Spurs – Heat, Analyse du Game 1 : Miami craint la chaleur, LeBron James les crampes

Le 06 juin 2014 à 06:42 par David Carroz

Enfin. Un an qu’on attendait ça. Les Finales NBA. Tous ces matchs disputés pour finalement retrouver les deux mêmes franchises pour une revanche. Une suprise ? Sûrement pas vu le niveau respectif de deux équipes. Une déception ? Encore moins, car après le magnifique spectacle et le suspens de l’an dernier, nous étions prêt à reprendre une part de dessert, avec ce qu’il se fait de mieux en NBA. Ce premier match a tenu ses promesses, à un climatiseur près. Analyse du Game 1 et de la victoire des Spurs 110-95.

Ce qu’on attendait

Si les Spurs veulent le titre, ils ne pouvaient pas se permettre de perdre ce Game 1 à domicile. Ils devaient donc attaquer la série pied au plancher pour imposer leur basket chez eux, une défaite les mettant immédiatement dos au mur. C’est pour cela qu’on les voyait remporter ce premier match, Miami ayant le temps – façon de parler – pour se refaire la cerise. Quoiqu’il en soit, le match s’annonçait serré, intense, mais de grande classe entre deux équipes qui se respectent

Ce qu’il s’est passé

Le Heat débute bien avec un 7-2 sous l’impulsion de Chris Bosh (18 points, 9 rebonds à la fin du match) et LeBron James, avant que le match ne devienne immédiatement plus accroché, Parker et Duncan prenant les choses en main pour des Spurs qui perdent rapidement 4 ballons, suicidaire face à Miami. Au premier temps mort après 5 minutes de jeu, les deux équipes se rendent coup sur coup, les Floridiens mènent 11-10. Grâce à deux paniers à 3 points de Ginobili tout juste rentré en jeu en compagnie de Boris Diaw, les Texans font leur premier mini-break de 5 points, 18-13, poussant Spoelstra à arrêter le jeu. Judicieux car Miami revient dans le coup alors que les coaches changent leurs rotations.

Petit moment historique, puisqu’avec sa première passe décisive du match, LBJ devient le 3ème joueur à compiler au moins 4000 points, 1000 rebonds et 1000 assists en post season. Les deux autres ? Kobe et MJ. La crème de la crème.

Mais c’est San Antonio par l’intermédiaire d’El Manu qui semble prendre les commandes, TiPi et Timmy se reposant sur le banc. Paniers à 3 points, passes décisives… l’Argentin est en verve en cette fin de premier quart pour permettre à son équipe de finir avec 6 points d’avance, 26-20.

Miami attaque bien la seconde période, mais quand ils pensent pouvoir passer devant, les Spurs remettent un coup d’accélérateur, à l’instar de Marco Belinelli qui répond à Ray Allen à 3 points. En parlant de 3 points, Danny Green est pour l’instant porté disparu. Finalement le Heat réussit à prendre l’avantage et oblige Popovich à prendre un temps mort à 6 minutes 46 de la mi temps. +2 pour les visiteurs. Et 3 fautes pour Chalmers qui teste la cheville de Parker depuis le banc de touche.

Au retour de cette pause, San Antonio enchaine sur un 6-0. Nouveau temps mort, cette fois demandé par Spoelstra. Les deux coaches ne veulent pas laisser leur équipe perdre le fil du match et réagissent donc vite à chaque run adverse. L’intensité est déjà présente, la tension aussi. 3 points de Ray Allen pour reprendre. Réponse de Belinelli. On n’a pas déjà vu ça un peu plus tôt ?

La balle circule bien des deux côtés, malgré des pertes de balle dues aux grosses défenses. Les deux Big Three répondent présents, aidés par Boris Diaw (aux rebonds et passes) pour les Spurs, Allen (16 points, 5 interceptions à la fin du match) pour le Heat. Un Jesus Shuttlesworth qui rate 3 tentatives consécutives à 3 points après 3 réussites pour débuter le match. Cette légère panne d’adresse ne permet pas pour autant à San Antonio de se détacher, puisque la mi temps est atteinte sur le score de 54-49 pour les Texans.

