Nuit chargée en émotions à Sacramento : la Sleep Train Arena fermera ses portes ce soir…!

Le 09 avr. 2016 à 18:49 par Bastien Fontanieu

Sacramento

Dans un match contre OKC qui n’aura certainement aucune importance dans le classement général, les fans des Kings seront bien debout, à l’unisson, prêts à vivre ces derniers moments de bonheur dans leur maison de toujours : la Sleep Train Arena.

Ou, comme diraient les anciens, l’Arco Arena. Car oui, c’est elle qui a connu les plus belles soirées de l’histoire du basket à Sacramento, lors de la fabuleuse domination imposée par Rick Adelman et ses sbires au début des années 2000. Ce niveau sonore quasiment imbattable, ces supporters qui se ramenaient avec des cloches de vaches histoire d’exploser les oreilles des adversaires depuis 88, cette capacité à venir déterminés tous les soirs alors que leur équipe se prenait des branlées ces dernières années… Oui, la Sleep Train Arena, c’est tout ça, et bien plus encore. David Stern, qui refusait de venir assister à leurs rencontres par peur d’y perdre l’ouïe, une ambiance telle pendant les Playoffs que des records de décibels avaient été enregistrés sur certaines séries. La légende raconte même que des joueurs adverses consultaient leur staff médical en lendemain de rencontre, afin de vérifier si leurs capacités auditives n’avaient pas été affectées. L’Arco d’il y a quinze ans, c’était plus ou moins l’Oracle d’aujourd’hui. Le genre d’endroit où tu voulais aller en tant que fan, mais certainement pas en tant qu’équipe en visite. Et après un accord passé il y a quelques mois pour déménager vers le Golden 1 Center à la rentrée prochaine, l’heure est venue de faire ses adieux.

La STA, c’est un record de points pour DeMarcus Cousins (56), c’est l’excellence de Mitch Richmond (6,179 là-bas, record), ce sont des saisons et des saisons et des saisons de huées dès l’apparition du maillot des Lakers, le plus grand nombre de points marqués revenant à Kobe en carrière (811). C’est surtout Peja Stojakovic, les deux pieds plantés derrière la ligne, le public explosant dès que la ficelle claquait. C’est aussi Chris Webber, superbe pendant toute sa tenure et si proche de mettre Sacramento sur le toit du monde. C’est Bobby Jackson en sortie de banc, c’est Mike Bibby dans le money-time, ce sont les flops de Vlade Divac, c’est le bouc de Scott Pollard, c’est les inventions géniales de Jason Williams. La STA, c’est aussi Rudy Gay maladroit, c’est Keith Smart qui pète un câble, c’est DeMarcus qui envoie une chaise voler, c’est Brian Grant qui court les dreads au vent. C’est Olden Polynice, c’est Brad Miller, c’est Spencer Hawes, c’est Jimmeeeeeeer. On pourrait continuer pendant des heures, tant cette salle a marqué toute une génération de basketteurs. Mais on finira avec le plus important, qui est ceci : la Sleep Train Arena, c’était l’assurance d’obtenir une putain d’ambiance, quand tu regardais un match à 4h30 du matin et que tout ton quartier pionçait. Un temple de la passion, un lieu sacré pour l’identité de la génération 90-2000, un grand foutoir assez sympathique, où tu pouvais te ramener sans forcément connaître les joueurs mais passer un moment génial avec de grands malades. Voilà pourquoi cette dernière soirée sera bourrée d’émotions, victoire ou défaite face au Thunder.

Les fans de foot se souviennent d’Arsenal quand Highburry avait dû fermer ses portes. Cette nuit, quel que soit le résultat final, c’est toute une famille de supporters qui viendra vivre les derniers glorieux moments de cette salle, un bâtiment sacré dans l’histoire de la NBA, et ce même sans avoir été bagué. Pour certains il ne s’agissait que de briques, mais pour d’autres ils appelaient ça ‘la maison’ : so long, and sleep tight, Sleep Train…

Source image : RealClearSports


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