Bryant, Duncan, Garnett, Nowitzki, Carter et Pierce : l’héritage immense de six légendes, partie 1

Le 26 janv. 2016 à 12:12 par Alexandre Martin

Dirk Nowitzki - Kobe Bryant - Kevin Garnett - Tim Duncan - Paul Pierce - Vince Carter

L’héritage représente tout ce qui se transmet de génération en génération, ce que les parents lèguent à leurs enfants, ce que les grands-parents inculquent à leurs petits-enfants, ce que de futurs Hall of Famers comme Kobe Bryant, Tim Duncan, Kevin Garnett, Dirk Nowitzki, Vince Carter ou Paul Pierce vont laisser à la NBA quand ils vont tirer leur révérence. Et malheureusement, c’est pour bientôt…

Car on le sait désormais de manière certaine, cette saison 2015-2016 sera la dernière de Kobe. De sombres rumeurs circulent comme quoi Tim Duncan et Kevin Garnett lui emboîteraient le pas sur le chemin de la retraite. Quand au grand Dirk, à Vinsanity ou à Paulo, leur présence sur les parquets n’est plus une vision d’avenir mais bel et bien un doux rappel de ce passé glorieux qui va nous quitter d’ici peu. Voir ces légendes du jeu baisser physiquement, les voir raccrocher progressivement génère bien évidemment une infinie tristesse chez tous les fans et les observateurs de la NBA mais également une immense fierté. La fierté de les avoir vu débarquer dans la ligue au milieu ou vers la fin des années 90 pour ceux qui en ont l’âge. La fierté d’avoir pu assister en direct à quelques unes des plus grandes carrières jamais réalisées par des basketteurs. Sans oublier ce respect éternel pour ce qu’ils ont apporté et donc ce qu’ils vont laisser en héritage.

Ils sont donc six. Six monstres sacrés encore en activité. Il y a tout d’abord Dirk Nowitzki, cette grande tige blonde de 2m13. Un gars pas plus athlétique qu’un prof de philo et souple comme un huissier mais qui est aujourd’hui devenu une véritable légende grâce à son jeu offensif tout aussi atypique qu’assassin. Dirk c’est un fadeaway indéfendable, un geste de tir qui donne l’impression qu’il n’est jamais en rythme le tout avec une efficacité rarement vue. Et oui, le club du 50-40-90 n’est pas ouvert à tous… En fait avec son sourire sympathique et sous ses airs de pivot blanc tout juste bon à se faire postériser, c’est lui qui a maltraité – et maltraite encore régulièrement – les défenses. Le natif de Wurzburg est à ce jour le sixième scoreur le plus prolifique de tous les temps avec presque 29 000 points  Parfaitement, vous avez bien lu, ce blondinet buveur de bière est tout simplement l’un des scoreurs les plus doués que le basket ait connu. Notre Toni Pi national est un champion fabuleux qui peut se targuer d’avoir remporté quatre bagues (et peut-être même une autre un jour) mais le meilleur joueur européen de l’histoire est probablement Nowitzki pour l’empreinte indélébile qu’il va laisser sur la Grande Ligue. Car au delà de la technique et des chiffres faramineux, le Wunderkid c’est un titre de MVP de saison régulière en 2007, un titre de MVP des Finales en 2011 au terme d’une campagne de Playoffs monumentale mais c’est aussi et surtout une carrière marquée par le sceau de la fidélité à une franchise et un héritage évident : celui d’un intérieur capable de s’écarter du cercle pour apporter un nouveau type de danger. Un intérieur qui a été copié par tous les meilleurs depuis comme Chris Bosh, LaMarcus Aldridge, Kevin Love ou encore DeMarcus Cousins. Aujourd’hui, évoluer au poste 4 ou 5 sans savoir shooter est de plus en plus rare en NBA et c’est là qu’on se rend compte qu’à sa manière, le grand, pardon, l’immense Dirk a révolutionné le jeu offensif des gars de 2m10 et plus. Qui l’aurait cru à son arrivée ? Pas grand monde honnêtement.

