Tops et flops des PlayOffs 2014 : boulets ou héros, le baromètre TrashTalk de la postseason

Le 25 juin 2014 à 18:11 par Giovanni Marriette

Dans la vie il n’y a pas que LeBron James et Kevin Durant. Et durant ces PlayOffs, certains joueurs se sont révélés être beaucoup plus importants qu’il n’y paraissait pour leurs franchises respectives… A contrario, d’autres ont complètement pataugé, tirant leur team vers le bas et nous faisant bien marrer par la même occasion. Car si certains ont su élever leur niveau de jeu à l’instant T, d’autres se sont carrément écroulés, laissant transparaître pour certains leur réel niveau quand la pression monte. La postseason terminée, on revient aujourd’hui sur les performances individuelles marquantes de ces dernières semaines. Sous forme de notes de 0 à 10, on y parlera grosse barbe, grandes mains, “lancing” et “real MVP”. Profitez c’est cadeau…

0/10 : Mario Chalmers

Source : ballerball

ce regard de petit fripon…
Source : ballerball

Qui d’autre ? Non, franchement, sans jouer le hater compulsif, “Rio” a été dégueulasse durant ces PlayOffs, et plus particulièrement pendant les Finales. On sait tous que dans le système du Heat, la petite frappe est là avant tout pour mettre une grosse pression défensive, planter deux trois banderilles de temps en temps et envoyer des alley-oops à LeBron. Mais durant le dernier mois de compétition, les spécialités de Chalmers en sont restées à casser des planches, envoyer la gonfle à sa cousine au second rang des tribunes ou encore se fendre la gueule en plein garbage time alors que sa team était six pieds sous terre… On notera aussi ce coup de vicelard au Game 2 qui aurait bien pu foutre la série de Tony Parker en l’air. Résultat des courses, le “Super Mario” du pauvre pourrait bien être prié d’aller envoyer ses air-balls à Milwaukee ou même au Paraguay du Sud la saison prochaine et il a même eu le droit aux honneurs d’une visite chez le Psy TrashTalk pendant les Finales. Non mais sérieux copain, tu croyais vraiment que l’escroquerie durerait un an de plus ? Et encore t’as de la chance qu’on puisse pas te mettre moins qu’une grosse bulle…

Mentions spéciales : tous les Bulls

1/10 : James Harden

James Harden

Demmerdez-vous les gars !
source : nba.com

Ouille. Avis de tempête pour la barbe la plus célèbre de la planète avec celle de Susan Boyle. Non seulement le gars Harden n’a pas réussi à sortir ses Rockets du piège tendu par Nico Batum et ses potes, mais en plus il aura réussi à accompagner cette élimination peu glorieuse de performances individuelles tout simplement cradingues. En attaque tout d’abord où le mécréant aura juste passé 6 matches à forcer les choses, finissant sa saison avec une moyenne certes élevée de 26.8 points mais avec un pourcentage digne d’Anthony Bennett (37%)… On attendait de James Harden la confirmation d’un franchise player capable de porter son équipe loin en PlayOffs, on a vu une plateforme par laquelle passait tous les ballons mais qui ne faisait pas tourner son effectif pourtant chatoyant… 9 fois sur 10 un Harden en tête de raquette qui jouait le 1-contre-1 et trop souvent ce même gars qui s’empalait sur la défense sans revenir défendre derrière. La défense d’ailleurs : car si vous pensiez qu’on allait vous parler de Sir James sans vous montrer ceci vous vous trompiez au plus haut point… Une preuve devant la planète entière de l’implication d’Harden dans le collectif et un “détail” qui prouve que pour le moment “El Barbudo” n’est pas prêt pour un titre NBA. Pas avec ce comportement. Et 1/10 c’est bien parce que Chalmers a réalisé l’exploit d’être encore plus mauvais…

