Draft 2014 : Marcus Smart, le mix idéal entre Tortank et Russell Westbrook ?

Le 22 juin 2014 à 10:32 par Bastien Fontanieu

En duel avec Dante Exum pour le titre de meilleur meneur de la cuvée 2014, Marcus Smart est un spécimen rare qui devrait se faire un nom très rapidement en NBA. Du muscle, un coeur, du jeu et un paquet d’expérience : bienvenue chez Tortank, le nouveau Pokémon à la mode chez les grands.

Profil

> Âge : 20 ans. Né le même jour que Shaq, ou Greg Ostertag. On en apprend tous les jours.

> Position : Meneur. Un tank sur pattes, va se régaler d’entrée.

> Equipe : Oklahoma State University. John Starks et Tony Allen, paye tes influences.

> Taille : 192 centimètres. Coucou Dwyane Wade.

> Poids : 105 kilos. Coucou Raymond Felton.

> Envergure : 208 centimètres. La base aujourd’hui.

> Statistiques 2014 : 18.0 points, 5.9 rebonds, 4.8 passes, 2.9 interceptions et 0.6 contres à 42% au tir dont 30% de loin, le tout en 33 minutes.

> Comparaison : Dwyane Wade ou Eric Bledsoe. Le second on parle de celui actuel, le premier on retourne 10 ans en arrière.

> Prévision TrashTalk : 4ème position minimum, 7ème max.

Qualités principales

Par où commencer. Avant même de parler basket, et donc de ses qualités techniques déjà bien développées, Marcus Smart est sans aucun doute le plus grand compétiteur de cette Draft. Un pitbull qui ne prend aucun entrainement ou match à moitié, et qui joue chaque partie comme si c’était sa dernière. Les coachs qui ont croisé sa route sont unanimes : cette capacité à tout donner au quotidien, à ne rien prendre à la légère, permet déjà à Smart d’apercevoir un avenir radieux chez les pros. Avec la Team USA, il a dominé la compétition en moins de 20 ans et a montré un leadership exemplaire. Avec son Université, il est allé vous chercher à plusieurs reprises un contre stratosphérique sur un pivot ou prendre une faute offensive, avant de se battre en attaque pour prendre la position au rebond : exactement le même genre de profil que celui d’un certain Russell Westbrook, pointé du doigt pour ses décisions critiquables mais adulé pour sa détermination et ses qualités physiques. De la première à la dernière d’un match, si vous jouez avec Marcus Smart, vous savez que vous obtiendrez un effort inégalable su le parquet.

Le body justement on y vient. Avec un boule déjà bien gonflé et des poignées d’amour généreuses, Smart aurait pu avoir de gros soucis de condition physique et se faire balayer par les meneurs adverses. Seulement, son explosivité dans les jambes et son attitude de kamikaze font qu’il est en haut du tableau dans toutes les catégories. Il a été aussi rapide que John Wall et Westbrook sur les exercices de vitesse, et a même explosé le record des meneurs en bombardant 90 kilos à 19 reprises au développé-couché devant des scouts désabusés. Un véritable tank, qui va déjà pouvoir causer de gros problèmes à certains meneurs plus petits incapables de le prendre au poste. Sa vision du jeu et son expérience lui permettent du coup de diriger les meilleures stratégies possibles, en reconnaissant les matchups favorables et en indiquant à ses copains où aller : Marcus Smart, c’est un bourreau qui refuse même de perdre au bras de fer chinois contre un gamin de 5 ans.

On pourrait continuer encore longtemps en vantant ses qualités défensives, son désir de vouloir manger l’arceau quitte à y laisser deux bras et avoir deux lancers, sa décision de ne pas rejoindre la Draft 2013 (alors qu’il était annoncé dans le Top 3) pour continuer à développer son jeu et se rattraper d’une mauvaise performance en tournoi éliminatoire : vous l’aurez compris, Smart a tout ce qu’il faut et représente -pour moi- le meilleur joueur de cette Draft. Mais qui dit un nom pareil dit un cerveau forcément imperturbable. Et sur ce sujet-là…

Défauts majeurs

On se concentrera sur l’aspect technique un peu plus tard, car les premières zones d’ombres qui se situent autour de Smart concernent justement…son crâne. Pas pratique comme nom de famille, mais après tout, quand on est comparé à Russell Westbrook il faut l’assumer. Premier bâton majeur dans ses roues : cet incident, qui a créé un énorme bordel dans les médias, et a automatiquement étiqueté le jeune meneur. S’il est capable d’agir ainsi, on n’imagine même pas ce qui va se passer en NBA où la pression et les insultes sont 100 fois plus présentes. C’est justement cette capacité-là, à pouvoir éviter de laisser son humeur changer du Nord au Sud en un quart de secondes, qui sépare un joueur comme LeBron James d’un Russell Westbrook, un Tim Duncan d’un DeMarcus Cousins. Les qualités techniques et de coeur chez Smart sont indéniables, seulement l’incident de Texas Tech ou l’explosion d’une chaise contre West Virginia laissent présager un pétard vivant qui sera incontrôlable pour le moindre coach. Pas non plus de parcours collectif exemplaire en tournoi universitaire avec OSU, donc pas mal de doutes sur sa capacité à élever le niveau de son équipe. C’est le sujet numéro un sur lequel Smart devra se concentrer : se refaire une image, et rester solide quand les défaites s’accumulent.

Techniquement, il a encore un tir assez suspect. On n’a pas vu de véritable progression sur sa dernière année à Oklahoma State, mais le jeu est très différent en NCAA. C’est aussi ce qui explique sa sélection de tirs parfois critiquable : trois tirs à trois points de suite, pour un meneur de jeu c’est pas vraiment le meilleur des choix. Attention à ne pas s’ajouter du poids sur une image déjà un peu entachée, en devenant un bouffeur de ballon qui ne joue que pour sa poire. L’équipe qui le sélectionnera aura d’ailleurs un énorme rôle dans son évolution : s’il atterrit dans un bled comme Sacramento où les fous courent sans camisole, il peut vite devenir un J.R. Smith en puissance. Mais responsabilisé et entouré de vétérans afin de le guider, attention au phénomène.

Pas mal de balles perdues, une tendance à vouloir flopper ou à perdre son tempérament : on a la chance d’avoir déjà dans la Ligue un garçon dont le profil est très semblable. Russell Westbrook est encore et toujours au centre des débats, nous mettant à genoux sur une action avant de vouloir lui balancer des tomates à la gueule la suivante. Le meneur d’OKC a eu la chance d’arriver dans une franchise intelligente et dans une reconstruction saine, c’est ce qui explique d’ailleurs leur réussite actuelle. Mettez Smart dans le même scénario (Boston à la place de Rondo, Orlando avec Oladipo) et vous obtenez de l’or pur. Mettez-le dans une situation opposée (Sacramento sans hésiter, Charlotte sur le banc) et ça ira mal.

Conclusion

On ne va pas tourner autour du pot pendant des heures : Smart c’est tout noir ou tout blanc. C’est possiblement un des deux ou trois meilleurs joueurs de cette Draft, ou un phénomène qui terminera en Chine. Mais dans le cas du rédacteur en charge de cette preview, le choix est déjà fait : s’il fallait sélectionner un joueur à la Draft et que l’équipe en charge avait des besoins à tous les postes, Marcus serait pris les yeux fermés. Un compétiteur hors-normes, qui va régaler dès la saison prochaine, s’il tombe dans une équipe un peu saine…

Source image de couverture : FanSided


Tags : marcus smart
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