Le Bilan signé Rémi Gaillard des Knicks : “C’est en faisant n’importe quoi…”

Le 02 mai 2014 à 16:03 par Leo

“… Qu’on devient n’importe qui !”

Telle fut la devise appliquée par les pensionnaires clownesques de la Big Apple qui ont tout sauf fait honneur à leur rang et leur identité combative sur tous les fronts. Une saison 2013/2014 noire, teintée de moqueries et de pointages du doigt incessants, ponctuée néanmoins par une once d’espoir bienvenue au terme d’un spectacle de l’absurde de mauvais goût. Place au bilan…

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Après avoir magistralement vibré lors de la précédente saison régulière malgré une route barrée durant les demi-finales de la Conférence Est face aux Indiana Pacers, le Madison Square Garden s’attendait à revoir briller ses stars et jouer les trouble-fêtes en PlayOffs. Leur conférant le statut d’outsiders de la Division Atlantique avant le coup d’envoi de l’exercice 2013/2014, nous avions classé ces Knicks à cette position à double tranchant (ici), talonnant alors des Nets de Brooklyn perçus comme de potentiels favoris du fait d’un recrutement en or massif. En somme, rien de bien étonnant ou de mirobolant à exiger de leur part, une plausible cinquième place en milieu de peloton à l’Est n’était aucunement impossible, voire considérée comme étant le service minimum pour les sbires de Mike Woodson.

Ce qui s’est vraiment passé :

Ce qu’il s’est passé ? On en rit jaune encore actuellement… Déjouant dès les premiers matchs, peu préoccupés par le jeu et décimés presque fatalement par les blessures, les New York Knicks se sont lancés dans une course au ridicule où chaque membre était comme habité, non pas par le devoir de gagner et de respecter ses supporters, mais par le devoir de surpasser son coéquipier sur le terrain du burlesque. Accumulant les erreurs professionnelles et les bourdes hilarantes quasiment soir après soir,  il n’y en a jamais eu un New-Yorkais pour rattraper l’autre. Défense aux abois, communication inexistante, entraîneur aveuglé, frasques devenues incontournables : oui, le rire fut l’argument phare de vente des Knicks cette année au grand dam d’un prestige, d’une fougue passionnelle et glorieuse qui, en l’occurrence, en a pris un sacré coup derrière la nuque. Au final, ces enfants terribles, sauvés un temps soit peu par le talent critiqué de Carmelo Anthony et adeptes de l’école buissonnière lorsque le terme de rigueur collective est évoqué, ont consolidé un néant structurel dans le jeu jusqu’à devenir, selon l’expression de leur célèbre numéro 7 de Red Hook, “la risée de la ligue entière”. Malgré une prise de conscience tardive, les Knicks ne parviennent pas à se qualifier en PlayOffs, concédant le spot n°8 aux Éperviers de Georgie, plus volontaires et solides. C’est dire… 

L’image de la saison :

Andrea Bargnani

La magnifique inspiration d’une recrue (ir)remplaçable, Andrea Bargnani, montant au cercle pour réaliser un sublime “airdunk” (Source : Yahoo! Sports)

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Tim Hardaway Jr

Tim Hardaway Jr. Repérant les traces laissées par son illustre paternel, le rookie en provenance de la fac de Michigan a atterri dans un bordel assez grandiose dont il a pourtant su tirer le meilleur. Parfois brouillon et désordonné dans ses initiatives, Hardaway a réussi à capter le fluide électrisant du Garden afin d’insuffler une part non négligeable de folie dans ses performances remarquées, le pistolero approchant les 10,2 points, 1,5 rebonds et 0,8 offrande de moyenne par rencontre. Très en vue lors des festivités du All-Star Game, le jeune Tim a prouvé ses qualités d’électron libre en sortie de banc, qualités qu’il aura à cœur de bonifier dans un climat, on l’espère, un peu plus apaisé et propice au progrès d’ici peu.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : J.R. Smith

Le seul, l’unique, “Gérard” Smith. Comment passer du statut de Meilleur Sixième Homme en 2013 à celui de John Salmons ?! La bêtise, la procrastination, le manque criant de rigueur et de conscience nous direz-vous ? Vous n’avez peut-être pas tort… En effet, “Gérard”, entre autres car il n’est malheureusement pas le seul (normal, plus on est de fous, plus on rit), fait partie des grandes déceptions de cette sombre année pour tout Gotham City. En conflit permanent avec son tir, Smith a été davantage un problème qu’une solution pour son groupe. Filant des migraines à bon nombre de ses coéquipiers, dissipé et peinant à se concentrer à cheval sur deux quarts-temps, masqué ou mis à nu, notre “Gérard” national n’en a fait qu’à sa tête au détriment de ses statistiques personnelles et des résultants décevants de son escouade en péril. 14,5 unités et 4 rebonds cette année contre 18,1 et 5,5 l’an passé, au sommet de sa gloire. Ainsi, à défaut de créer la différence ballon en main mis à part quelques éclairs de lucidité dans la défaite, le trublion natif de Newark a laissé resplendir son génie tactique d’une manière dont lui seul en détient la particularité…

La vidéo de la saison : Chanci Moore, la voix de la colère

Ce qui va bientôt se passer :

La suite des événements pourrait toutefois s’avérer plus réjouissante… Avec Phil Jackson promu président des opérations basket de la franchise pour les cinq prochaines années, le licenciement à grands coups de pompes dans le postérieur de Mike Woodson, les Knicks respirent profondément avant de replonger en apnée pendant le prochain marché des transferts estival qui se montrera déterminant dans la construction sereine et victorieuse de leur avenir. Le “Zen Master” laissant présager un retour à une attaque en triangle adaptée aux besoins d’une équipe tournée autour de “Melo”, dont un éclaircissement des intentions est virulemment attendu, un espoir, virtuel à l’heure actuelle, semble renaître à New York où de multiples interrogations persistent et le désir brûlant de retrouver au plus vite les Finales NBA s’intensifie…

Source image : turnontheknicks.com