Où vont les Bucks ?

Le 06 sept. 2013 à 17:31 par Alexandre Martin

Mais oui au fait où vont les Bucks ? En voilà une vraie question ! La franchise de Milwaukee n’est pas la plus glamour des équipes NBA. Elle est beaucoup moins médiatisée que ses “copines” de la Conférence Est comme Detroit, Orando, Ceveland Toronto ou Washington qui ne sont pourtant pas allées en playoffs la saison dernière alors que les Bucks, eux, y étaient.

Team Rebuilding

Leurs fans sont moins nombreux, ou en tous cas plus discrets, que ceux de beaucoup d’autres franchises, à l’image de ce club qui, sans faire parler de lui, travaille pour se construire une base solide dans l’objectif de s’installer durablement dans le top 8 de l’Est et ainsi faire progresser une équipe composée principalement de jeunes joueurs.
La saison dernière d’ailleurs, les Bucks ont terminé la saison régulière à la 8ème place de la Conférence Est ce qui leur a donné le droit d’aller se faire sweeper par le Heat au premier tour des playoffs. Aujourd’hui, alors que les Training Camps commencent, les têtes d’affiche de l’an passé ne sont plus là. Le General Manager, John Hammond, a décidé pendant l’été de repartir sur de nouvelles bases. Brandon Jennings qui estimait mériter un contrat max, ou en tous cas un très gros salaire, est maintenant à Detroit où il a été échangé contre Brandon Knight, Kris Middleton et Viacheslav Kravtsov (récemment envoyé aux Suns). Les dirigeants de Milwaukee ont ensuite accepté de laisser filer JJ Redick, qui était arrivé quelques mois auparavant, en échange de deux seconds tours de draft (un des Clippers et un des Suns). Et enfin, Monta Ellis n’ a pas levé son option sur sa dernière année de contrat et a préféré tester le marcher des agents libres. Il est désormais un Maverick

Dans le même temps, les Bucks ont profité à plein de la Free Agency pour apporter du sang neuf : OJ Mayo a signé pour 3 ans et 24 millions de dollars. Il aura sa place de titulaire en lieu et place d’Ellis et sera certainement la première option offensive. Derrière Mayo, d’autres agents libres sont venus renforcer le roster de Milwaukee. De très bons role players tels que Carlos Delfino (ex-Rockets), Zaza Pachulia (ex-Hawks) et Gary Neal (ex-Spurs) sont arrivés. Ces trois joueurs vont donner de la profondeur, de la qualité de shoot (Delfino et Neal) et de la taille (Pachulia) au banc des Bucks. Un banc auquel va venir s’ajouter Luke Ridnour qui a été récupéré en provenance des Timberwolves en échange d’un second tour de draft.

Malheureusement Sanders, Pachulia, Henson, Udoh et Ilyasova ne peuvent pas jouer ensemble…

Mais, du coup, une question reste entière :  à quoi va ressembler le 5 majeur de Milwaukee la saison prochaine ? Faisons déjà le point complet sur le  roster. Le backcourt sera composé de 5 joueurs : Brandon Knight, Luke Ridnour, OJ Mayo, Gary Neal et le rookie Nate Wolters. Les deux titulaires seront clairement Knight (à la mène) et Mayo (au poste 2). Un duo qui va se découvrir, qui peut être tout à fait complémentaire en attaque mais certainement inquiétant en défense.
Au poste 3, Larry Drew, le nouveau coach des Bucks aura le choix entre Caron Butler, Carlos Delfino, Kris Middleton et le rookie en provenance de Grèce, Giannis Antetokounmpo. Caron Butler, l’enfant du pays, sera certainement le starter dans l’aile. Le sniper argentin sera le premier à sortir du banc sur ce poste, suivi de Middleton et le rookie grec prendra les minutes qui resteront, tout en sachant qu’il peut aussi (comme Delfino) évoluer au poste 2.
A l’intérieur, Larry Drew a beaucoup de choix, trop de choix peut-être. En effet, si une équipe, comme Portland par exemple, possède trop d’arrières, les Bucks eux sont clairement en surabondance de bons intérieurs. Sur ces deux postes, Larry Drew a le choix entre 6 joueurs : Larry Sanders, qui vient de resigner pour 4 ans et 44 millions de dollars, sera titulaire au pivot. Âgé de 24 ans, il sort d’une saison prometteuse à 9,8 points, 9,5 rebonds et 2,8 contres (2ème NBA) par match. Résultat : un trop gros contrat. Pour l’accompagner, au poste d’ailier-fort, Ersan Ilyasova sera sûrement le premier choix de coach Drew. Normal ! L’ailier Turc de 26 ans sort de deux très bonnes saisons à 13 points par match à quasiment 50% au tir dont presque 45% de réussite derrière l’arc. Ilyasova est une arme très intéressante en attaque et en plus, il capte environ 8 rebonds par match depuis 2 ans. Son duo avec Sanders est finalement assez complémentaire sans être véritablement fracassant sur le papier.