Mention spéciale : Scott Brooks

2/10 : Roy Hibbert

Transfert possible

2m18 de dépression
Source : ESPN

À l’image de son équipe toute entière, le géant au regard vitreux a littéralement coulé dans ces PlayOffs. Que cela soit face aux Pigeons d’Atlanta, aux apprentis sorciers version « Poufsouffle » de la capitale américaine ou face au chauffage intermittent floridien, Roy Hibbert et Indiana ont pris des allures de yellow submarines tant ils ont atteint les tréfonds les plus obscurs de leur jeu après une saison régulière si rayonnante. Le plus gros salaire de la famille Pacers a fait perdre ses beaux cheveux blonds à Larry Bird lorsque, à quatre reprises, il a collecté une bulle dans la colonne consacrée au(x) point(s). Préférant aller pêcher entre potes au lendemain d’une défaite, plutôt que de trimer sur le parquet pour faire mordre un résultat favorable, le grand Roy n’était que l’ombre de celui qu’il était un an plus tôt, à la même époque. Adieu le pivot virevoltant des PlayOffs 2013, bonjour à un ruminant plus souvent caché derrière sa serviette qu’avec la gonfle entre les mains. Hibbert a tellement fait faux bond à ses coéquipiers que même ce clown de Sir Lancelot serait plus enclin à rester dans l’Indiana que lui la saison prochaine…

Mention spéciale : Al Jefferson, mais le pauvre nounours n’y est pour rien…

3/10 : Chris Paul

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CiPiFruit n’était pas toujours serein…
Source : Jayne Kamin-Oncea – USA TODAY Sports

Qu’on se le dise, on attendait beaucoup de « Polo » sur ces PlayOffs. Enfin parvenus à détrôner le voisin de L.A. à la tête de la Pacific Division, les Clippers et leur meneur All-Star devaient prouver au monde entier qu’ils n’étaient pas des losers éternels… On connaît la suite. Sans reparler de l’affaire « Sterling » qui a pu déstabiliser les troupes de Doc Rivers, CP3 a donné le bâton pour se faire battre durant le printemps. Revêtant sa cape de super-héros à la fin du Game 1 face aux Warriors à la maison, il s’est fait aspirer par un trou d’air dans les dernières secondes du match, offrant la victoire aux visiteurs sur un plateau avec une balle perdue et deux lancers-francs ratés. Stephen Curry s’est régalé dans cette série sur la défense façon « Lou Perac » de Chris Paul ; sans barrière ni pression et avec une liberté maximum dans les mouvements. Et même si Cliff Paul a soigné ses stats face au Thunder au tour suivant, il a fini trempé sous l’orage Russell Westbrook (27,8 points sur la série avec une pointe à 38 au soir du Game 5). La comparaison Paul/TiPi n’a plus lieu d’être, et aujourd’hui le meilleur a quatre bijoux qui ornent sa main droite.

Mention spéciale : Kevin Garnett

4/10 : Dwyane Wade

dur dur de vieillir pour Flash...

Dur dur de vieillir pour Flash…
image : bleacherreport

Ouille ouille ouille… On a pas aimé la douce descente aux enfers de D-Wade durant les PO... Car si le leader spirituel de la franchise floridienne avait plutôt très bien débuté la postseason, atteignant le point G face aux Pacers en dominant la série de bout en bout, paye ta dégringolade face aux Spurs… Flopping, air-balls et défense aux abonnés absents (prend ça James Harden), Flash a paru complètement carbo et cela au plus mauvais moment. Qu’il est loin le temps où pour lui le hang-time était synonyme de lévitation, qu’il est loin aussi le temps où le gars semblait capable, à tout moment, de faire basculer un match à lui tout seul… On ne sait plus sur quel pied danser avec D-Wade. Car si, par séquence, il semble encore capable de quelques fulgurances, le spectacle offert lors des Finales a fait de lui un vieillard incapable. C’est dur mais c’est la vérité. Une bonne cure thermale cet été et on oublie tout ?

