Danny Ainge : Une reconstruction entre haine et espoir

Le 24 mars 2014 à 20:30 par Joévin Heno

Arrivé en 2004 à la tête des opérations basket de la franchise la plus titrée de l’histoire, Danny Ainge ne cesse de faire couler de l’encre au fur et à mesure que les années passent. Détesté par certains, adulé par d’autres, il représente à lui seul l’esprit de cette équipe et de ses fans qui, comme lui, ne veulent qu’une chose : gagner.

Et lors de l’été 2013, l’ancien coéquipier de Larry Bird a montré qu’il ne faisait pas dans le sentimental, du moins si certains en doutaient encore, en faisant exploser tout l’effectif, plus précisément en envoyant Paul Pierce et Kevin Garnett renforcer l’armada oligarque des Brooklyn Nets. Cet acte qui lui a surement valu quelques insultes et menaces de mort, a surtout plongé les Celtics dans un processus de reconstruction que beaucoup redoutent. Mais souvenons-nous, la dernière fois que le gourou de la secte celte a dû reconstruire, les Celtics ont décroché leur 17e titre. Ainsi, bien qu’il soit constamment pointé du doigt, souvent à juste titre, Danny Ainge est toujours parvenu à ses fins, toujours…

Source : CollegeSportsTown

Comment Danny Ainge va-t-il faire pour ramener son équipe au plus haut niveau ? Mais surtout combien de temps cela va prendre ? C’est ce que se demande tout bon fan de Boston depuis le mois de juin dernier.

En réalisant ce move donc, le message de l’ancienne star des Suns et des Celtics est clair, limpide : il est temps de passer à autre chose. De plus, ce transfert, juxtaposé au départ du charismatique Doc Rivers pour la Cité des Anges, marque la fin d’une époque. Une époque formidable durant laquelle l’équipe a été sacrée championne en 2008, durant laquelle les finales ou demi finales étaient courantes. Durant laquelle toute une nation a rugi de plaisir, d’une puissante fierté ressuscitée, si attachée à ses racines qui ont fondé sa légende. Et c’est pour toutes ces raisons que c’est tout un peuple qui n’espère qu’une chose, revoir l’équipe qu’il aime tant gagner, et c’est pour ces mêmes raisons que ce même peuple craint cette période, qui peut durer 1 an comme elle peut en durer 5 ou 6. Et tout cela ne tient qu’à une personne : Danny Ainge. 

L’arrivée de Brad Stevens, jeune coach de 37 ans, en provenance de l’université de Butler, marque ce nouveau départ. La franchise au 17 titres de champion rentre dans cette période de transition, redoutée par tous. Sans Paul Pierce et Kevin Garnett, les clés de la franchise sont de facto données au dernier survivant du titre de 2008, Rajon Rondo. Un Rajon Rondo qui a d’ailleurs laissé croire qu’il pourrait poursuivre l’aventure avec les Verts, symbolisant alors ce renouveau crucial pour les Celtics.

Je n’aime pas trop le changement.  Ça ne me dérangerait pas de faire toute ma carrière ici, ou de prolonger pour dix ans.

Désormais, l’équipe est certes moins compétitive, moins intéressante, mais elle est surtout plus jeune. Cette période de reconstruction va alors permettre d’estimer l’étendue du potentiel de ceux qui représentent l’avenir de la franchise. Aux côtés de Rajon Rondo, d’autres vont pouvoir faire leurs preuves afin de montrer au terrible Danny Ainge qu’ils méritent leur place dans cette équipe à l’avenir. En tête de liste, Jeff Green, Avery Bradley, Kelly Olynyk ou encore Jared Sullinger. Tel fut le seul et véritable enjeu de cette saison 2013-2014.

