Kobe Bryant et Tim Duncan se sont dit au revoir : une dernière danse, entre deux légendes

Le 20 févr. 2016 à 08:50 par Bastien Fontanieu

Le match n’avait quasiment pas d’importance, que ce soit au niveau du classement général comme dans quelconque course statistique. Cependant, dans la victoire des Spurs hier soir (119-113), deux monstres sacrés en ont profité pour se dire au revoir.

Certains l’avaient noté sur leur calendrier, d’autres non. Et en même temps, difficile de leur en vouloir, tant le tour de stade du ‘Mamba’ a fait la une des journaux depuis l’annonce de sa future retraite il y a quelques mois. Cependant, ce vendredi au Staples Center, deux hommes partageaient un combat pour la dernière fois. Une toute dernière, juste une fois, même pour du beurre. Un succès fondamental pour les Spurs ? Oh que non. Une défaite enrichissante côté Lakers ? Allons bon. Au-delà de tout ça, de la belle performance de Tony Parker, des paniers toujours aussi fun de Lou Williams ou du jeu de passes retrouvé chez les visiteurs (30 caviars), deux légendes vivantes se croisaient pour un ultime face-à-face, 48 minutes pour fermer un des bouquins les plus riches de ces 20 dernières années. Duncan et Kobe, Tim et Bryant. Le 21 en noir et blanc, le 24 en jaune et violet, autrefois numéro 8 lorsque les deux phénomènes s’envoyaient -déjà-  des tartes au mois de mai. Car si le débat autour des meilleurs joueurs de l’histoire laisse encore beaucoup de place à des concurrents direct de ces deux monstres, que peut-on affirmer d’autre si ce n’est que TD et Kobe ont été les deux figures majeures de la NBA post-Jordan, en terme de succès ? N’en déplaise au Shaq, à Iverson ou au numéro 23 de Cleveland, les bagues et les récompenses individuelles se sont tellement partagées entre eux deux et entre Spurs et Lakers, que la question semble presque anodine. Oui, hier soir à Los Angeles, c’est le duo le plus marquant de ces 15 dernières saisons qui s’est lancé pour une dernière, un match pour rien mais pourtant bourré d’émotions des deux côtés.

Comment ne pas repenser à tous ces duels, ces épisodes fantastiques qui ont façonnés les carrières de ces deux piliers, du tir de Derek Fisher en 0.4 à la fin du règne des Lakers en 2003, de l’arrivée de Pau Gasol d’un côté à la transmission de pouvoir de l’autre, Manu puis Tony puis Kawhi venant en aide au géant afin de maintenir les Spurs tout en haut de la pyramide du succès ? Comment balayer d’une main ces 10 titres remportés à eux deux, ces 3 titres de MVP, ces 5 titres de MVP des Finales, ces 33 sélections au All-Star Game ? Comment oublier ces 82 rencontres généralement disputées entre Kobe et Duncan, 43 victoires côté Texas pour 39 en Californie, ces 7 séries de Playoffs dont 4 remportées par les Lakers ? Il est vrai que, pour le présent comme pour l’avenir, l’empreinte du numéro 21 sur la Ligue ne sera jamais autant médiatisée et estimée que celle de Kobe, pour de nombreuses raisons parfaitement compréhensibles. Mais au-delà des pompes, des déclarations, des mariages et des divorces, des coéquipiers qui se barrent et ceux qui forcent, au-delà de tout ça, quel duo a autant donné, aussi régulièrement et avec autant de soif de vaincre, que celui-ci depuis la retraite de MJ ? Hier soir, ce n’était certes qu’un simple match de saison régulière, un des 82 dans le calendrier chargé des Spurs, un des 82 dans le calendrier peinard des Lakers. Mais qu’on se le dise une bonne fois pour toute, car la tendance est de souvent oublier ce qu’on a devant soi, avant de le réaliser une fois sa disparition : hier soir, ce fût le dernier affrontement entre deux légendes, deux figures emblématiques, deux noms du basket qu’on n’oubliera jamais, deux rois suprêmes à leur poste. Et ça, cela valait bien plus qu’un simple match de saison régulière.

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Source image : @NBA


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