Mention spéciale : Terrence Ross

5/10 : Kevin Durant

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Une photo qui résume assez bien les PlayOffs du MVP.
Source : www.marca.com

L’auteur du discours le plus émouvant de la saison a laissé ses skills dans sa plume. Après avoir marché sur la saison régulière pour décrocher son premier trophée Maurice Podoloff, KD35 a laissé son leadership au vestiaire et dans le casier de Russell Westbrook plus précisément. En effet, trop souvent il a refusé la pression en fin de match, jouant à cache-cache avec la gonfle dans les dernières secondes. Pire, Durant n’a même pas eu le cran de regarder son marsupilami de collègue prendre des lancers-francs décisifs face aux Clippers dans le Game 5. Les Finales étaient loin, bien trop loin pour le Thunder cette saison, et ce en grande partie à cause de son leader. En fait t’avais raison Kevin, c’est bien la Mama Durant la vraie MVP.

Mention spéciale : Dirk Nowitzki

6/10 : Lance Stephenson

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La touche fraîcheur de ces PlayOffs.
Source : krithic.com

L’un des clients les plus fous du Psy Trashtalk a soufflé le chaud et le froid sur ces PlayOffs. Le chaud dans la mesure où le bonhomme a souvent endossé le rôle de sauveur des Pacers en lieu et place d’un Paul George irrégulier. Une preuve de plus qu’il est capable d’être un leader d’attaque dans une grosse écurie, une démonstration de plus aussi d’un talent pur parmi les plus fous de la Ligue. Le froid pour tout ce qui s’est passé dans le cerveau du gars, notamment en finale de conf’… Car on ne compte plus les provocations et autres pétages de câbles de “Lancelot” durant les dernières semaines de compétition. Le mec était possédé et il aura réussi l’exploit de gonfler tout le monde avec ses pitreries, tellement attendues sur la fin que cela en devenait presque re-lou. Même si le nez rouge et les cotillons font partie de la panoplie du personnage, imaginez quel genre de joueur il deviendrait s’il se concentrait un peu sur son jeu au lieu de penser boules puantes et chat-bites ! Et puis Lance, si on veut se marrer, on regarde Mr Bean hein, pas besoin d’être sur tous les fronts non plus…

Mention spéciale : DeAndre Jordan

7/10 : Bradley Beal

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Objectif Finales NBA en vue !
Source : AP

En voilà un qui aura bien profité de ces PlayOffs pour voir sa cote monter en flèche et l’association de malfaiteurs qu’il forme avec John Wall est tout simplement en passe de devenir la meilleure du pays si les 2 gamins continuent leur ascension. Plus encore que “Jean Mur”, c’est bien Bradley Beal qui a porté les Wizards dans des PlayOffs réussis, terminés avec les honneurs face aux Pacers après avoir terrassé des Bulls sous respiration artificielle. 19.2 points à plus de 41 % derrière la ligne préférée de “Gérard” Smith et la promesse de lendemains qui chantent du côté de Wash’ si toutefois les dirigeants ne lui réservent pas une mauvaise surprise pour attirer un autre gros poisson… Une option qu’ils feraient d’ailleurs bien d’oublier car trouver un équivalent dans la Ligue au niveau du combo défense/adresse/jeunesse paraît improbable pour le moment. LA très grosse satisfaction de ces PlayOffs pour Randy Wittman.

