Bilan de saison 2016, version Jazz : une belle partition terminée sur une fausse note
Le 29 avr. 2016 à 18:26 par Benoît Carlier
Dans la course jusqu’au dernier match de la saison régulière, le Jazz doit finalement se contenter d’une neuvième place aussi frustrante que prometteuse. Avec quelques blessures en moins, le programme de Rudy Gobert aurait été tout autre pour la deuxième quinzaine d’avril. On dresse le bilan.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Avec une année d’expérience en plus sur le CV, les Jazzmen étaient en droit d’espérer se réconcilier avec les Playoffs dès cette saison. Mais avec le forfait de Dante Exum et au sein d’une Conférence toujours ultra-compétitive, les places dans le Top 8 promettaient de coûter cher. Dans notre preview (disponible ici), la rédaction imaginait Utah signer un bilan équilibré avec le risque d’échouer à un cheveu de mèche de Gordon Hayward de la post-saison. En explosant aux yeux de tous la saison précédente, Rudy Gobert devait confirmer cette année dans son rôle de dernier rempart infranchissable et de leader de l’une des meilleures défenses du pays avec, pourquoi pas, une place à aller chercher au All-Star Game de Toronto dans un monde parfait où il aurait commencé à célébrer la Chandeleur à partir du mois de novembre et si le Jazz avait un bilan suffisant. Il faudra être un tout petit peu plus patient que prévu…
Ce qui s’est vraiment passé :
Plus ou moins ce qu’on avait imaginé. Gordon Hayward a mené sa franchise tout au long de la saison avec de belles performances au shoot même si ses qualités de leader restent encore entourées de points d’interrogation – pas comme celles de son coiffeur. Auteurs d’une belle saison dans la continuité de la deuxième moitié de la campagne 2014-15, les protégés de Quin Snyder y ont cru jusqu’au bout en gardant la pression sur Dallas et Houston jusque dans la dernière semaine. Ils étaient encore dans les huit à quelques matchs de la fin mais leur défaite à domicile contre les Mavericks s’avérera fatale. Une neuvième place d’autant plus frustrante que les Mormons n’ont pas été épargnés par les pépins physiques tout au long de la saison. Déjà privés de Dante Exum pour l’intégralité de l’exercice, la quarantaine de rencontres ratée en cumulé par Rudy Gobert et Derrick Favors – parfois absents en même temps – a coûté très cher quand on s’attarde un peu sur le classement final. Sans leur serial contreur, ni leur second meilleur apport au scoring, difficile d’aller chercher ce ticket pour le paradis – ou l’enfer compte tenu du l’adversaire. Pour autant, malgré une pilule difficile à avaler pour notre Tour Eiffel préférée et ses potes, le vécu collectif de ce groupe et cette frustration engendrée seront forcément des atouts supplémentaires pour faire partie de ce tableau final dans un an à la même époque. Le talent est là, la défense aussi et Snyder semble bien tenir son vestiaire de premiers de la classe. Sans les blessures, la conclusion de cette saison aurait pu être différente, à eux de le prouver dès le mois d’octobre prochain.
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Rodney Hood
La paternité à 23 ans, ça vous change un homme. Titulaire indiscutable pour sa seconde saison dans l’élite, le jeune encapuchonné a déjà cerné son rôle dans cette équipe parfois en manque d’imagination offensive. Mieux, il a été capable de prendre ses responsabilités en fin de match lorsque le score l’exigeait à la manière d’un trentenaire avec de la bouteille. En dehors du parquet, l’ancien élève de Coach K à Duke est irréprochable à l’image du reste de ses coéquipiers. Il fait logiquement partie de notre classement des meilleurs sophomores de la saison et confirme que cette cuvée 2014 était l’une des plus complètes de ces 10 dernières années.
On l’attendait au taquet, et il a abusé : Trey Burke
Peu convaincant jusqu’ici, il avait l’occasion de se racheter en l’absence de Dante Exum pour l’intégralité de la saison. Malheureusement, le finaliste de la March Madness avec Michigan n’a pas su profiter de cette opportunité alors que c’est le Brésilien Raul Neto, pourtant rookie, qui a assuré la création du côté du Lac Salé cette année. Dans une Ligue de meneurs, Trey “Beurk” n’a pas la carrure d’un titulaire à ce poste et c’est d’ailleurs ce qu’il a majoritairement manqué à Utah pour mieux performer cette saison. La signature de Shelvin Mack pour la fin de la saison ne dit d’ailleurs rien qui vaille pour le numéro 3.
La vidéo de la saison :
Devinez qui est allé en Playoffs.
Ce qui va bientôt se passer :
Avec le retour en bonne santé de Dante Exum et l’une des meilleures association d’intérieurs de la Ligue, tout autre résultat qu’une qualification en Playoffs serait perçu comme une déception dans l’Utah la saison prochaine. S’il a déjà justifié son salaire sur le parquet, Gordon Hayward doit encore gagner un peu en leadership et il pourra aussi compter sur le frenchie du groupe pour le soutenir vocalement. Dans sa dernière année contractuelle, Rudy est également attendu au sommet de son art pour donner l’exemple dans sa moitié de terrain et prétendre à un contrat max l’été prochain. Frustré de ne toujours pas avoir vécu d’épopée printanière, il reviendra de son été en sélection encore plus motivé que jamais pour faire fructifier cette année supplémentaire d’expérience commune. On peut compter sur Quin Snyder pour gérer le reste alors qu’il semble faire l’unanimité dans son vestiaire.
Source image : Montage TrashTalk via AP Photo – Rick Bowmer