Retour sur investissement… ou pas : les meilleures et les pires acquisitions estivales de cette année

Le 15 déc. 2015 à 14:29 par Thomas Rabotin

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Chaque été c’est le même chantier, entre les rookies à intégrer, les joueurs à prolonger mais également ceux à attirer dans ses filets. Et il y avait de quoi pêcher durant cette intersaison, donc retour sur les meilleures et les pires arrivées des grandes vacances : qui a fait des bonnes affaires et qui a fait chauffer la carte bleue sans les résultats escomptés ?

Les meilleures acquisitions 

Rajon Rondo – Sacramento Kings (9-15) : Arrivé par la petite porte le 4 juillet dernier (tout le monde était déjà bourré pour la fête nationale) après une expérience désastreuse aux Mavericks, Rondo donne plus que raison aux Kings de l’avoir signé 1 an pour 9,5 millions de dollars. En effet, le meneur a retrouvé sa superbe du temps des Celtics et il compile cette saison 12,6 points, 6,9 rebonds, 11,0 assists et 1,9 interception par match avec un propre 37,5% depuis le parking de l’asile. Rajon est le McMurphy de l’HP de Sacramento et il pourrait bien décrocher l’été prochain un contrat max, chose encore inimaginable il y a de ça deux mois. Dommage pour Darren Collison, l’éternel remplaçant voulant chaque année devenir calife à la place du calife.

Cory Joseph – Toronto Raptors (16-9) : Retour au bercail pour le Canadien qui a quitté le 9 juillet passé San Antonio et le Texas, où il était en tout resté cinq ans – un à la fac de Texas puis quatre aux Spurs – avant de parapher un contrat de 4 ans et 30 millions de dollars le liant aux Raptors. Depuis, après des débuts mitigés, le combo guard a réussi à s’imposer dans la rotation où il bénéficie désormais d’une trentaine de minutes de jeu par rencontre, ce qui s’en ressent sur ses stats : 9,7 points, 2,6 rebonds, 3,0 assists et 1,0 steal par match. Il explose ainsi ses moyennes en carrière, et sa défense permet de soulager Lowry et DeRozan, les deux gros scoreurs de l’équipe. Cela donne également à Casey une option supplémentaire pour jouer small-ball avec Joseph à l’arrière. Alors si le bougre se permet en plus de claquer des buzzer beater pour gagner le match, comme face aux Wizards il y a plus de deux semaines, on comprend que Masaï Ujiri a encore recruté juste…

Nicolas Batum – Charlotte Hornets (14-9) : COCORICO ! Depuis son arrivée aux Hornets dans le trade qui a envoyé Noah Vonleh et Gerald Henderson du côté de Portland, le Frenchie cartonne : 17,0 points, 6,7 prises, 4,7 offrandes et 1,1 interception de moyenne, soit ses meilleurs chiffres en carrière, notamment au scoring et de loin. En l’absence d’Al Jefferson en ce moment, en raison d’une blessure à l’ischio-jambier gauche, mais aussi parce qu’il a fumé le calumet de la paix – avec son frigo peut-être – et que la Marie-Jeanne est interdite par la NBA donc suspension, Batman a sorti son masque, sa cape et ses collants pour se montrer comme le leader des Frelons avec Kemba Walker Texas Ranger en premier lieutenant. A douze millions de dollars l’année le meilleur passeur, deuxième scoreur, rebondeur et intercepteur de l’équipe, c’est une très bonne affaire. Bien Rich Cho, qui a su se montrer… chaud cet été puisque les venues de Lin et Lamb sont également des succès.

Marcus Morris – Detroit Pistons (14-11) : Lourdé comme un mal-propre de Phoenix en compagnie de Reggie Bullock et Danny Granger contre un second tour de draft 2020, le frère jumeau de Markieff le thug se fait plaisir à Detroit dans son rôle particulier de twiner 3-4, qui se cale très bien dans le système de Stan Van Gundy axé autour du glouton Andre Drummond. Ainsi, après avoir échoué à s’imposer aux Rockets puis aux Suns, le plus petit des Morris est désormais titulaire aux Pistons où il tourne à 14,7 points, 5,8 rebonds, 2 assists et 1,1 steal par match. Propre pour un joueur qui a paraphé un contrat de 20 millions de dollars sur 4 ans durant l’été 2014. Attention à l’éclosion de Stanley Johnson, bien que le plus susceptible de goûter aux joies du banc est la tête de Turc Ersan Ilyasova.

