Kobe Bryant à l’aile, Gary Vitti sur le départ : 2016 sera bien l’année des jubilés à Los Angeles…

Le 27 juil. 2015 à 16:59 par Leo

Reconnaissable entre mille, son crâne aride, couplé à un bouc grisâtre soigneusement dessiné, abrite près de 32 ans d’histoire, de blessures, de coups durs et d’éclats. Non on ne parle pas ici de Fabien Barthez mais de Gary Vitti, l’illustre Docteur Fuentes préparateur physique des Lakers. S’entretenant avec Mike Bresnahan du Los Angeles Times ces derniers jours, celui-ci a fait part de ses songes à quelques matches d’une retraite amplement méritée…

Embauché en 1984 sous l’égide de Pat Riley qui tenait alors les rênes du coaching de la cylindrée californienne, Vitti a avoué avoir hésité longuement avant de parapher son contrat. Son doute cartésien fut salvateur puisque trois décennies plus tard, le voilà toujours aussi fringuant pour développer les joueurs de la Cité des Anges dans le cadre d’une saison supplémentaire, en guise de baroud d’honneur. Car 2015/2016 sera bien sa dernière sur le banc des Angelinos, l’originaire du Connecticut se disant disposé à refiler son flambeau. Âgé de 61 berges, Gary Vitti n’est pas seulement le mec austère qui s’empresse de se ruer sur le parquet pour aller aux nouvelles d’un joueur ayant effectué une mauvaise chute ou celui chargé de passer la pommade aux Shaq, Jabbar et Kobe avant les rencontres mais bien un personnage influent et emblématique de la franchise aux seize bagues qui a su imposer le respect grâce à une éthique de travail tant rigoureuse qu’exemplaire. De plus, malgré son arrêt définitif dans les activités du staff médical, Gary profitera d’une place de consultant très spécial jusqu’en 2018. Veillant au grain 24 h/24 sur ses patients, toujours aux petits soins pour les nombreuses stars qui ont porté ce maillot exigeant des Lakers, c’est dire si le papy s’en ira avec le sentiment du devoir accompli et quelques anecdotes croustillantes sous le bras. Dans l’attente de la sortie d’une éventuelle autobiographie à la Phil Jackson, Vitti a eu l’opportunité de lâcher une poignée de premiers ressentis dans le vent.

“D’un point de vue purement basket, le plus beau titre serait celui de 85, la première fois que nous avons battu Boston”, raconte le bougre auréolé de 8 succès en Finales NBA qui n’enlève jamais la bague de 1987 de son doigt, date de la naissance de Rachel, sa fille aînée. “On avait perdu contre eux l’année précédente alors qu’on aurait dû les terrasser. Pat Riley nous avait guidés comme personne et nous avait prescrit tout ce dont nous avions besoin pour gagner.”

En ce qui concerne Kobe Bryant et l’absence d’un réel poste 3 pour l’année à venir dans l’effectif de Byron Scott, Vitti a la réponse toute prête…

“Kobe m’a demandé ‘Mais qui va jouer ailier cette année ?’ Je l’ai regardé et lui ai rétorqué ‘Bah toi’. Sans sourciller et avec une confiance avoisinant les 100%, il m’a alors répondu ‘Je peux le faire’.”

Façon Michael Jordan le quadragénaire aux Wizards du coup ? On demande à voir ça. Byron, aux fourneaux…!

Néanmoins, les dernières saisons ont été compliquées à avaler pour notre pré-retraité qui a observé impuissant les nerfs de Steve Nash dépérir, Kobe se faire le tendon d’Achille puis l’épaule et Julius Randle se fracturer le tibia. Jamais évident de voir ses poulains, perçus comme ses propres gosses, souffrir le martyr quand on s’apprête à passer le reste de son existence à parcourir le monde et jouer à cache-cache avec ses petits-enfants.

“Quand un joueur se blesse, je culpabilise. C’est la marque des Lakers. Une des blessures qui m’a vraiment chagriné est celle de Julius (Randle) qui est tombé dès le premier match de la saison. Celle-là m’a vraiment fait cauchemarder. (…) Quand Nash a pris sa retraite, cela ne signifiait pas qu’il ne pouvait plus jouer un match en NBA. Le problème était plus de savoir combien de temps il lui aurait fallu afin d’être prêt pour le prochain match. Il a eu une montagne de pépins qui l’ont empêché de suivre le calendrier drastique de la Ligue. La question va également se poser pour Kobe, on va bien voir ce qu’il adviendra. Ça fait une paille qu’il n’a foulé les parquets. On verra bien.”

Enfin, Gary Vitti s’est montré pour le moins optimiste quant à l’avenir de la nouvelle génération de talents présente à L.A. Discutant de nombreuses heures avec le “Black Mamba” avant que le MVP 2008 de bientôt 37 piges lui-même ne se propose de se recycler à l’aile pour ce qui ressemblerait déjà à sa der des der dans l’élite, Vitti ne tarit pas d’éloges sur “les aptitudes athlétiques exceptionnelles” du meneur Jordan Clarkson et du fraîchement débarqué de la Draft, D’Angelo Russell, auquel il prédit un rayonnement de “véritable star”, un diamant qui “rend faciles les mouvements les plus complexes lorsqu’il dispose du cuir entre les mains”. Kobe, à bon entendeur hein…

En somme, que l’on cause des potentielles capacités de l’inoxydable Kobe à jouer 3 avec comme assistants Clarkson et Russell dans le backcourt ou des confessions de l’ami Gary Vitti au bord de passer à autre chose, on se prépare à faire la fête à deux grands messieurs chez les Lakers en fin de saison prochaine. En espérant que tout se déroulera comme sur des roulettes, n’est-ce pas Jeanie et Jim Buss ?

Source texte : Los Angeles Times

Source image : Chris McGrath/Getty Images