Spurs – Heat, Analyse du Game 4 : les Spurs jouent le match parfait à Miami , leçon à domicile !

Le 13 juin 2014 à 08:18 par Giovanni Marriette

4ème étape de ces finales, 4ème choc entre les 2 plus grosses puissances de la NBA, celles qui développent le plus beau basket, celles qui méritent évidemment le plus leur place à ce stade de la compétition. Une salle pleine dont on espérait que les “fans” resteraient posés jusqu’au bout du match, une bonne douzaine de mégastars prêtes à en découdre, le tout dans une ambiance bien climatisée cette fois-ci. Tiago Splitter aura t-il enfin retrouvé le fighting-spirit abandonné à sa naissance ? Mario Chalmers aura t-il réussi à faire au moins un bon choix ? Plein de questions avant ce match mais ne vous en faîtes-pas, les réponses arrivent. En avant l’analyse, à la sauce Trashtalk bien sûr…

Ce qu’on attendait :

Dans la preview de ce Game 4, on avait parié pour une grosse réaction bien bestiale de LeBron James et de ses potes du Heat. On le sentait bien claquer la quarantaine, bien épaulé par D-Wade et Chris Bosh aka “le dinosaure”. Et comme dit plus tôt dans ces lignes, le Heat n’avait pas le choix…

Côté Spurs, si la dolce vita n’allait évidemment pas durer toute une vie, on attendait de voir les Texans appuyer là où ça fait mal, à savoir derrière la ligne à 3 points, Danny Green, Caouaille Leonard et Patty Mills ayant depuis quelques mois validé leur diplôme de sniper niveau 4…

Résumons: du sang, de la sueur, un LBJ en mode MVP et des Spurs avides de mettre les Floridiens pratiquement dans les cordes avec une victoire ce soir. Telle était l’équation de ce Game 4. Pour savoir si oui ou non nos prévisions étaient bonnes, c’est juste en dessous que ça se passe.

Ce qu’il s’est passé :

On va pas vous mentir plus longtemps, on s’est complètement planté, comme quoi cela arrive même aux meilleurs…

L’entame du match est à l’exact opposé de celle du game 3 avec des défenses resserrées, une adresse suspecte et une tension carrément palpable des 2 côtés du terrain. Tout est dur pour tout le monde et à ce petit jeu là ce sont les Spurs d’un Boris Diaw une nouvelle fois starter qui vont prendre les premiers les commandes grâce à Tony Parker et Danny Green, ce dernier envoyant 2 gros triples pour lancer le match. En face, c’est Chris Bosh qui se montre le plus incisif en rentrant ses 3 premiers shoots mais le second unit des Spurs, Patty Mills en tête, permet aux hommes de Popovich de virer en tête 26-17 après 12 minutes. Même Matt Bonner y est allé de son floater, c’est dire si la soirée s’annonce bien côté Texan…

Car dès le début du second quart, on prend les mêmes et on recommence. Patty Mills régale Splitter dessous et Green dans le corner et Babac est à la finition d’un mouvement collectif de rêve pour donner 13 points d’avance aux Spurs. En face, c’est la catastrophe : Chalmers, fidèle à lui-même, joue à un niveau de minime région, D-Wade titille l’adresse d’un JR Smith défoncé au sky et LeBron James semble avoir quitté la région… Et si Ray Allen redonne un peu de baume au coeur aux fans de la triple A, Boris Diaw enjaille ceux des Spurs en envoyant Tiago Splitter au dunk d’une passe dans le dos qui fait lever le banc des Spurs. Un Splitter d’ailleurs bien rentré dans sa coupe du monde puisqu’on l’aura vu ce soir toucher le ballon avec ses pieds une bonne dizaine de fois. Neymar style.

Pendant ce temps, l’écart monte jusqu’à +22 (!) sous l’impulsion de Kawhi Leonard qui enchaîne grosse défense, rebonds offensifs, tirs extérieurs, nettoyage de la salle et confection de hot-dogs. All-around jusqu’au bout le Caouaille… A la mi-temps, Parker et son crew mènent de 19 points, 55-36, et en cherchant bien on doit déjà pouvoir trouver des gens qui quittent la salle.