Zaza Pachulia – Dallas Mavericks (13-11) : Le G.O.A.T. géorgien, arrivé à Dallas suite au fiasco rocambolesque de la signature de DeAndre Jordan, montre qu’il est bien plus qu’un lot de consolation et son association avec Dirk Nowitzki est un succès. Après avoir fait l’éducation des jeunes Bucks les deux saisons précédentes, Zaza peut enfin profiter de jouer dans une équipe expérimentée où il s’est parfaitement intégré : 10,7 points, 10,3 prises et 2 offrandes de moyenne. Avec un salaire annuel de seulement 5,2 millions de dollars, ce qui en fait sans doute le joueur (hors ceux dans leur contrat rookie) le plus sous-payé de la ligue, Mark Cuban se frotte les mains même s’il sait qu’il faudra débourser plus que ça pour le retenir l’été prochain. Jouer le titre avec JaVale McGee et Charlie Villanueva, c’est risqué.

Scott Skiles – Orlando Magic (12-11) : Quand une équipe passe de trois saisons à 30% de victoire ou moins à un bilan positif après déjà plus d’un quart de la saison actuelle écoulé, on ne peut que saluer la progression des joueurs, assez logique puisque le roster est jeune, mais aussi le travail du coach. Et justement, Scott Skiles fait du très bon boulot avec la franchise où il a connu ses plus beaux moments en tant que joueur, le Magic. Engagé pour trois ans le 29 mai dernier après la fin de l’expérience Jacque Vaughn et l’intérim assuré par James Borrego suite au licenciement du premier, Skiles a déjà réussi à donner une identité de jeu propre à Orlando, ce qui manquait cruellement depuis le départ de Softman et Stan la moustache, et elle est sans surprise très défensive. Evan Fournier s’épanouit tellement dedans que notre samouraï préféré est tout à fait crédible à ce stade de la saison pour être M.I.P. On sabrera le champagne.

Les pires acquisitions

Monta Ellis – Indiana (13-9) : En voilà un qui porte bien son nom et brasse de l’air ! Recruté par les Pacers avec un contrat de 44 millions de dollars sur 4 ans pour devenir le premier lieutenant de Paul George, l’ancien des Mavs fait un flop et il s’est même fait prendre sa place de bras droit du franchise player par C.J. Miles, c’est dire le niveau de Monta mais également celui du roster d’Indiana… 12,1 points, 3,1 rebonds, 4,8 assists et 1,8 interception par match, c’est correct mais ce n’est pas ce qu’on attendait de la part du combo guard tatoué de partout. Vogel et Bird espèrent surtout des paniers de partout, et c’est pas vraiment le cas jusque là…

Lance Stephenson – Los Angeles Clippers (14-10) : Ah c’est pas une flèche celui-là – remarque, il s’appelle Lance – et à moins de se réveiller illico presto, il n’est pas prêt de re-signer un contrat semblable au sien actuellement : 27 millions de dollars sur 3 ans, dont il a heureusement pour les Clippers cramé une année aux Hornets. En effet, le petit génie des playgrounds de Big Apple joue à côté de ses pompes depuis son départ d’Indiana et ses doux murmures à l’oreille de LeBron, compilant cette saison 4,8 points, 2,8 rebonds, 1,7 assist en un peu moins de 18 minutes. Il fait vraiment la paire avec Josh Smith, l’autre boulet du banc des Clipps mais dont le contrat d’1,5 million de dollars sur an passe beaucoup mieux que celui de “Sir Lancelot”.