En mettant fin à l’ère “Big Three”, le General Manager des Verts a pour objectif de faire de la place dans le salary cap en faisant venir des contrats expirants afin de retrouver les hauteurs de la conférence Est le plus rapidement possible. L’arrivée de Kris Humphries lors du trade avec les Nets en est la preuve. Possesseur d’un gros contrat de 10 millions de dollars expirant à la fin de l’année, il va permettre de libérer de la marge, élément principal de cette reconstruction. Cependant, afin de redevenir rapidement compétitifs, les Celtes devront se débarrasser de certains contrats gênants, comme ceux de Gerald Wallace ou de Brandon Bass. Une raison supplémentaire qui révèle que  Danny Ainge aura fort à faire…

N’étant un secret pour personne, tout le monde saît quel genre de General Manager est Danny Ainge : avec lui dans les parages, personne n’est à l’abri d’un transfert. Seul Rajon Rondo semble intouchable, et encore, rien de sûr. D’autres joueurs sont probablement dans les petits papiers du front-office. On pense évidemment à des garçons comme Jared Sullinger, intérieur à fort potentiel, qui devrait rester à Boston, ainsi qu’Avery Bradley, qui selon de récentes déclarations du gourou du Massachusetts, serait l’une des priorités de l’équipe.

Avery Bradley and Jared Sullinger - Orlando Magic v Boston Celtics

Source : Zimbio.com

D’autres sont clairement sous la menace grandissante d’un transfert, c’est le cas de Brandon Bass ou de Jeff Green qui ne sont plus dans les plans de la franchise, soit à cause de leur salaire soit à cause de leur niveau de jeu qui ne satisfait pas.

Une question persiste dans la tête de tous les fans de la franchise : à quand un retour au premier plan ? Si on l’en croit Danny Ainge, les Celtics ont un plan afin de redevenir compétitifs dès l’an prochain. Peut-on y croire ? Tout est possible. En terminant dans les bas-fonds de la conférence Est, Boston se donne une chance de récupérer un joueur de grande qualité dans une Draft que beaucoup annoncent comme étant l’une des meilleures de l’histoire. D’ailleurs, récemment, Wyc Grousbeck, propriétaire de la franchise, a annoncé vouloir récupérer Andrew Wiggins, sur le ton de l’humour, mais difficile de ne pas y voir un certain désir. De plus, la Free Agency de cet été sera très intéressante si la franchise parvient à attirer de gros agents-libres. Hormis les Chris Bosh, Dwyane Wade, Carmelo Anthony ou LeBron James, d’autres joueurs pourraient faire le bonheur de ce bon vieux Danny. On pense à des joueurs comme Gordon Hayward, Greg Monroe ou encore Pau Gasol, entre autres bien évidemment.

Source : ESPN

Le propriétaire, Wyc Grousbeck croît dur comme fer que les Celtics vont réussir à se remettre sur les rails :

Je crois dur comme du fer qu’on réussira. Avec nos choix de draft, nos jeunes et le fait que nous voulions investir notre argent, on y arrivera. Les autres propriétaires et moi-même sommes des gens patients. S’il le faut, on le fera en plusieurs années. Mais je pense qu’en juin, il y aura du spectacle. On a trop de cartes en main pour que rien ne se passe. J’espère que cela se fera rapidement.

Des rumeurs qui annoncent les probables arrivées de joueurs comme Kevin Love ou Josh Smith à l’été 2015 se font aussi entendre, mais rien de sûr dans ce cas précis. Mais l’été 2015 semble être l’été le plus propice pour un retour au plus haut niveau, notamment grâce à la fin de contrats comme celui de Gerald Wallace.

Peu importe l’année, Danny Ainge va devoir faire vite, car comme dans tous les gros marchés comme New York, Chicago ou encore Los Angeles, les attentes sont très importantes du côté de Boston et personne ne veut retomber dans les années noires qui ont vu la franchise au plus mal pendant de nombreuses années. Mais une chose est sûr, la dernière fois que ce grand fou de Danny Ainge a commencé une période de reconstruction, celle-ci s’est terminée avec un titre de champion lors de la saison 2008. Alors, la seule chose à faire c’est d’attendre et de faire confiance à ce vieux monsieur. Boston n’est pas une franchise comme une autre, bien au contraire…