Ilyasova-Sanders

Les remplaçants sur ces postes intérieurs se nomment Zaza Pachulia donc, le Géorgien a signé pour 3 ans et 15 millions de dollars. Il rendra des services. Ensuite, il y a trois joueurs assez jeunes  et très prometteurs : John Henson (2m10, 23 ans) qui a montré l’an dernier que ses qualités athlétiques (très long, grosse détente et mobile) proches de celles de Sanders font de lui un joueur efficace en défense aussi bien en ailier-fort qu’au pivot. Ekpe Udoh : arrivé de Golden State dans l’échange  Bogut – Ellis, Udoh n’a encore que 26 ans, il peut, lui aussi jouer sur les deux postes intérieurs mais on peut se demander comment il sera utilisé par Larry Drew et surtout combien de minutes le coach va bien pouvoir vouloir lui attribuer. Enfin, pour être absolument sûr d’avoir trop d’intérieur, le rookie serbe Miroslav Radjulica se positionnera en bout de banc et n’aura vraisemblablement l’occasion d’entrer sur le parquet qu’en cas de gros (très gros) problèmes de fautes ou de plusieurs blessures. Faire tourner une serviette blanche devrait être son activité principale pour la prochaine saison.

Euh… C’est qui le Franchise Player ?

Donc pour synthétiser, le 5 majeur probable serait le suivant : Knight, Mayo, Butler, Ilyasova, Sanders. En premières rotations : Ridnour, Neal, Delfino, Henson, Pachulia puis Udoh ou Middleton en fonction du match et enfin pour les miettes, Wolters, Antetokounmpo et Radjulica.
Ce roster n’est pas si mal et en même temps, il n’est pas terrible. Il n’est pas si mal car il y a des jeunes, du potentiel, de la taille, bref, de quoi construire. Mais, il manque beaucoup de choses pour être véritablement compétitif. Qui va être le patron de cette équipe ? Le franchise Player ? OJ Mayo ? Peut-être… Blague à part, il est celui qui possède la plus belle combinaison talent/expérience de l’équipe mais il n’a encore quasiment rien prouvé dans la grande ligue qui pourrait laisser penser qu’il va pouvoir tirer vers le haut une franchise. Les joueurs extérieurs, du poste 1 au poste 3 sont quasiment tous de bons shooteurs mais qui sait défendre dans le lot ? Ridnour ? bah non. Knight ? toujours pas. Mayo et Delfino connaissent à peine le mot. Quand à Neal et Butler, ils peuvent faire quelques beaux efforts mais ce ne sont quand même pas de grands spécialistes. C’est un problème en NBA quand il faut chaque soir (sauf quand vous jouez Memphis) affronter un ou plusieurs gros scoreurs extérieurs.

Sous le cercle, alors là en revanche, ça va défendre. Ilyasova et Pachulia défendent plus que ce qu’on pourrait croire. Larry Sanders, Ekpe Udoh et John Henson sont trois joueurs jeunes et bondissants intérieurs qui aiment contrer, qui se battent au rebond, qui doivent encore apprendre mais qui vont sérieusement compliquer l’accès au cercle des Bucks. En revanche, de l’autre côté du terrain quand il va s’agir de jouer au poste bas, de peser sous le cercle adverse… Larry Drew peut déjà commencer à s’arracher les cheveux en essayant de trouver des solutions pour scorer à l’intérieur.
Au-delà du fait de débarquer dans une franchise en même temps que 8 nouveaux joueurs, ce qui implique déjà pas mal de travail collectif sur l’effectif, Coach Drew va donc devoir se pencher sérieusement sur ces trois grandes faiblesses. Il va devoir hiérarchiser son groupe, trouver le moyen de bien défendre sur les extérieurs et des systèmes pour marquer des points à l’intérieur.

D’autant plus que si les Bucks ont réussi à atteindre les playoffs l’an dernier en profitant notamment de la faiblesse de certaines équipes (Magic, Bobcats, Raptors et Pistons) et des blessures qui en ont empêché d’autres de tourner à plein régime (Cavaliers, Wizards), il n’en sera certainement pas de même lors de la prochaine saison. La conférence Est devient de plus en plus concurrentielle, la bataille pour les playoffs va être rude et sans pitié. Sans vouloir être trop pessimiste, je vois mal les Bucks y accéder cette année. Reconstruire a souvent un coût : être en vacances mi-avril et regarder la post-season à la télé…


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