Au retour des vestiaires, les Spurs attaquent par un 4-0 pour creuser le plus large écart depuis le début de la rencontre, +9, avec Kawhi Leonard et Danny Green qui marquent leurs premiers points. Mais Miami répond par un 8-0 pour revenir à un point. À ce rythme là, l’atmosphère sera irrespirable en fin de match. On me glisse dans l’oreillette que ça n’a rien à voir avec le match, c’est juste dû à l’air conditionné qui ne fonctionne pas dans l’AT&T Center. Lance Stephenson propose ses services.

analyse Game 1 Heat@Spurs

Source : @ESPN

Chalmers ne supporte pas cette chaleur pour jouer, il prend donc sa 4ème faute pour pouvoir s’hydrater.

Sur le banc, les remplaçants profitent de sacs de glace pour faire baisser un peu la température. La fatigue commence à se faire sentir dans la fournaise de l’AT&T Center. L’adresse n’est plus là des deux côtés. Il reste moins de 3 minutes dans le troisième quart, les deux équipes sont au coude à coude, 69 partout.

C’est le moment que choisit Miami pour accélérer et prendre jusqu’à 6 points d’avance. Avec 9 turnovers dans ce quart temps, les Spurs se tirent une balle dans le pied. Et sont menés 78-74 à 12 minutes du terme du match.

Mario Chalmers revient sur le parquet, le temps de prendre une faute offensive et de retourner s’assoir. C’est LBJ qui s’occupe de défendre sur Tony Parker. En même temps, vu le danger que représente Leonard ce soir, autant ne pas forcer sur lui. Par contre, qui défend sur Splitter qui vient de marquer les 9 derniers points des Spurs ? Popovich il faut croire, puisqu’il sort le Brésilien pour remettre Timmy sur le parquet. Qui fait faute sur un panier à 3 points de Bosh, donnant l’occasion à l’intérieur du Heat de réaliser une action à 4 points, pour permettre à son équipe de prendre 7 points d’avance. Réussi après le temps mort.

Tranquillement, les Spurs recollent. L’inquiétude bascule du côté du Heat. LeBron James demande un temps mort, il semble avoir mal, et les deux actions précédentes où il a refusé la pénétration pour prendre des tirs à mi distance laissent penser qu’il pourrait souffrir de crampes, comme cela lui est déjà arrivé par le passé. 86-84 pour les hommes de Spoelstra.

LBJ ne revient pas sur le parquet après cette pause. Dwyane Wade (19 points à 8/18) prend l’attaque de son équipe en main. Danny Green se souvient comment shooter à 3 points. Back-to-back threes, les Spurs prennent 2 points d’avance. Ce même Green, transparent jusque là, profite peu de temps après d’une relance rapide de Duncan pour aller claquer un dunk. +4 pour San Antonio, et James grimace toujours sur le banc, ayant l’air aussi vieux que Greg Oden. Quoi, Oden est plus jeune de LeBron ? Et bien on ne dirait pas Robert Parish paraissait plus frais à la fin de sa carrière.

analyse Game 1 Heat@Spurs

Source : #JOSE3030

“King James” revient sur le parquet pour réussir un lay up et ressortir aussi sec, incapable de s’appuyer sur sa jambe. Ca sent la fin du match pour lui, Pat Riley et Alonzo Mourning font grise mine dans les tribunes. Danny Green s’en fout, il a retrouvé le bouton shoot à 3 points sur sa manette et rentre un nouveau panier. Chalmers répond avec son premier panier du match. Puis c’est au tour de Kawhi de mettre un 3 points, avant que “Rio” ne perde la balle. 3 points de TP dans le corner, +10 pour les Spurs, 1 minute 27 à jouer et Lebron James (25 points, 6 rebonds, 3 passes) retourne au vestiaire, la messe est dite. Grâce à un 36-17 dans le dernier quart, San Antonio s’impose de 15 points, malgré les nombreux turnovers. Un score sévère, le match ayant été serré jusqu’à l’explosion finale du Heat. Trop de chaleur à l’AT&T Center.