Mentions spéciales : Dwight Howard, Jeff Teague

8/10 : LeBron James

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Le King était trop seul pour reconquérir le Graal.
Source : Andy Lyons – Getty Images

Difficile de reprocher quoique ce soit au King durant ces PlayOffs. 27.4 points, 7.1 rebonds, 4.8 assists, 56% aux tirs et la prise en charge totale du jeu du Heat. Totale car abandonné en finale par D-Wade, totale car le supporting cast de Miami aura été loin d’être exempt de tout reproche cette année en PlayOffs… Rashard Lewis “starterisé”, c’est tout le banc qui s’est retrouvé dépourvu de talent offensif, seul Ray Allen pointant par moment le bout de son museau de sniper. Pour le reste ? Des déceptions avec notamment Chris Andersen, Shane Battier, Udo Haslem, loin du rendement qui était le leur il y a encore un an. Du coup, c’est seul que LeBron a dû affronter l’adversité et sans des Spurs absolument fabuleux en finale, nul doute que le King serait définitivement rentré dans la légende tant il a porté les siens de bout en bout sur ces PlayOffs. Injouable en 1-contre-1, adroit de loin et intelligent dans ses choix, LBJ a proposé un basket de rêve, sorte de firmament de ce sport. Mais le basket se joue à 5 et, aussi stratosphérique qu’il fût, impossible de s’en sortir dans ces conditions… Vers “The Decision 2” ?

Mention spéciale : Monta Ellis

9/10 : Russell Westbrook

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En PlayOffs, le vrai patron du Thunder, c’était lui.
Source : streetball.com

Attention pluie de météorites sur l’Oklahoma… Sûrement revanchard après des PlayOffs 2013 manqués sur blessure, Russell Westbrook a envoyé du lourd cette année en postseason. Tout simplement le meilleur joueur de ces PO pour beaucoup, il a juste éclipsé son collègue Durant des spotlights de la planète basket en attirant toute la lumière sur lui grâce à des stats ahurissantes et une pêche de malade quand le MVP s’effaçait progressivement… Des points, des rebonds, des caviars à gogo, mais aussi des agressions de cercle en pagaille et une défense hargneuse sur Chris Paul pour renvoyer les Clippers en vacances dès les Demi-Finales de Conf’… Du grand art, des coups de chaud phénoménaux (parfois indigestes il faut l’avouer) et une abdication glorieuse (pour lui) face aux futurs champions. On en est pas encore là mais vu le degré d’implication des deux bonhommes, il faudrait presque se demander si la Tortue Ninja n’est pas finalement le vrai leader du Thunder…

Mention spéciale : Damian Lillard

10/10 : Gregg Popovich

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Ces deux là en ont fait du chemin ensemble…
 Source : basketfootball.com

O-bli-gé ! Comment passer à côté du sorcier des Spurs pour clôturer ce bulletin de notes ? Comment ne pas relater le génie d’un gars ayant réussi à reconstruire un Boris Diaw pour le résultat que l’on sait ? Et comment passer sous silence l’intelligence d’un maître d’œuvres capable de créer Danny Green, de transformer Patty Mills et de faire de Tim Duncan l’un des (le ?) meilleurs power forwards de l’histoire ? On pourrait en parler des heures que l’on ne serait pas lassé alors on a décidé de récompenser la beauté du collectif des Spurs en y adossant le nom de Popovich. La confirmation du talent de Kawhi Leonard ? C’est lui. Tony Parker et Manu Ginobili désormais élevés au rang de légendes ? C’est lui aussi. Gregg Popovich a non seulement façonné un groupe exceptionnel et complémentaire, mais il a aussi su remporter sa bataille mentale en finale, s’adaptant à la perfection à l’adversaire en proposant des match-ups toujours aussi inattendues mais surtout victorieuses. En replaçant “Babac” en starter tout d’abord, puis en envoyant tour à tour ce même “Boris Viaud” et “Caouaille” Leonard défendre sur LeBron James. Un stratège ce Pop. Tout ça pour se parer d’une nouvelle bague, la cinquième comme Tim Duncan, qui lui aussi mérite les honneurs après avoir réalisé des PlayOffs au plus que parfait, le tout à 38 berges… Une dernière fois bravo.

Mention spéciale : Tim Duncan, pour l’ensemble de son œuvre

Image de couverture : @artkor7 pour dev.trashtalk.co