Pour Wesley Matthews, les stars se blessent souvent à cause du taff effectué pendant l’été

Le 30 mai 2015 à 17:12 par Bastien Fontanieu

Actuellement en pleine rééducation et obligé de devoir regarder les futures Finales dans son canapé, l’arrière des Blazers a proposé une théorie assez intéressante concernant la multiplication des blessures en NBA.

Chaque année, c’est la même chose. On regarde dans le rétroviseur, on liste le nombre de joueurs qui n’ont pas pu jouer de campagne complète et on se fait la même réflexion : fiou, cette saison c’était vraiment l’hécatombe. Sauf que le cycle ne change pas vraiment de modèle et le rythme des absences garde sa vitesse habituelle, même si on ne peut nier que le jeu pratiqué en NBA est devenu plus rapide, plus physique, plus athlétique tout simplement. Des propos notamment soutenus par Matthews qui a été invité chez Grantland afin de discuter de différents sujets comme le futur mariage de Meyers Leonard ou ses qualités en tant que PGM sur console, le joueur des Blazers étant malheureusement indisponible pour encore quelques mois après s’être explosé le tendon d’Achille face à Dallas, le 5 mars dernier. Rangé dans la catégorie des cyborgs et surnommé ‘Iron Man’ grâce à sa capacité à pouvoir enchaîner les matches sans chialer, Wes avait tapé 250 rencontres sans le moindre mot d’excuses, avant de vivre sa première grave blessure professionnelle contre les Mavs. Du coup, quand on lui a demandé ce qu’il se passait avec les joueurs d’aujourd’hui, le bonhomme a déroulé sa réflexion.

Vous savez, je pense que c’est plus une histoire de hasard que d’autre chose. On est peut-être dans une de ces années où on se dit que ça fait vraiment beaucoup… Mais le jeu est devenu bien plus rapide, bien plus physique. Les joueurs sont devenus plus rapides, plus forts, plus athlétiques. Et du coup, l’entraînement pour se préparer à tout ça a augmenté ! Je crois vraiment qu’en été les entraînements sont devenus de plus en plus nombreux, donc je ne sais pas si les joueurs récupèrent l’énergie que leur corps demande, pour affronter ces saisons très éprouvantes. Pendant l’été, tu bosses sur ton corps afin de te préparer à ces campagnes de 82 rencontres minimum, mais ce n’est pas vraiment du repos. Et dès que t’as fini ? C’est le début du camp d’entraînement. […] En plus, personne ne veut concéder d’avantage à son adversaire. Donc cela lié au fait que le basket est ce que vous adorez le plus, il n’y a rien d’autre à faire. J’ai même construit un terrain chez moi, donc quand je sors du lit la salle est à mes pieds.

Une véritable drogue qui peut pousser certains à surchauffer un peu trop la machine, même si quelques stars ont récemment su dire non lorsque le jeu leur tendait les bras. On pense notamment à Kevin Durant qui envoyait un gros vent à la Team USA l’été dernier car ce dernier voyait une nouvelle saison arriver sans avoir pu souffler une minute, sans oublier LeBron qui a pris 15 jours autour de Noël afin de recharger les batteries. Au-delà de la régulière qui a apporté son lot habituel de VIP à l’infirmerie (Kobe, Melo, George, Dwight), c’est surtout en Playoffs que les sourcils se sont froncés en voyant chaque franchise perdre un ou deux membres par série : Kevin Love, John Wall, Kyrie Irving, tous blessés et faisant pleurer de nombreux fans. Mais les points mentionnés ci-dessus par Matthews sont intéressants, car ils reflètent aussi un rythme imposé entre joueurs dans les coulisses de la NBA. Entre les Playoffs, les obligations contractuelles, la famille, l’équipe nationale et l’envie de progresser pour offrir une meilleure saison suivante : où se trouve la case repos ? La NBA a déjà tenté d’offrir quelques solutions en allongeant la pause du All-Star Weekend et en tentant d’éliminer les back-to-backs, mais le refrain devrait rester le même chez les pros. Tant qu’une saison durera 82 rencontres, les infirmeries resteront pleines…

Peut-être que Tim Duncan devrait écrire un bouquin afin d’expliquer sa longévité et son niveau d’excellence sur une jambe ? Le vétéran des Spurs mélange repos, garage, famille et un peu de boulot pendant l’été, un mix parfait quand on est loin des caméras…

Source : Grantland

Source image : YouTube