Les dessous du transfert de DeMarcus Cousins : Boogie s’est ouvert, et c’est pas très jojo…

Le 25 févr. 2017 à 15:18 par Bastien Fontanieu

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Affaires installées, nouveau maillot enfilé, DeMarcus Cousins a pu commencer sa nouvelle vie du côté de New Orleans. Mais afin de définitivement tourner la page, il fallait tout de même revenir sur ce foutu transfert…

C’est Marc J. Spears, de chez Undefeated, qui a eu la chance de pouvoir laisser Boogie lui parler ouvertement sur ce qui s’est passé. Lui qui entretient une relation particulière avec les médias, lui qui garde dès que possible ses cartes planquées contre son nez, il était compliqué de tirer quelques mots de sa bouche suite à un tel choc. Mais au travers de quelques belles questions et une frustration qui s’est calmée au fil des jours, DeMarcus a pu expliquer clairement ce par quoi il est passé. Ce qui l’a surpris, ému, bouleversé, bref ce qui a fait de ce transfert une bombe médiatique et sportive, suivie par un divorce difficile à accepter. Première étape, le retournement de veste. Quand les Kings ont dit à Cousins qu’il ne serait pas échangé, avant d’apprendre sa nouvelle adresse sans pouvoir prendre le temps de dire au revoir aux êtres aimés de Sacramento. Ce qui suit rappelle aussi la complexité d’une vie certes remplie d’argent, mais qui peut être marchandée du jour au lendemain.

C’était une semaine avant le transfert (que les Kings lui ont dit qu’il ne serait pas transféré). La partie la plus sale de cette histoire, c’est que Vlade (Divac) est venu dans ma propre maison avec mon agent, Jarinn Akana. On s’est assis dans ma salle vidéo et on a juste discuté. C’était il y a environ trois semaines. On était assis là, et il me disait quels changements il souhaitait faire au sein de l’équipe. Tout ça, je ne comprenais pas vraiment. […] Puis j’ai reçu un texto de la part du propriétaire (Vivek Ranadive) juste avant d’aller au All-Star Weekend. Il me demandait ce que je pensais de tel joueur, mon ressenti sur ce dernier et sur le fait de l’échanger. Le propriétaire ! Quand le transfert a eu lieu, j’étais tout simplement sous le choc. Je ne comprenais pas.

Un Nord-Sud total, virage à 180 degrés et passage du blanc au noir sans même montrer la moindre indication, confusion que Vlade Divac soulignait lui-même en affirmant, le lendemain du transfert, qu’il aurait pu choisir une meilleure offre deux jours auparavant… Un tel bordel au niveau supérieur que l’incompréhension laissait ensuite place à l’émotion, DeMarcus ayant évidemment fait le tour de la planète basket avec ces images émouvantes. Mais pour mieux comprendre le bonhomme, il faut aussi voir d’où il vient. Et c’est là que Cousins a aussi été appréciable, en s’ouvrant sur son parcours tout en donnant des indications sur ses futures décisions. Avec lui, c’est jusqu’à la mort dès que t’as sa confiance. Un côté for ever qui peut choquer dans une NBA actuelle où tout le monde bouge, mais ce n’est pas demain que DeMarcus va marcher sur son éducation. Pourquoi souhaitait-il rester à Sacramento, malgré tout ce bordel ?

Car c’est quelque chose d’important et en moi. Je vais retourner un peu en arrière, mes années au niveau AAU. Mon premier coach, Danny Pritchett, je l’aime toujours autant. C’était le premier entraîneur à me motiver pour jouer au basket. Personne ne voulait de moi, personne ne faisait attention à m’intégrer dans une équipe. Danny a bossé jours et nuits avec moi, et lors de ma première année au lycée, j’étais devenu un sacré joueur. Mais on avait une équipe d’AAU à petit budget, on vendait des donuts et on nettoyait des bagnoles rien que pour s’inscrire à des tournois.

Toutes les équipes d’AAU comme Alabama Challenge commençaient à m’envoyer des cadeaux et à tout faire pour m’attirer dans leur camp. Mais ma mère me disait, “ces gens n’avaient rien à faire de toi, et tout à coup ils vont commencer à vouloir te charmer. Ce n’est pas comme ça que tu fonctionnes, tu es avec ceux qui ont cru en toi depuis le début.” Et déjà à l’époque, ce n’était pas facile. Je n’avais pas la même exposition médiatique parce que je n’étais pas avec les grandes équipes ou avec Nike ou Adidas. Mais je suis resté concentré et sur son mode, et cela a fini par payer.

Au lycée, même problème. C’est probablement à Kentucky que j’ai eu le plus d’exposition. Mais pour moi, je suis toujours passé par la route la plus compliquée. Rien n’a été facile, j’y suis habitué. Et quoi qu’il arrive, j’ai toujours trouvé un moyen de réussir. C’est pour ça que quand j’étais dans cette même situation avec les Kings, je ressentais exactement la même chose. Mon temps viendra quand il viendra. Ces gars-là ont misé et cru en moi, donc je reste avec eux et je vais faire en sorte que cela marche. Mais ce n’était pas le cas.

Important de prendre aussi le parcours d’un jeune homme, pour mieux comprendre ses réactions et l’attachement qu’il a pour une franchise. C’est aussi cette notion de confiance qui fait que DeMarcus Cousins a été très clair avec les Pelicans, dès son arrivée : il n’est pas là pour perdre de temps, il veut s’installer et tenter de gagner. De quoi ravir les habitants de New Orleans…

Source : The Undefeated