La France affrontera bien l’Espagne ce mercredi : à 19h30, c’est encore l’histoire qui s’écrira

Le 16 août 2016 à 02:39 par Bastien Fontanieu

France

En voyant l’armée de Pau Gasol battre l’Argentine ce lundi, ce n’est pas qu’un ticket pour les quarts qui a été réservé à l’équipe jaune et rouge. C’est aussi un rendez-vous avec son plus fidèle ennemi, celui contre qui elle s’est toujours démenée : France – Espagne, mercredi, nous y sommes.

Mais que serait une compétition internationale, sans que ces deux nations se rencontrent dans un match à haute intensité, surtout lorsque celui-ci est éliminatoire ? Tony contre Sergio, Rudy contre Pau, Nico contre Juanca, en saupoudrant le tout d’un peu de Florent Pietrus face à Sergio Llull ou Rudy Fernandez que l’Hexagone attend avec une hache, on pourrait en offrir des belles et des pas mûres sur cette rivalité devenue légendaire entre ces deux pays. Ce mercredi donc, c’est encore une fois sous les yeux du monde entier que France et Espagne s’affronteront, dans un contexte qui cette fois défiera tout entendement. Et à commencer par ses deux leaders, notamment, qui joueront là leur dernier match olympique. Parker d’un côté, Gasol de l’autre, une Draft partagée mais tant de larmes versées à cause du succès de l’un ou de l’avance de l’autre. Ce mercredi, Tony et Pau seront ensemble sur la plus grande scène internationale, pour une dernière fois. Deux monstres sacrés dans leur pays, prêts à laisser leur corps sur le parquet pour mener leur peuple vers la victoire. Pendant des années, les matchs entre ces deux équipes ont eu une saveur particulière, avec pas mal d’animosité, mais sans prendre de proportions bibliques.

Puis vint 2011, et la finale de l’Euro perdue contre l’Espagne, avec l’attentat de Rudy Fernandez sur Tony Parker. Puis vint 2012, et les Jeux Olympiques de Londres, avec la gouache de Nicolas Batum sur Juan Carlos Navarro. Puis vint 2013, et le speech mémorable de TP à l’Euro avant de renverser la vapeur. Puis vint 2014, et cette victoire mémorable sur le parquet espagnol lors du Championnat du Monde. Puis vint 2015, et le massacre de Villeneuve d’Ascq orchestré par un innommable barbu. Même avant cela, en 2009 et 2010, les routes se croisaient. Mais depuis cette fameuse finale de l’Euro 2011, chaque opposition entre France et Espagne est devenue un monument du basket, tricolore comme mondial. Il suffisait de voir les médias basket cette nuit, américains ou autres, trépignant d’impatience devant l’affiche et lâchant leurs plus beaux superlatifs, pour comprendre la puissance de ce duel dans toute la planète basket. Un match entre les rouges et les bleus, un duel entre le camembert et la paella, c’est plus qu’une confrontation sportive sur 40 minutes de jeu, avec un ballon bien gonflé et 12 joueurs inscrits sur la feuille de match. Il s’agit de fierté, de patriotisme, de ne pas laisser l’autre avoir le droit de parler pendant des mois. Il est question de hiérarchie, de bomber le torse, de regarder l’autre droit dans les yeux et lui rappeler qu’ici, c’est chez lui. Pas à Rio, mais bien sur le parquet. Là où, ce mercredi, les maillots tomberont pour laisser place au principal : des compétiteurs nés, marqués par une rivalité unique, et déterminés par une seule mission. Celle de vaincre l’autre, mais de l’écraser en passant. Car un France – Espagne ne se gagne pas, il est arraché à une main avec le coeur de l’adversaire dans l’autre.

Que les excuses cessent, les explications disparaissent et les couleurs jaillissent dans chaque nation. Non, il n’existera aucun motif capable de justifier la moindre absence de la part de qui que ce soit, devant ce match aux allures de dernier rendez-vous sur l’Olympe, entre deux pays créés pour se détester autour d’un ballon orange. France, Espagne, 19h30 : l’histoire est devant nous.

Source image : Canal + Sport


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