Elfrid Payton impressionnant pour ses débuts : un hybride entre Rajon Rondo et John Wall ?
Le 08 oct. 2014 à 08:53 par Bastien Fontanieu
Oubliez les statistiques, les déclarations choquantes, les actions virales en se tapant le torse avec le poing et le sourire Colgate : Elfrid Payton s’est fait un petit nom hier soir, et vous feriez mieux de le garder dans un coin de la tête…
Ce n’était pas le rookie le plus attendu de la soirée. Mieux, ce n’était pas le rookie le plus attendu de son match. Mieux, ce n’était pas le rookie le plus attendu de sa propre équipe. On pourrait continuer ainsi pendant de longues lignes, pour vous prouver qu’au coup d’envoi de ce duel 100% Floride entre Magic et Heat, le jeune meneur était loin d’avoir un viseur dans le dos et des jumelles braquées sur lui. Cependant, s’il réalise de plus en plus de performances semblables à celle d’hier soir, on devrait vite le voir gagner en popularité et ainsi en pression de la part des médias. Car sur toute la rencontre, finalement remportée par les visiteurs en prolongation, personne n’a autant attiré d’éloges qu’Elfrid Payton. Des commentateurs au public en passant par les réseaux sociaux, tout le monde y allait de son petit WOW en voyant le gamin zigzaguer entre les pros.
Les chiffres sont corrects mais ne traduisent pas l’impact du garçon sur son équipe. Quelques 4 points, 2 rebonds, 7 passes et 5 balles perdues à 1/8 au tir qui montrent à la fois une belle capacité à distribuer la gonfle, mais cachent aussi d’autres aspects du jeu dans lequel le rookie a été étonnant de facilité. Déjà, si la statistique plus-minus n’a jamais été notre alliée car trompant souvent l’avis du lecteur, elle a pris tout son sens hier soir en voyant l’intéressé débouler sur les parquets : +11 au final, soit la meilleure fiche de son équipe et de toute la rencontre, et pourtant on serait tenté de dire que Payton a contribué bien plus que pour offrir 11 points de plus à son équipe. Défensivement, il n’y a que Marcus Smart de sa cuvée qui pourrait aujourd’hui regarder Elfrid droit dans les yeux, et encore on a quelques doutes. Véritable pitbull motivé par ce statut de meneur issu d’une petite université, le meneur d’Orlando est en position chaise tout au long de la rencontre et martyrise coup sur coup Mario Chalmers, Norris Cole et Shabazz Napier. Sur certaines séquences, on atteint même l’orgasme défensif tant le minot se donne avec patience et fondamentaux.
En attaque, beaucoup de choses à revoir certes, et un tir extérieur à rapidement développer s’il souhaite se faire respecter, mais un sens du collectif qui rayonne dans son propre effectif. Toujours à la recherche du copain démarqué, Payton régale les O’Quinn et autres Marble venus toquer à la porte voir s’il y avait de la lumière et repartis avec la couronne de vainqueur. Il est comme ça le nouveau, il crée décalages sur décalages, se procure une ou deux hockey assists par quart-temps et tape sur les fesses de ses coéquipiers quand ils ont réalisé une bonne action. Cette recherche innée de la performance de groupe liée à un côté col bleu silencieux rappelant un certain Kawhi Leonard nous fait penser que du bien de cette pépite qui devrait fleurir dans un système aussi joliment préparé par Jacque Vaughn. Les éloges ont donc déjà commencé sur la toile, et les comparaisons débutent également. Rondo pour sa main-mise sur l’équipe en tant que meneur ? Wall pour sa capacité à agresser l’arceau et défendre comme un chien en homme-à-homme ?
Quoi qu’il en soit, les fans du Magic peuvent se rassurer. Hier, les Lakers souriaient en voyant Randle. Aujourd’hui, la tournée s’adresse aux habitants d’Orlando : si l’évolution d’Aaron Gordon prendra davantage de temps et de travail, le produit actuel que représente Elfrid Payton est à suivre de très près…
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