Profil Draft 2015 : Kevon Looney, du rebond à foison mais sinon ?

Le 04 juin 2015 à 13:55 par Alexandre Martin

Longiligne et combatif, Kevon Looney est un ailier-fort qui entre directement dans la catégorie “aspirateur à rebonds et défenseur envahissant”. Encore très jeune, son potentiel est indéniable et ne demande qu’à être développé. La question est plutôt de savoir jusqu’où ce produit de UCLA peut aller.

Profil

> Âge : 19 ans. Né le même jour que Kris Humphries (que vous connaissez tous) ou sinon que Tom Haranhan, Tim Young et Jerome Harmon que vous ne connaissez pas…

> Position : Ailier-fort.

> Equipe : UCLA. Kareem Abdul-Jabbar, Russell Westbrook, Kiki Vandeweghe ou Baron Davis vous saluent bien !

> Taille : 206 centimètres en chaussures. Coucou Tristan Thompson.

> Poids : 100 kilos. Coucou James Harden.

> Envergure : 221 centimètres. Il n’est pas boxeur mais il a de l’allonge…

> Statistiques : 11,7 points, 9,2 rebonds, 1,4 passe décisive, 1 contre et 1,3 interception en 31 minutes.

> Comparaison : au mieux Serge Ibaka

> Prévision TrashTalk : Entre la 15ème et la 22ème place.

Qualités principales

# Vous pouvez l’appeler Dyson ou Rowenta…

Nous avons là un “gamin” de 19 ans qui est déjà un féroce rebondeur. Il possède un véritable instinct et un excellent timing pour ramasser les ballons après tout tir manqué et ce, des deux côtés du terrain. Il se bat comme un animal en rut pour être le premier sur chaque balle que le cercle rejette, il fait ses écrans de retard et n’a pas peur d’aller au contact pour arracher le cuir. Précisons que ses longs bras permettent souvent à Looney de faire la différence. Avec quelques kilos et quelques années d’expérience en plus, on peut sans problème l’imaginer tourner à 10 prises par rencontre en NBA. Il en a le profil et la mentalité. Ainsi, tous les noms de marques d’aspirateurs sont susceptibles de devenir son surnom…

# Défenseur polyvalent

Même s’il n’est pas un athlète exceptionnel en termes de détente, de vitesse et d’explosivité, le jeune Kevon est long (cf envergure), agile et très mobile pour sa taille. Il se déplace bien latéralement ce qui lui permet d’être actif sur tous les fronts de la défense. Il “ferme” parfaitement et propose de bonnes aides et puis, lui shooter par dessus n’est pas quelque chose d’aisé car il a un bon timing pour venir contester les tirs extérieurs.De la même manière, il est très actif sur les lignes de passes qu’il lit bien et qu’il coupe régulièrement avec les lianes qui lui servent de bras. Une fois arrivé dans la Grande Ligue, il devrait donc être en mesure de montrer une belle polyvalence défensive et se révéler comme un bon candidat capable de rester devant bon nombre de postes 3 ou 4 ce qui n’est pas donné à tous les jeunes ailiers qui débarquent chaque année sur les parquets NBA !

# Shooteur plus que décent

Même s’il est clairement un ailier-fort à vocation défensive, Kevon Looney n’est pas inutile en attaque. Avec UCLA, il a prouvé qu’il est tout à fait capable de planter derrière l’arc et la distance NBA ne devrait pas être un réel souci pour lui. Sa mécanique est bonne, sa gestuelle fluide et son follow through bien travaillé. Du coup, il n’est pas utopique de dire que son 41,5% à 3-points de NCAA peut se transformer en un 33 à 35% chez les grands. Looney peut devenir une arme efficace sur pick-and-pop voire sur pick-and-roll puisque les défenseurs seraient obligés de le serrer et il comprend suffisamment bien le jeu pour sentir quand se positionner pour un tir ou quand “rouler” vers le cercle après avoir posé son écran.Il parait même qu’il n’hésite pas à faire l’extra-passe si l’occasion lui en est donnée.

Défauts majeurs

# Scoring général

S’il est un shooteur très correct, offensivement, Looney semble tout de même limité à du catch-and-shoot ou à marquer suite à ses actions de hustle comme une rebond offensif ou une interception. C’est déjà ça mais cela reste un “arsenal” assez pauvre pour le haut niveau d’autant plus que son shoot est propre mais son geste est assez lent ce qui va permettre aux défenseurs de venir plus facilement contester. Son jeu au poste bas est inexistant tout comme son footwork et son toucher au près fait parfois plus penser à celui de Kendrick Perkins qu’à celui d’Hakeem Olajuwon… Il attrapera sûrement pas mal de rebonds offensifs par exemple mais combien d’entre eux pourra-t-il convertir en points ?

# Manque de muscles/puissance

100 kilos, ce n’est pas assez pour aller se frotter aux gros monstres qui peuplent les raquettes NBA. Des monstres à qui l’ami Kevon va rendre 15 voire 20 kilos. Les corps à corps risquent d’être douloureux pour lui… Bien évidemment, il va utiliser ses grands bras pour arracher quelques ballons mais quand il s’agira de prendre ou de défendre la position au poste bas – sur de beaux bébés comme Paul Millsap, Al Jefferson, Greg Monroe ou encore Derrick Favors pour ne citer qu’eux – on se est en droit de se demander comment notre rookie va pouvoir se débrouiller… L’urgence pour lui est donc de se muscler le haut du corps et même en général afin d’ajouter rapidement une dizaine de kilos de masse à cette enveloppe corporelle beaucoup trop frêle.

# Régularité ?

S’il est impossible de remettre en cause la détermination, l’énergie et l’esprit de combattant de l’ami Kevon, sa régularité peut être questionnée. Tout jeune joueur qui aspire à devenir un grand se doit d’atteindre des standards de régularité très élevés. Régularité au shoot, régularité dans l’effort, régularité tout court… C’est un point sur lequel l’ami Kevon va devoir bosser. Il va devoir comprendre et assimiler au plus vite les exigences quotidiennes de la NBA afin de devenir plus que le joueur de banc (20 minutes, énergie et rebonds) qu’il représente aujourd’hui.

Conclusion :

Kevon Looney est un joueur au potentiel très intéressant pour de nombreuses franchises NBA en mal d’énergie, de rebonds ou de défense. Pourtant, l’appellation assez péjorative de “tweener” pourrait parfaitement lui convenir étant donné l’alliage de qualités physiques et techniques qu’il représente. S’il progresse bien, Looney peut devenir une sorte de nouveau Serge Ibaka par exemple : un gros client en défense, capable de ramasser du rebond tout en plantant ses tirs dans le périmètre. Rien que ça. Mais, pour l’instant, laissons-le arriver et nous montrer ce qu’il vaut…

Source image : uclabruins.com


Tags : Kevon Looney