Analyse Game 1 Heat@Spurs

Source : nba.com

Analyse Game 1 Heat@Pacers

Source : nba.com

Il a assuré : le Big Three texan

On aurait également pu parler du collectif entier des Spurs. Car même si Kawhi Leonard (9 points à 3/5) et Danny Green (13 points, 3/7 à 3 points) ont galéré pour rentrer dans le match, leur prestation inscrite dans le cadre de l’équipe est loin d’être décevante puisqu’ils apportent des points précieux dans le 4ème quart temps. Boris Diaw (10 rebonds, 6 passes), Tiago Splitter (14 points à 5/6), Patty Mills (7 points) et Marco Belinelli (9 points) ont également apporté leur écho de fort belle manière. Difficile de sortir une individualité chez les hommes de Popovich, mais il faut reconnaitre que le trio Duncan (21 points à 9/10, 10 rebonds) – Ginobili (16 points, 11 passes, 5 rebonds) – Parker (19 points, 8 passes) a répondu présent. 56 points, 22 passes et 15 rebonds à eux 3. le tout à 22/35 aux tirs. Impressionnants de complémentarité, ils ont pris le match à leur compte, chacun dans leur registre. Un régal à voir jouer.

Il a déçu : Mario Chalmers

Il devait tester la cheville de Tony Parker. Répondre présent lui qui se troue depuis le début des PlayOffs. Il était confiant, il savait qu’il allait remonter la pente et enfin peser dans une rencontre de post season cette année, en étant agressif. Sauf que c’est en attaque qu’il fallait l’être, pas en se mettant en foul trouble dès le début du match. Conclusion ? En dehors d’un panier à 3 points important dans le 4ème quart, une copie digne d’un Roy Hibbert : 3 points, 1/3 aux tirs, 1 rebond, 1 passe, 5 fautes, 5 balles perdues.

La citation du match : Gregg Popovich

Je suis sûr que les deux équipes vont être heureuse que nous ayons deux jours de repos, et espérons que nous pourrons payer nos factures d’électricité pour l’air conditionné.

La chaleur a joué un rôle important dans ce match, fatigant énormément l’ensemble des acteurs et contraignant LeBron James à ne pas finir la rencontre.

La suite

Les Spurs ont assuré l’essentiel sur cette première manche, ils doivent maintenant continuer de s’affirmer lors du Game 2 chez eu. Le Heat va espérer que LeBron James ne soit pas trop touché et qu’il soit opérationnel et à 100% pour le prochain match, afin de réussir à piquer l’avantage du terrain avant de rentrer à Miami. Certainement pas une mission aisée, mais qui semble tout de même dans leurs cordes, car avant l’effondrement en fin de partie liée – au moins partiellement – à la sortie de leur franchise player, les joueurs de Spoelstra faisaient plus que jeu égal avec ceux de Popovich. De deux côtés, on priera pour que l’air conditionné soit réparé pour jouer ce deuxième match dans de meilleures conditions. Rendez-vous dimanche pour la suite.

 

Game 2 : Dimanche 8 juin à 8:00 p.m., Miami va à San Antonio (lundi 9 juin à 2h en France)

Game 3 : Mardi 10 juin à 9:00 p.m., San Antonio va à Miami (mercredi 11 juin à 3h en France)

Game 4 : Jeudi 12 juin à 8:00 p.m., San Antonio va à Miami (vendredi 13 juin à 2h en France)

Game 5, si nécessaire : Dimanche 15 juin, Miami va à San Antonio (lundi 16 juin, horaire à déterminer)

Game 6, si nécessaire : Mardi 17 juin, San Antonio va à Miami (jeudi 18 juin, horaire à déterminer)

Game 7, si nécessaire : Vendredi 20 juin., Miami va à San Antonio (samedi 21 juin, horaire à déterminer)

Source image couverture : USA Today