Comme aucun de ses potes ne semble vouloir jouer au basket ce soir, c’est LeBron James qui va tenter de ramener le Heat dans le match. Comme lors du Game 2, le King prend les choses en main et squatte la raquette pour enchaîner les paniers en force. Et comme le bougre (expression datée de l’époque Duncan) est également adroit de loin, Miami opère un rapproché pour revenir à 13 points en milieu de troisième quart. Mais l’électrochoc n’aura pas lieu. La faute à un Toni Pi aussi sobre qu’efficace, un Boris Diaw qui régale la terre entière et un Kawhi Leonard de plus en plus écœurant en défense, et passé à 2 doigts du poster de l’année sur la crête plate du Birdman. L’écart remonte jusqu’à 24 points avant d’entamer le dernier quart et on attend plus que Greg Oden en défense sur Aaron Baynes pour que la fête soit complète. Même Gregg Popovich semble à 2 doigts de faire des “doigts qui puent” à Tim Duncan sur le banc, c’est dire l’esprit positif qui règne côté Spurs…

Le dernier quart est l’occasion pour Erik Spoelstra de tenter un gros coup de poker en faisant rentrer Udo Haslem, légende de la franchise rabaissée au rang d’esclave du banc lors de ces finales. Mais malheureusement pour le coach sous UV, c’est Patty Mills qui va définitivement mettre la clé du Heat sous la porte avec 2 grosses bombes consécutives à 3 points. Et même si D-Wade retrouve enfin le chemin d’un panier qui n’est plus défendu par les Spurs, ce sont bien ces derniers qui vont l’emporter, les beaux gosses Jeff Ayres et Aaron Baynes finissant le boulot, alors que James Jones profite de ses seules minutes pour enfiler 11 points en moins de 3 minutes. Score final 107-86, une démonstration d’envie, de collectif et de talent. Et au vu de l’état d’esprit affiché par les joueurs du Heat ce soir, le raccourci avec une possible fin de saison dès dimanche soir semble facile…

Il a assuré : Boris Leonard (et Kawhi Diaw)

Impossible de départager les 2 Spurs. En fait c’était presque trop dur de faire ressortir un seul joueur du roster texan, même les porteurs de serviette ayant été parfaits. Mais ces 2 là… Caouaille tout d’abord: 20 points, 14 rebonds, 3 assists, 3 blocks et 3 steals. Exceptionnel. Rajoutez à ça un 7/12 aux tirs et une défense hallucinante sur LeBron James pendant presque 40 minutes. On est d’accord Kawhi n’est pas le futur leader des Spurs, il l’est déjà. Vous apprécierez d’ailleurs ci-dessous son envolée d’albatros gonflé à la Red Bull pour venir exploser une claquette à deux mains sur la tête de toute la Floride…

Boris Diaw lui, est tout simplement au dessus du lot dans cette finale. En marchant. Son intelligence et sa vision de jeu n’ont pas d’équivalent dans la ligue actuellement et le Français a tout simplement frôlé le triple-double ce soir. 8 points, 9 rebonds et 9 passes pour Babac, et une soirée passée à faciliter la circulation de balle des Spurs, le tout sans l’air de forcer et avec le sourire. Le Babac qu’on aime, le Babac qui mériterait presque un titre de MVP des finales en cas de victoire finale de San Antonio…

Il a abusé : Dwyane Wade

Ce soir D-Wade était un rookie de 40 piges. Ce n’était plus “Flash” mais “Crash” et “Fat”. Et on pourrait continuer sur les comparaisons toute la journée… On voulait un gars qui pèse pour relancer le Heat mais le mec a juste été, avec tout le respect du monde, un boulet pour ses potes. 12 points (dont 6 dans le garbage time), 3/13 aux tirs et une défense inspirée des plus belles perfs de James Harden dans ce domaine. On est comme vous et nos yeux saignent à la vue de sa feuille de stats et de son apport sur le parquet. Heureusement que le bonhomme est l’icône locale car n’importe où ailleurs, après une performance pareille en finale NBA, c’était lynchage public…

Les highlights :

Les boxscores :

game 4 boxscores

Et maintenant ?

Must win, win or die, prenez toute les expressions que vous voulez mais dimanche soir et jusqu’au bout de la série la défaite sera bien évidemment interdite pour le Heat. Jamais une équipe n’est revenue de 1-3 et face à une franchise en pleine confiance et qui développe actuellement un basket de rêve, on serait plutôt d’accord pour dire que ça fouette assez fort pour Miami… Malgré tout, dans une série où l’avantage du terrain semble accroître la pression à défaut de pousser les joueurs, si LeBron and co. l’emportent lors du Game 5 dans le Texas, la série prendra une toute autre mesure. Les Spurs devront donc terminer le boulot le plus rapidement possible, histoire aussi de fêter le titre chez eux, le luxe ultime. En tout cas, dès dimanche, un nouvel invité sera présent à l’AT&T Center, le trophée Larry O’Brien…

Le programme de la série :

Heat @ Spurs : 95 – 110

Heat @ Spurs : 98 – 96

Spurs @ Heat : 111 – 92

Spurs @ Heat : 107 – 86

Heat @ Spurs : 16 juin, 2h heure française

Spurs @ Heat : 18 juin, 3h, heure française *

Heat @ Spurs : 21 juin, 3h, heure française *

*si nécessaire

 

Source image couverture : bleacherreport

Source texte: nba.com


Tags : Spurs Heat