Tony Parker : « Tim Duncan ne m’a pas adressé la parole durant ma saison rookie »

Le 22 avr. 2014 à 03:08 par Benoît Carlier

Si Tony Parker et Tim Duncan semblent aujourd’hui pouvoir se comprendre en une fraction de seconde sur un terrain, il fût un temps où les deux hommes ne s’échangeaient même pas la parole à l’entraînement. Le porte-drapeau du basket français outre-Atlantique est revenu sur son année rookie avec quelques anecdotes plutôt comiques, dans une interview accordée à ESPN.

Et oui, aussi improbable que cela puisse paraître, Tony Parker n’a pas toujours été la star aimée et reconnue qu’il est aujourd’hui. Lorsque TiPi évoque sa première année dans la Grande Ligue, il se rappelle que tout n’a pas été simple dès le début au sein de la Spurs Nation :

« Tim Duncan ne m’a pas parlé de toute l’année, » expliquait Parker, hier, après l’entraînement. « C’était bizarre de venir de France et d’avoir cette superstar qui ne te parle pas alors que tu es meneur. C’était dur parce que j’étais supposé parler avec tout le monde. »

Mais à force de travail et d’abnégation sur le terrain, et au terme d’une saison rookie prometteuse passée dans le starting five des Spurs, l’ex-rappeur a fini par trouver la clé pour délier la langue de Tim Duncan et faire de leur relation une belle amitié, basée sur le respect et la confiance :

« Mais après avoir grandi ensemble dans la ligue, il m’a offert sa confiance. Je peux dire aujourd’hui que nous entretenons une relation très spéciale car je me sens proche de lui sur le parquet, mais aussi hors des terrains. Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble durant notre carrière et cela nous a beaucoup rapproché. »

Tony Parker avouera que c’est seulement après leur titre de champion NBA en 2003, après sa deuxième saison avec les Spurs, qu’il s’est enfin permis d’exprimer son opinion à Duncan sans se sentir gêné. Il se rappelle encore de leur première véritable discussion, comme si elle avait eu lieu la veille, et la raconte avec avec une émotion restée intacte :

«  Je me rappelle que j’étais très heureux qu’il m’ait enfin parlé. Je me disais, “peut-être que je peux rester dans cette équipe finalement”. Parce que si Timmy ne m’avait pas parlé, ça aurait été dur de rester chez les Spurs. Parce qu’il représente la franchise à lui tout seul. »

Il n’est jamais simple pour un teenager de débarquer dans une franchise NBA, et ça l’est encore moins quand il s’agit des San Antonio et que vous ne maîtrisez pas toujours la langue de Shakespeare. Finalement, Tony semble ne s’en être pas trop mal tiré à ce jeu là :

« Vous devez gagner son respect. C’est normal quand vous avez 19 ans. C’est ce que j’ai ressenti quand j’ai gagné le respect de mes coéquipiers et de mes entraîneurs. Particulièrement Coach Pop. Lors des trois, quatre premières années, c’était la guerre avec lui. »

Tony Parker est aujourd’hui devenu l’option offensive numéro 1 des Spurs et possède la confiance aveugle de ses coéquipiers, comme celle de son coach ou de ses fans. Et le Français leur rend bien (rappelez-vous du Game 1 des Finales face au Heat la saison dernière par exemple). Dimanche, Tipi a lancé sa campagne de PlayOffs tambour battant et il sera encore l’une des pièces maîtresses du système de Gregg Popovich dans la quête d’une nouvelle bague à l’occasion de cette fin de saison.

Source texte : ESPN | Source photo : Reuters