Golden State retourne sur Terre, défaite à Memphis 105 à 98 : une série de PlayOffs, please ?

Le 17 déc. 2014 à 05:39 par Bastien Fontanieu

On attendait ce match avec impatience afin de déterminer qui avait la plus grosse paire entre Memphis et Golden State. Si Andrew Bogut était absent pour arbitrer le duel hier soir, le niveau de jeu n’aura cependant pas baissé pour autant et ce sont les Grizzlies qui se sont imposés au final : 105 à 98, retour sur Terre pour la bande à Steve Kerr.

Trente-six jours. Cela faisait trente-six journées de suite que les Warriors n’avaient pas connu la défaite, ce moment où la tête est pointée vers le sol pendant que les godasses trainent, avec pour seule envie l’isolement total sous la douche et un silence complet. Dans une arène ultra-chaude et motivée pour l’occasion, les soldats californiens ont tout donné mais ont fini trop court dans des départements cruciaux. À commencer par la bataille sous les arceaux où la plus grosse différence aura été faite, notamment à cause de l’inévitable duo Randolph-Gasol qui termine avec 41 points et 17 rebonds à 19/33 au tir : beaucoup trop efficace pour les Festus Ezeli, Marreese Speights ou autres Draymond Green de Golden State, ce dernier pétant d’ailleurs un plomb après avoir poussé comme un dingue les deux grizzlies tout au long de la rencontre. L’absence du phare australien était autant visible sur les géants que concernant les plus petits joueurs, Mike Conley et Beno Udrih se régalant des espaces disponibles pour y glisser des paniers faciles. C’est en partie grâce au Slovène que Memphis créera au passage l’écart majeur du match, un violent 16 à 0 dans le second quart dirigé par le meneur ainsi que Vince Carter, pendant que Jon Leuer et Kosta Koufos ajoutaient leur main à la tâche : 20 points en 5 minutes, pluie de tirs longue distance, les Grizzlies construiront une avance trop importante à rattraper, même pour une machine offensive aussi huilée que celle des Warriors.

Il faut dire aussi que parmi les pires scénarios existant en NBA, rattraper un retard à Memphis est probablement un des trois pires cauchemars imaginables. Klay Thompson et Harrison Barnes étaient pourtant motivés pour contribuer à l’exploit (33 points à 12/23 au tir), mais avec un Stephen Curry torturé par la défense extérieure locale, il y avait peu de chances que les visiteurs s’en sortent. Et la feuille indique 19 points, 7 rebonds et 6 passes pour le meneur, so what’s wrong ? Quand on joue une équipe aussi appliquée et intense que celle du Tennessee, la marge d’erreur est archi-fine, aussi mince que le ligament croisé antérieur gauche de Derrick Rose : 9/25 au tir dont 1/10 du parking voilà le genre de feuille qui vous renvoie directement au vestiaire avec Whoop That Trick dans les tympans et les larmes aux yeux. Un poil trop festif dans ses prises de décisions lors du dernier quart, ‘Babyface’ a été obligé de prendre des tirs casse-croûte alors qu’un peu de jeu aurait pu être construit afin de fatiguer la défense adverse. Peut-on lui en vouloir ? Pas vraiment, surtout quand on sait que les Warriors menaient de 6 points lors de sa première pause, un Gatorade tellement lent à siroter qu’il retournera sur le parquet avec… 14 unités de retard. Quand vous devez courir après le score et que la paire Tony Allen-Mike Conley vous colle à la cuisse, difficile d’envisager un miracle.

Au final, la troupe de Californie redescend sur Terre et retrouvera ainsi le monde des humains, après plus d’un mois passé au septième ciel, celui qui leur avait permis de remporter 16 matches de suite avec une marge impressionnante (+10.8 points par victoire). On a donc hâte de voir la façon dont Steve Kerr va gérer ce type d’évènement au sein de son équipe, la fatigue physique comme morale faisant son apparition à l’approche de Noël. La très bonne nouvelle ? Huit de leurs 10 prochaines rencontres auront lieu à la maison, face à leur public, leurs proches, ceux qui les ont vu grandir et offrir un spectacle exceptionnel sur ce début de saison. Quant à Memphis ? Que dire de plus, si ce n’est qu’un nouveau poids lourd tombe au FedEx Forum, cette maison hantée où seuls les Spurs sont ressortis vivants. La course reprend concernant la tête de la Conférence Ouest, cette jungle effrayante où une équipe classée septième ferait le podium chez le voisin de l’Est.

Peut-on obtenir une série de PlayOffs avec ces deux équipes ? Le match d’hier soir n’était pas spectaculaire, pas vraiment rapide, peu aérien et ne proposait aucune performance venue d’une autre planète. Seulement, le niveau d’exécution, d’intensité et de collectif était à un niveau rarement élevé : le genre de jeu auquel Memphis gagne souvent, surtout à la maison…

Source image : Memphis News