Il y a ensuite Paul Pierce, une autre preuve vivante que le physique et les qualités athlétiques ne font pas tout sur un parquet. Pierce est un ailier finalement assez banal en termes de vitesse, de détente ou de puissance et pourtant, il est l’un des gars les plus indéfendables de sa génération (indéfendable est un mot qui risque d’apparaître plusieurs fois dans cet article, c’est voulu). Paulo n’a pas besoin d’écran, de systèmes sophistiqués, de crossover ou autre dribble créatif car, dans son style si particulier, il a l’art de se créer juste l’espace qu’il faut pour shooter. On a le sentiment que ça ne va pas très vite, que la gestuelle et la technique sont peu orthodoxes mais au final ce sont les filets qui tremblent sur le passage du ballon. Et puis, quel mental, quelle volonté de réussir, quelle belle polyvalence et quelle clutchitude ! Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme «La Vérité». Paul Pierce fait partie de ces gars à qui un coach peut confier le dernier ballon d’un match dans une situation décisive et donner une consigne simple au reste de l’équipe : « les gars on s’écarte au maximum et on regarde l’artiste travailler ». Doc Rivers n’a jamais eu à s’en plaindre. Jason Kidd a pu savourer de passer un premier tour de Playoffs en 2014 grâce à ce « système » et même Randy Wittman a eu droit au petit cadeau de Paulo lors de la dernière post-season. Pierce c’est un titre de MVP des Finales en 2008. C’est plus de 26 000 points en 18 années de carrière et il va encore en ajouter quelques uns même si la pige qu’il est en train de faire aux Clippers ressemble plus à un séjour de pré-retraite pour le moment. Mais il ne faut surtout pas sous-estimer la bête car, une fois venu le temps des séries du printemps, il pourrait sortir de sa grotte et envoyer quelques « dagger » histoire de se rappeler au bon souvenir de la planète orange. Avant de filer – le plus tard possible – à la pêche (au gros on imagine) pour les prochaines années, ce serait la moindre des choses Paulo…

Puis il y a Kevin Garnett, qui connait d’ailleurs très bien Paul Pierce pour avoir partagé sept ans de carrière avec lui de Boston à Brooklyn. “KG” c’est un grand qui sait tout faire sur un parquet, qui peut être le meilleur scoreur, le meilleur rebondeur, le meilleur contreur et intercepteur de son équipe comme ce fut le cas sur l’exercice 2003-2004 quand le Big Ticket a envoyé un astronomique 24/14/5/1,5/2 de moyenne sur 82 matchs, des stats qui lui ont valu son seul titre de MVP. “KG” c’est 211 centimètres, pas si épais mais avec le muscle très sec et le cœur tout aussi gros que sa bouche est grande. “KG” c’est un patron de défense comme il y en a eu peu en NBA. Déjà, grâce à sa dimension athlétique phénoménale, ses longs bras et sa compréhension du jeu très au-dessus de la moyenne, il a anéanti des attaques par milliers. Ensuite, grâce à son intensité colossale et son énergie débordante, il a été le guide, le pilier de tous les gars qui ont eu la chance d’évoluer à ses côtés en défense. Et enfin, grâce à cette bouche qu’il ne ferme jamais et à son don pour la provocation, il a sorti d’un match plus d’adversaires que Cassius Clay n’en a sortis d’un ring. Voilà ce qu’est Kevin Garnett et forcément, en matière de statistiques, tout cela se traduit par des chiffres titanesques. Le monsieur est dans sa 21ème saison (un record), il est le plus prolifique rebondeur défensif de l’histoire et dans le top 10 tous rebonds confondus ainsi que dans le top 20 all-time des contreurs et des scoreurs ! Il est partout sur le terrain et en dehors où son hygiène de vie et son professionnalisme sont un exemple pour tout basketteur qui se respecte, pour tout jeune qui veut percer dans ce sport si exigeant. “KG” c’est une icône de la balle orange, un gars dont on parlera encore dans cent ans, un gars auquel on comparera toujours les ailiers-forts longilignes et athlétiques qui arrivent et arriveront dans la Grande Ligue mais peut-être que jamais un autre joueur de ce style ne pourra aussi bien réussir…

Voici donc en quelques sortes un aperçu de la marque indélébile que ces trois légendes ont posé sur la NBA et une idée de l’héritage absolument immense qu’ils vont laisser derrière eux. Rendez-vous demain pour la deuxième partie dans laquelle nous nous intéressons à trois autres spécimens, ces messieurs Bryant, Carter et Duncan. Car prétendre parler de ces six gars dans un seul article serait à la limite du manque de respect… 

Source image : montage TrashTalk by @TheBigD05


Tags : légendes, NBA