Bilan de saison 2017, version Magic : tout ce qu’il ne faut pas faire quand on est GM, par Rob Hennigan
Le 19 avr. 2017 à 08:14 par Benoît Carlier
Quand on parle des déceptions de cette saison NBA 2016-17, le Magic arrive tout en haut de la liste. Retour sur un naufrage, avec Rob Hennigan dans le rôle de la hache qui saborde son propre navire.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Un recrutement intéressant malgré l’embouteillage à l’intérieur, un nouvel entraîneur qui a déjà fait ses preuves dans l’Indiana et un Evan Fournier aux allures de franchise player. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’Orlando joue les trouble-fêtes aux portes du Top 8 pour espérer s’offrir une petite explication en sept matchs face au champion en titre au premier tour des Playoffs. En tout cas, le bilan à l’équilibre semblait un objectif atteignable pour la première fois depuis 2011.
Ce qui s’est vraiment passé :
Par où commencer ? Le bouchon dans la raquette était digne de l’A7 en plein mois de juillet et il a plombé le jeu du Magic en manque de tout ce dont une équipe a besoin dans la NBA moderne. Elfrid Payton a encore oublié d’enlever ses moufles et Frank Vogel a mis plusieurs mois à comprendre qu’Aaron Gordon n’était pas un poste 3. Les fans d’Orlando ont même pu assister à un tour de magie de la part de leur GM, qui a transformé Victor Oladipo, Ersan Ilyasova, Domantas Sabonis contre Terrence Ross et un premier tour de Draft appartenant aux Raptors et donc loin des Lottery picks. Une performance de haut niveau qui a fait du Magic la risée de la Conférence Est cette saison en termes de gestion. Comme si ça ne suffisait pas, on a appris que Rob Hennigan envisageait de ramener Tobias Harris en Floride après l’avoir tradé à Detroit ou encore de trader Aaron Gordon pour le rookie Dario Saric. Une énième gaffe (voir ci-dessous) qui a tranquillement poussé le GM vers la sortie. Malgré une saison très solide, Evan Fournier n’a pas pu arrêter les défaites de s’enchaîner à un rythme plus élevé que l’année dernière. Les Playoffs, c’est pas encore pour cette année chez Mickey…
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Terrence Ross
Normal, la puce a commencé la saison à Toronto et rien ne laissait à penser qu’il côtoierait Evan Fournier dans le backcourt du Magic en avril. Pourtant Serge Ibaka a bel et bien fait ses valises pour le Canada et c’est le serial dunkeur des Raptors qui a été demandé en échange. Déjà auteur d’une belle saison jusque-là, Terrence Ross s’est tout de suite intégré à sa nouvelle équipe pour alterner entre bombes du parking et atomisation de cercle à l’Amway Center. Sa paire formée avec le Frenchy correspond beaucoup plus aux attentes de la NBA contemporaine avec plus de rythme et de percussion en attaque. En plus, il a enfin permis à Aaron Gordon de retrouver son poste de prédilection.
On l’attendait au taquet, et il a abusé : Bismack Biyombo
On savait que son nouveau contrat de 72 millions de dollars sur quatre ans allait être difficile à assumer pour le pivot en provenance de la République Démocratique du Congo, ça n’a pas loupé. Promu titulaire à la place de Nikola Vucevic en milieu de saison, il est vite retourné sur le banc. Ses compétences défensives ne sont pas remises en question même si sa moyenne de contre a baissé à Orlando (1,1 contre 1,6 à Toronto) mais c’est surtout en attaque que Biz n’a pas évolué au même rythme que son salaire. Toujours très limité au poste, comme sur la ligne des lancers-francs, il fait perdre une option offensive à son équipe quand il est sur le parquet. Or, c’est justement ce dont avait besoin le Magic cette saison. Rob Hennigan a logiquement pris la porte après la 278ème défaite de sa franchise en cinq ans.
La vidéo de la saison :
Trois mots : rest in peace.
Ce qui va bientôt se passer :
La Lottery sera un moment décisif de la saison du Magic, pour savoir si toutes ces défaites en valaient vraiment la peine. S’il reste en Floride, Frank Vogel va devoir relire sa copie pour ne pas reproduire les mêmes erreurs la saison prochaine. L’ancien coach des Pacers a peut-être gardé une vision trop old-school du basket qui ne rentre plus en adéquation avec les standards actuels où le small-ball est roi et les tirs à 3-points une condition pour rivaliser avec les plus grosses équipes. Le noyau dur de l’équipe a encore plusieurs années de contrat mais le prochain cerveau de la franchise va peut-être devoir monter un échange pour équilibrer son effectif en cherchant notamment un vrai créateur-scoreur au poste 1. L’urgence a un sens très relatif à Orlando où le patron a promis un titre avant 2030. De quoi passer encore de longues saisons d’angoisse pour les fans du Magic.
Au milieu de toutes ces galères, on oublierait presque de signaler la confirmation d’Evan Fournier comme l’un des leaders de cette équipe d’Orlando. Le champagne qui a coulé à flot cet été après la signature de son nouveau contrat ne lui a pas fait tourner la tête et son sérieux lui a même permis de devenir l’option offensive numéro 1 du Magic sans discussion possible cette saison. On a hâte de le retrouver en équipe de France cet été…