Bradley Beal a eu le déclic : ne plus se prendre la tête, résultat 42 points sur celle des Suns

Le 22 nov. 2016 à 09:52 par Bastien Fontanieu

Bradley Beal

Il n’avait pas encore dépassé la trentaine cette saison, ni la quarantaine. Avant son match face à Miami samedi puis Phoenix hier soir, Bradley Beal était dans un rythme qui ne lui plaisait pas. Puis d’un jour à l’autre, tout a changé.

C’est un bruit qui le dérangeait dans sa propre tête, un bourdonnement fréquent dont il n’arrivait pas à se débarrasser. Impossible d’en trouver l’origine, ni la moindre solution adaptée. Depuis le début de saison, l’arrière des Wizards était dans une zone d’inconfort assez impressionnante, sa production quotidienne n’arrivant pas à matcher les attentes de sa franchise. Car c’est bien elle, celle de Washington, qui avait décidé de tirer en gardant les yeux fermés cet été. Une prolongation de 5 ans pour 128 millions de dollars, confiance totale en Bradley et son potentiel fabuleux au poste d’arrière, qui ne pouvait qu’offrir un surplus d’assurance pour la suite dans la capitale. Seulement, intégration dans le système Scott Brooks oblige, les débuts étaient compliqués. Des spots différents, des défaites inquiétantes, et surtout une blessure à la jambe qui imposait à Beal de devoir toucher le fond de la piscine : 9 novembre face aux Celtics, Bradley ne joue que 11 minutes et sort dépité en se tenant la cuisse. Car il en avait chié pour en arriver là, avoir ce contrat, bosser en août et en juillet afin de prouver aux mauvaises langues qu’il valait chaque centime. Non seulement ses tirs ne rentraient pas, mais en plus ses nombreux pépins physiques venaient le hanter. Un low point qui le poussera à créer une nouvelle bulle, une nouvelle mentalité à adopter pour les semaines suivantes, en espérant que celle-ci produise des résultats immédiats. Laquelle ?

“Ne pas trop penser, ne pas s’inquiéter du fait de rentrer ou louper mont tir. J’ai juste cette approche de passer au tir suivant, celui que je viens de prendre doit déjà être oublié.”

Des propos tenus en sortie de victoire hier soir, après avoir claqué son record en carrière face aux Suns : 42 points à 14/22 au tir et 5/10 de loin en 40 minutes, le genre de performance que le management des Wizards voulait voir depuis juillet dernier. C’est cette attitude, cette nouvelle approche si éloignée de la dernière, qui a notamment permis à Beal de planter son nouveau record quelques heures après avoir claqué 34 points contre Miami. Dans la défaite certes, et Phoenix n’était pas loin d’un upset en direct de la Maison-Blanche, mais c’est à titre individuel que Bradley devait s’en sortir, et ce dernier a trouvé une base sur laquelle enfin se poser. Les critiques autour de son contrat, les doigts pointés sur lui et son bilan médical inquiétant, la hiérarchie des arrières et sa place généralement calée loin du podium, tout ce bordel médiatique et extérieur créait un bourdonnement insupportable, qui l’empêchait d’avoir la bonne posture lors de chaque rencontre. Impossible d’être performant, si le moindre de vos tirs vous impose consciemment ou inconsciemment de devoir penser aux conséquences en cas d’échec. Les meilleurs snipers le disent, d’ailleurs, et personne ne symbolise cette pensée mieux qu’un meneur jouant actuellement aux Warriors : you just gotta let it fly. Envoie, balance, le poignet est bien trop propre et le coude aligné pour pouvoir se poser ce genre de question. Il aura fallu du temps pour que Beal y arrive, mais l’arrière affirme avoir enfin atteint cette paix intérieure, ce qui pourrait promettre quelques pointes alléchantes pour les Wizards lors des prochaines rencontres.

Lorsqu’on signe une prolongation contractuelle assez fat, qu’on a du bruit en permanence autour de nous et qu’on doit s’appliquer pour bien jouer, il peut parfois être difficile de bloquer cette nuisance extérieure. Bradley Beal a eu du mal et semble y être parvenu, on souhaite bon courage aux défenses adverses.

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