Kevin Garnett est prié de bien vouloir prendre sa retraite, signé Andrea Bargnani

Le 06 déc. 2013 à 16:09 par Bastien Fontanieu

Il y a des joueurs pour qui ce sera l’action de trop. Pour d’autres, ce sera la saison qu’il ne fallait pas forcer. Et enfin pour Kevin Garnett, ce sera le transfert qui n’aurait jamais dû arriver. Depuis le début de saison, KG est complètement à côté de ses pompes, et hier soir Andrea Bargnani en a bien profité pour humilier le fantôme de la légende.

Sur le papier pourtant, on a de quoi se marrer. Bargnani contre Garnett, dans l’histoire, c’est pas sûr qu’en dehors du pays en forme de botte on connaisse quelqu’un capable de trouver l’européen meilleur que l’américain. Trop de leadership, d’intensité, de défense, de professionnalisme, un package complet qui aura brillé pendant presque 20 saisons en NBA mais qui est arrivé en bout de course cet été. Prié de quitter les Celtics pour mettre en place un plan de reconstruction tout à fait justifié, KG et son pote Paul Pierce se sont alors ramenés chez les Nets comme on débarque chez Eurolines, avec un faux ticket de transport et énormément d’appréhension.

Quelle tristesse avions-nous donc hier soir, à Brooklyn, voyant la légende des Wolves et de Boston se faire manger tout cru par la nouvelle star des Knicks, capable de contrer Brook Lopez au poste et de planter des trois points derrière pendant que l’ex-Big Ticket trainait sa carcasse sur le terrain. Un gros dunk par-ci, deux jump-shots par là : les fans du joueur et de Brooklyn reconnaitront qu’hier soir, la matchup fût bel et bien remportée par l’italien. Pour en témoigner, voici quatre moments forts qui nous font limite pleurer tant le manque de respect est évident.

Tout d’abord, cette pénétration en ligne de fond qui n’aurait jamais eu lieu il y a encore un an, Garnett qui aurait très probablement poussé Bargnani en sortie quitte à se prendre une technique. Mais l’envie n’y est plus, l’aide défensive encore moins de la part de ses coéquipiers.

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Puis ce rebond cafouillage, durant lequel Garnett réalise sa spéciale en savatant son opposant avant de lever les bras en V comme s’il se faisait fouiller à l’aéroport de JFK. D’habitude, les arbitres savent ce que l’ancien fait, et son adversaire aussi. Seulement la crédibilité n’y est plus, Bargnani le sent et s’oppose même à KG, il se dresse devant celui que beaucoup redoutent d’affronter, un geste fort et symbolique que de nombreux journaux new-yorkais souligneront ce matin. Tu me fais pas peur, et d’ailleurs tu dois nous quitter.

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Comble du comble, crime insensé et impensable il y a encore quelques mois, Bargnani se lance dans une partie de trashtalking avec Garnett. Après un trois points qui élargit encore plus le score, et un duel nettement remporté par l’italien, c’est l’heure du show côté Knicks et Andrea sort les trompettes. Nul ne saura ce qui s’est dit, et nul se se souviendra de cette expulsion orchestrée par Joe Crawford, peut-être là aussi un geste de soutien envers KG (sic) qui est tout simplement à la rue. Kevin qui nous a si souvent habitué à ce genre de remontée en défense, gueulant dans les oreilles de son défenseur direct après un gros jump-shot, a le visage pâle. Aucune expression, rien, le fantastique compétiteur ne répond plus quand on l’attaque à son propre jeu, le trashtalking.

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Enfin, pour conclure cette terrible mise à mort, Garnett doit répondre aux questions des journalistes, la tête dans lek’ et l’esprit ailleurs, lui qui s’amusait justement à renvoyer ces interviewers dans leur maison à couiner après s’être pris une punchline sanglante. Plus rien, pas la moindre étincelle, la défaite est lourde, les mots sont faibles : ‘Je ne comprends pas l’italien…’ quand on lui demande ce qui s’est passé avec Bargnani.

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Hakeem Olajuwon et Patrick Ewing nous avaient offert par le passé deux tristes fins de carrière, dans des franchises sans ambition et déployant un niveau de jeu à la limite de la torture pour les spectateurs. Pitié, KG, ne t’inflige pas ça bordel. Tu vaux bien mieux, on peut même effacer cette saison si tu arrêtes en Juin et promis on se souviendra uniquement du passé avec Boston et Minnesota. Pitié, KG, ça suffit.


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