prise de feu qui continuait dans le second quart-temps, afin de réduire l’écart petit à petit, afin de maintenir la pression sur les Wizards et laisser à ses coéquipiers le temps de chauffer. Avery Bradley, Jae Crowder et Al Horford, tous discrets en première période, mais qui pouvaient aussi le faire car leur meneur faisait tourner la machine. Puis le déclic apparu pour ce trio, et le reste ne fût qu’un tsunami vert sur le pauvre radeau de Scott Brooks. Et un trois-points dans l’angle à 45 degrés, et une pénétration faisant danser Marcin Gortat, et un petit lay-up claqué sur le nez des baobabs. Après avoir marqué visuellement le début de la rencontre, Isaiah laissait le champ-libre à ses coéquipiers, tout en gardant les deux pieds sur la pédale d’accélération. Extrêmement propre (2 balles perdues), incroyablement combatif et ne souhaitant rien lâcher sur ce Game 1, Thomas sortait enfin dans le garbage time de la rencontre, la gorge nouée. Comme il le disait aux caméras en sortie de victoire, tout ce qu’il voulait c’était jouer au basket. Pour penser à autre chose, rendre hommage à Chyna et continuer à avancer dans la vie. C’est peu dire s’il l’a fait, le lutin vert.
Et 33 points ainsi que 9 passes plus tard, l’addition était offerte aux Wizards, obligés de comprendre leur réalité. Il faudra bien plus qu’une simple dent explosée et un drame familial pour faire flancher Isaiah Thomas. L’histoire d’un gamin haut comme trois pommes, mais avec le coeur de trois hommes.