Stephen Jackson balance sur “l’égoïsme” de Tony Parker : humm pourquoi les Spurs l’ont viré déjà ?

Le 11 août 2016 à 11:01 par Francois M

Stephen Jackson est en ce moment en train de tâter le terrain pour un retour en NBA, et pas sûr qu’il s’y prenne de la meilleure des manières. L’ailier est un vrai Original Gangster et n’est pas du genre à y aller par quatre chemins. Jax a ouvert sa bouche bien grand au micro d’ESPN, et c’est entre autres Tony Parker qui en a pris pour son grade. Bon, pour le retour aux Spurs déjà, c’est mort.

On a pas vu l’ailier sur un parquet NBA depuis 2014, lorsqu’il avait été coupé par les Clippers, mais ce bon vieux Stephen n’a pas changé d’un poil. Les animateurs du podcast d’ESPN l’ont lancé sur le thème des “doubles agents” de la Grande Ligue (les joueurs qui balancent sur leurs coéquipiers auprès des coachs et qui sont à mi-chemin entre joueurs et coach). Il n’en faut pas plus pour activer la grande gueule de Jax, qui n’y est pas allé de main morte sur Tony Parker, n’hésitant pas à lui mettre sur le dos l’élimination de 2012 face à OKC en finales de Conférence. 

Vous savez quoi ? Je vais être honnête avec vous, je pense vraiment que Tony Parker était l’un de ces gars. Je crois que tout le temps où j’étais là bas, quand j’avais des bons matchs, quand je jouais bien, j’avais l’impression que Tony allait vraiment contre moi, en demandant dans mon dos à Pop de faire jouer Ginobili, de faire jouer d’autres gars.

Je vais vous en donner un parfait exemple. Nous menions 2-0 face au Thunder pendant ma dernière année avec les Spurs en 2012. Ils ont réalisé un comeback et ont gagné 3 matchs d’affilée. Mais au Game 6 à OKC, j’étais en train de faire un match de feu. J’avais planté 6 trois-points. Moi et Kawhi on jouait bien. A la fin du match, quand mes 6 trois-points et les tirs des autres gars nous avaient remis dans le match, Tony est entré en jeu et a essayer de se faire passer pour un héros et arrêté de partager le ballon. Nous avons fini par perde la série. J’ai l’impression que pendant qu’il était sur le bord du terrain, il était en train de faire son sournois avec les joueurs et les coachs pour revenir sur le parquet afin qu’il puisse essayer d’atteindre ses objectifs personnels sur le match et c’est pour ça que nos avons perdu. Pop ne l’aurait pas avoué. Mais je me rappelle que juste après le match, moi, Kawhi et Tim étions assis en train de ruminer la défaite, et il est venu vers nous et nous a dit “j’aurais du vous donner plus de confiance, vous avez tous fait ce que vous avez pu”. C’était sa façon de dire “je n’aurais pas du remettre Tony en jeu”.

Pour la sobriété on repassera, et si il n’était pas aussi baraque et énervé, on pourrait traiter Stephen Jackson de drama queen. Avoir des convictions et ne pas hésiter à dire les choses c’est bien, mais il faut savoir choisir ses moments. D’ailleurs, Jax avait été mis à la porte par San Antonio à la surprise générale peu avant les Playoffs 2013, en raison d’une “personnalité très forte” qui aurait pu mettre en danger l’équilibre du vestiaire. Une façon gentillette de dire que le mec commençait à être un peu trop relou, et avait la langue un peu trop pendue. S’il y a une franchise NBA qui met le sacrifice de l’individu au profit du collectif, ce sont bien les Spurs, et on voit mal un meneur de jeu passer plus de 15 saisons NBA dans le 5 de San Antonio en réalisant des “sabotages égoïstes”. Si T.P. n’y était sûrement pas pour rien dans la défaite de son équipe, il a tout de même fini ce fameux match 6 à 29 points (à 44% aux tirs) et 12 passes, et il est normal que dans ces moments décisif ce soit un All Star qui prenne ses responsabilités, et non un joueur de banc.

Là où Jax pointe néanmoins une réalité, c’est que Parker est très proche de Popovich et son staff, qui d’ailleurs n’hésite pas à lui laisser la main à l’occasion et reste très ouvert à ses suggestions. Stephen est un vrai O.G. et ces gars-là ont un certain sens de la loyauté, et de la “fraternité” : vrai croyant dans l’existence d’un “Bro code”, on peut comprendre qu’il ait mal pris que TP se soit exprimé en priorité auprès des entraîneurs. Il est vrai que sur ce match Ginobili passe complètement au travers, en finissant à 4/12 au tir en 35 minutes et avec le plus mauvais différentiel de l’équipe. Le tout alors que Jackson était en fusion avec son 6/7 à trois points et une défense bien supérieure. Au final, c’est à se demander si ce coup de gueule n’est pas un simple cri de frustration de la part de celui qui fût surnommé “Captain Jax” pendant longtemps, avant d’être cantonné à jouer les seconds rôles dans le Texas. Si on se met à son niveau, on pourrait dire que “c’est celui qui dit qui y’est”, et le Stephen aurait pris un coup à l’orgueil lors de ce match. Et si Parker avait préféré risquer perdre uniquement pour briller individuellement, on l’aurait probablement vu signer autre part qu’à San Antonio…

En lavant son linge sale en public, pas sûr que Stephen Jackson se fasse bonne presse, et cette déclaration s’ajoute à un passif bien chargé. Son profil pourrait correspondre aux besoins de plusieurs équipes en sortie de banc, mais aucun dirigeant ne se risquera à balancer une grande gueule dans son vestiaire avec des risques qu’il le pourrisse. Vrai leader, “Captain Jax” en fait parfois un peu trop, et cela pourrait lui fermer la porte NBA… Au pire, Châteauroux n’a pas encore bouclé son effectif, et là-bas, tu pourras faire le héros Stephen.

Source : ESPN
Source image : cbsnews, credit : AP Photo/Eric Gay