David Lee – Boston Celtics (14-10) : Qu’il semble loin le temps où David martyrisait les intérieurs adverses que ce soit au poste haut ou au poste bas, sous le maillot des Knicks ou des Warriors… Le gaucher, qui a perdu sa place de titulaire au cours de la saison passée suite à une blessure et l’énorme montée en régime de Draymond Green, a été tradé aux Celtics durant cette intersaison contre un autre contrat expirant, Gerald Wallace. La greffe n’a pas bien pris puisqu’il se retrouve à jouer à peine plus de 15 minutes par match en compilant 7,2 points, 4,1 prises et 1,9 passe décisive, alors qu’il était encore All-Star il y a deux ans. Ça doit foutre un coup au moral d’être scotché sur le banc au profit d’Amir Johnson et Jared Sullinger, et de passer même derrière la crinière folle Kelly Olynyk dans la rotation. Comme quoi ça se paie un jour de ne pas savoir défendre. Il a juste besoin de repos, Lee, et à 15,5 millions de dollars la saison, il est tranquille.

Ty Lawson – Houston Rockets (12-12) : Balancé à l’arrache par Denver (échangé contre un premier tour de draft protégé et 4 joueurs tous coupés) cet été suite à une deuxième arrestation pour avoir pris le volant en ayant tété la bouteille pas longtemps avant, Lawson ne semble toujours pas avoir décuvé et le meneur rondouillard – pas au même niveau que Raymond et Deron, certes – galère avec des moyennes de 6,6 points, 2,1 rebonds, 4,4 assists et 1 interception. La preuve, il s’est même fait bouffer sa place de titulaire par Patrick Beverley. Le poste de starter il s’en fout, mais si ça avait été la teteille de Jack D ou le grec, c’en était fini de la vie de Patoche. A plus de 12 millions de dollars la saison, ça fait cher, hein Morey ?!

Arron Afflalo – New York Knicks (11-14) : Encore un joueur recruté pour servir de bras droit au franchise player – Kristaps Porzingis Carmelo Anthony – mais qui ne remplit pas son rôle. Afflalo, passé des Nuggets aux Blazers au cours de la saison dernière, a quitté le rafiot qui sombrait pour rejoindre un bateau pas forcément en meilleur état mais qui au moins est mieux exposé : les Knicks. Seulement il ne reproduit pas les mêmes performances qu’au Magic il y a deux ans, où il tournait à un rythme d’All-Star ou presque, en dépassant les 18 points de moyenne avec des pourcentages autrement plus jolis que ceux du barbu Texan à l’iroquoise. En effet, Arron tourne à 12,6 points, 3,8 rebonds et 1,7 assist par match. A 8 millions de dollars annuels, pas sûr que Phil Jakson reste zen tout le long de la saison…

Alvin Gentry – New Orleans Pelicans (6-17) : Un bel escroc celui-là non ? Le mec a gratté un contrat de 13,7 millions de dollars sur 4 ans pour entraîner un joueur de 22 ans déjà top 5 de la ligue grâce à une bonne saison en tant qu’assistant coach sur le banc des champions, les Warriors. Quand on voit en plus comme c’est simple de réussir là-bas, même quand on n’est pas le coach – demandez-donc à Luke Walton – on est en droit de se demander si les Pelicans ne se sont pas fait entubés sur toute la ligne. Un bilan aussi faible, avec un roster aussi fourni (Davis, Evans, Gordon, Holiday, Anderson, Perkins et Ajinça), ne s’explique pas, même malgré les blessures. Ça va être compliqué de décoller pour New Orleans…

Inclassable

Luke Ridnour – un peu tout le monde : L’été 2015 de Ridnour est comparable aux plus grandes épopées, odyssées et autres légendes transmises de génération en génération : échangé quatre fois en six jours, passant du Magic aux Grizzlies, puis aux Hornets, au Thunder et enfin aux Raptors, avant d’être coupé par ces derniers, peu peuvent se targuer d’avoir autant voyagé en si peu de temps. Trop d’émotions pour le meneur de 34 ans, qui avait annoncé par la suite qu’il ne jouerait pas de la saison. Sans déconner ! 

Voilà donc les résultats du conseil de classe NBA chez Trashtalk. D’accord avec nous ? Dites nous quels moves vous ont (dé)plu, histoire que Santa sache chez quelles franchises venir faire sa distrib’ ou non. 

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