Adrian Dantley, drogué insatiable de la balle orange : un Hall of Famer devenu… arbitre

Le 01 avr. 2016 à 12:41 par Bastien Fontanieu

Adrian Dantley
Source image : Bleacher Report

Voilà un parcours qui change du profil typique chez les retraités. La télévision ? Non merci. Le management ? Non merci. Le coaching ? Non plus. Pour l’ex-gâchette du Jazz et des Pistons, c’est dans l’arbitrage qu’un beau virage a été pris… à 60 ans.

Le chemin est souvent le même, pour ceux qui ont passé la majeure partie de leur vie en NBA et ont du mal à réaliser la transition vers une vie normale, vers un job différent. Pendant que certains se font plaisir à la radio ou à la téloche en donnant leur avis (coucou Shaq, coucou Chuck), d’autres se lancent dans une carrière de coach (coucou Lue) ou même de manager (coucou Jojo). Bien évidemment, il n’existe pas un modèle établi pour tous puisqu’on voit des gars comme Darko Milicic devenir fermier au bled, mais un cercle assez connu se répète souvent pour de nombreux athlètes, qui ont toujours envie de rester proche du jeu et ne veulent pas forcément passer par des étapes plus compliquées. Sauf que dans le cas d’Adrian Dantley, on est sur une version exceptionnelle. En effet, l’ex-meilleur scoreur de la Ligue (1981, 1984) et accessoirement Hall of Famer a été aperçu du côté de Washington, arbitrant des matchs de lycéens pour mieux passer son temps. Pourquoi passer son temps dans une chaise longue quand on peut aider les plus jeunes et garder un lien précieux avec la balle orange ?

Entre quatre et six matchs arbitrés par semaine chaque hiver, rien que ça, voilà qui permet de se maintenir en forme à plus de 60 balais. On avait vu Dantley réaliser une première transition en tant qu’assistant-coach chez les Nuggets, une longue pige qui n’avait finalement pas été prolongée puisque l’ailier avait décidé de quitter la NBA une bonne fois pour toute. Mais plutôt que de bâcher les jeunes en répétant à quel point les 80’s étaient bien plus dures ou funs, Adrian préfère se défouler avec un sifflet en apprenant aux lycéens que le jeu doit être pratiqué bien plus physiquement. Le plus sympa, c’est que si les joueurs ne savent pas vraiment qui est cet arbitre un peu old-school au corps encore bien taillé, les parents des gosses sont en extase sur le côté. Forcément, eux ont connu la machine à scorer qui tournait à plus de trente points au début des années 80, lorsque le Jazz n’avait d’yeux que pour sa pépite. Imaginez dans 10 ans, Allen Iverson avec un sifflet dans la bouche, un long pantalon noir et un haut rayé, c’est pas énorme ça ? En tout cas, on ne peut que soutenir Dantley dans sa démarche et l’applaudir pour sa passion. Car rester en contact avec le jeu alors que la date de naissance indique plutôt le canapé que le parquet, c’est du pur matos de drogué.

Quand on aime, on ne compte pas. Ni l’âge, ni les jours, ni les semaines, ni les heures de boulot que cela demande. Vous pensez être amoureux de la balle orange ? Essayez d’arbitrer à 60 piges, et on en reparle.

Source texte : Washington Post