L’Argentine s’en sort en double prolongations contre le Brésil, 111-107 : merci qui ? Merci Nocioni !

Le 14 août 2016 à 00:10 par Francois M

Alors que dans le Groupe A on s’ennuie assez souvent entre raclées et calculs de tableau, le Groupe B nous offre un grand spectacle et des duels à couteaux tirés à chaque match. Celui-ci sera particulièrement mémorable, puisque l’Argentine s’impose face au Brésil après double prolongations, le tout dans un stade en ébullition.

Quand les hôtes de ces Jeux Olympiques rencontrent leurs voisins, on s’attendait à une ambiance de folie, encore plus à la vue de ce que les supporters ont balancé sur les premiers match des deux équipes. Par mesure de précaution, les capitaines Luis Scola et Marcelo Huertas ont tout de même pris la parole pour demander un comportement correct de la part du public, afin de respecter l’esprit olympique. Ça n’empêche pas les fans de chanter ou sauter en tribune, et ce dès la première minute de jeu. D’ailleurs les deux équipes font des départs solides : les hôtes s’appuient sur Nene (6 des 8 premiers points), tandis que l’Albiceleste préfère faire tomber la pluie depuis le parking. Andres Nocioni est particulièrement chaud et propose un excellent spacing, qui pose des soucis à la Seleçao. Il s’agit de choisir son poison : face, Scola se fait plaiz’ au poste, pile, les tireurs continuent à artiller. Avec cette adresse de folie, les Argentins mènent déjà sur le score de 28-19 à la fin du quart, avec en point d’orgue une perte de balle stupide des hôtes, convertie en contre-attaque. Leur paire intérieure fait très mal : le nouveau membre des Nets a planté ses 4 tirs, tandis que Nocioni s’éclate encore plus avec un 4/4… du parking. Au deuxième quart, l’intérieur du Real de Madrid commence par montrer que son coup de chaud n’était pas qu’éphémère, mais les Brésiliens parviennent à revenir à l’énergie. Mieux, ils repassent devant à 5 minutes de la fin du quart. Leandro Barbosa est cloué sur le banc à cause de ses fautes, et ce sont deux clients inhabituels qui animent l’attaque brésilienne : l’intérieur Giovannoni et l’arrière Benite. A eux deux, ils combinent 23 points dont un 5/7 du parking. Dans le sillage de ses flamboyants remplaçants, l’équipe Brésil mène 52-44 à la mi-temps, tout en mangeant leur adversaire du soir au rebond.

Le jeu après la pause s’installe sur un rythme étonnant. Luis Scola a déjà 3 fautes, et l’Albiceleste peut difficilement faire sans lui en attaque. Cependant, déjà que le champion olympique 2004 est plutôt un mi-homme mi-plot quand on parle de défense, le résultat devient catastrophique lorsqu’il évite les fautes. Les hôtes abusent de ce handicap en jouant systématiquement sur son opposant direct, Nene, qui plante ainsi 5 points d’affilée et force le coach Sergio Santos Hernandez a sortir son capitaine du terrain. Sauf que ce changement a un effet inverse et les Argentins remontent au score, jusqu’à repasser devant. A partir de ce moment les deux voisins vont se rendre coup pour coup, et dans les tribunes le duel entre supporters fait aussi rage à coup de décibels et de gigotements. Le Brésil part avec un avantage de 72 à 67 à l’orée du quart-temps décisif. Les défenses montent d’un cran en même temps que la lucidité des joueurs baisse, et même si le spectacle reste plaisant, les déchets s’accumulent de part et d’autre. Chaque équipe y va de son run, et les Argentins continuent à rester en embuscade, notamment grâce aux tirs de Campazzo, et malgré une passe anti-clutch de Scola pour Jean-Michel Gradins. Avec son 2/2 aux lancers, Marcelo Huertas donne 3 points d’avance aux siens à 22 secondes de la fin. Ginobili enfile alors son costume de héros mais se plante et met celui de maçon : rebond offensif miraculeux, la balle atterrit dans les mains brûlantes d’Andres Nocioni qui plante un gros 3 points bien clutch comme il faut, en déséquilibre, pour garder tout le monde sur le terrain. Les Brésiliens vont en prolongation mais ont des regrets à avoir : ils n’ont pas fait faute pour donner deux lancers, et n’ont pas eu le réflexe de nettoyer l’arceau sur le tir argentin.

Le temps additionnel ne commence pas de la meilleur des façons pour les hôtes : Nene cafouille, et surtout Huertas, le capitaine – meneur de jeu – patron de cette équipe  se fait sortir pour 5 fautes, après à peine une minute dans le dernier quart. “El Manu” tente de prendre le jeu à son compte, mais sans trop de succès. Ainsi l’Albiceleste est encore menée de 4 points à 1:30 de la fin, quand Luis Scola revient en jeu, peu avant de prendre sa 5ème faute et de retourner sur le banc. Nocioni plante à nouveau un gros tir du parking et cette fois-ci les deux équipes sont à 95 partout à 36 secondes de la fin. Ginobili foire complètement son tir de la victoire et on repart pour une deuxième prolongation…

L’Albiceleste prend un gros avantage dès l’entame de la période additionnelle grâce à un Campazzo à la sauce Heurtel qui envoie deux énormes trois points consécutifs en première intention. En face en revanche, le Brésil perd complètement ses moyens : oublis dans la protection du rebond, pertes de balles, marcher : on se dirige vers une victoire pépère pour les Argentins. Sauf que Leandro Barbosa, cloué sur le banc la majorité du match à cause de ses fautes, enclenche le mode super-sayan et plante 9 points consécutifs, alors qu’il n’en n’avait même pas mis un auparavant. Ses 15 minutes de jeu lui ont donné un avantage de fraîcheur dont il a bien profité en allant chercher les points en pénétration. A 1:17 de la fin, l’Argentine ne mène que 106-105 face à ses voisins. Campazzo plante tranquillement ses deux points, et sur l’attaque suivante, les arbitres refusent de siffler faute à Raul Neto, et font ainsi glisser le chrono. La sensation de hold-up est réelle pour cette victoire à l’arrachée…

Cette défaite mets un grand coup au moral du Brésil : une victoire leur aurait permis de mettre une grosse option sur la qualification. Désormais, ils vont également être à la merci des résultats de l’Espagne. L’absence de l’expérience de Huertas en prolongations a coûté très cher, et le match s’est échappé malgré les 24 points (à 65%) et 11 rebonds de Nene. L’Abiceleste a également souffert des problèmes de fautes de Luis Scola et du match sans de Ginobili qui finit à 4/14 aux tirs. Les héros de la soirée s’appellent cette fois Facundo Campazzo – 33 points à 5/10 du parking, 11 passes, 4 passes et 4 interceptions – et Andres Nocioni – 37 points à 8/12 du parking, 11 rebonds et des tirs clutchissimes -. Ils sont désormais pratiquement sûrs de finir parmi les deux premiers du groupe.

Encore une fois, on aura eu le droit à un duel de haut niveau et à beaucoup de spectacle dans ce Groupe B, qui risque d’être indécis jusqu’au dernier moment. On ne va pas mentir, il était dur de ne pas supporter les Brésiliens : pour leur mentalité de ne rien lâcher, pour voir ce stade de Carioca continuer à vibrer et également… pour empêcher les Espagnols de passer les poules. 

Source image : francetvsports.com

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