Kawhi Leonard : la pépite texane qui va tout exploser chez les Spurs

Le 21 juin 2013 à 16:11 par Bastien Fontanieu

Paul George, Avery Bradley, Jimmy Butler, Iman Shumpert. Check. Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili, Danny Green. Double-check. Les semaines passent, les matchs s’enchainent, les articles s’enfilent et au final toujours le même réflexe : Kawhi Leonard est un éternel oublié. Le produit de San Diego State fait partie de l’avenir des meilleurs arrières défenseurs de la Ligue, des Spurs, et des futurs All Stars, mais ces Finales ont rappelé à quel point le garçon était souvent oublié. Que justice soit faite.

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Au départ, Kawhi débarque dans le Texas en 2011 avec dans ses bagages un coach à moitié réticent. En effet, Gregg Popovich adule le jeune George Hill qui joue derrière Tony Parker à la mène des Spurs, et Pop ne veut pas se séparer de son joueur préféré. Mais c’est Mike Budenholzer, en bon assistant-coach, qui convaincra le slave et demandera à ce que le transfert de la Draft soit réalisé pour récupérer l’intéressé, envoyant ainsi Georgie dans l’Indiana. Limité offensivement, très athlétique et avec une belle science du jeu pour son âge, le timide Leonard montre surtout cette étiquette Spurs qui définit la franchise aux quatre titres depuis maintenant plus de quinze saisons : de la même manière que Tim Duncan sa légende, le jeu est soigné, l’attitude sobre, les publicités rares mais l’efficacité redoutable. On pensait qu’aucun autre joueur débarquant dans l’Alamo serait capable de montrer moins d’expression que Dream Tim : doigt dans l’oeil et pas ailleurs, Kawhi est une pierre tombale dans le corps d’un spartiate du film 300.

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Les premières semaines d’une saison au goût de lock-out se défilent, et le jeune homme ne montre aucun signe de mauvaise adaptation face à la densité physique du jeu NBA à son poste. Agressif, déterminé, on dit qu’il a le même tir que Rajon Rondo et qu’il ne pourra jamais devenir une menace chez les arrières. Alors Kawhi fait ce qu’il fait depuis ses premiers pas dans le sport à la balle orange : travail, travail, travail. Le gamin devient une menace dans le corner des Spurs, on le compare déjà à Bruce Bowen. Ses qualités défensives sont indéniables, sa dalle est communicante, et les Spurs déroulent à l’Ouest. En PlayOffs, Danny Green et le jeune rookie tomberont sur un mur inspiré en Oklahoma City, le jeu s’efface complètement et le Thunder triomphe. Si jeune, si neuf, Kawhi sèche ses larmes et se promet de bosser comme un damné tout l’été afin de retourner à San Antonio encore plus fort que prévu pour accomplir la promesse de Tony Parker faite à Tim Duncan : les Finales 2013 seront écrites avec les Spurs dans le trailer. Minimum.

Sa saison régulière se passe comme prévue, c’est-à-dire dans la discrétion et l’application, mais certains matchs montrent l’avènement d’un arrière élégant, à la confiance décuplée et au jeu définitivement taillé pour les week-ends de Février. Face aux Bulls et privé des cadres texans, Kawhi devient Kawow, ce surnom magnifiquement trouvé par les commentateurs texans lorsque le jeune homme réalise une action dont lui seul a le secret. Face à OKC, son ennemi juré, il se charge de Kevin Durant et réalise un boulot remarquable. LeBron à Miami ? Même tarif. Kobe à Los Angeles ? Envoyez la viande. Incapable d’être fatigué sur le parquet, le jeune Leonard se retrouve aux portes des PlayOffs avec pour mission de développer la notion des journalistes qui le sentent possiblement All Star. Lakers, Warriors et Grizzlies passent à la trappe : le rendez-vous est pris et respecté à l’heure comme souvent par ces Spurs presque mécaniques. Le Heat se dresse entre Kawhi et son premier titre.

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Sept rencontres plus tard, les larmes coulent à nouveau. Trop disciplinés, peu inspirés sur le match décisif, les Spurs rendent les armes en Floride après une bataille épique. Le joueur le plus régulier de ces Finales côté Texas ? Tim Duncan, faux. Tony Parker, cuisse. Manu Ginobili, vieux. Danny Green, unidimensionnel. Non, le meilleur joueur de San Antonio sur ces Finales se nomme Kawhi Leonard. Plus que de simples statistiques (4 doubles-doubles, une défense monstre sur LeBron en début de série, 51% au tir dont 35% de loin), c’est dans l’attitude que le jeune homme a passé un énorme cap. De la même façon qu’un Paul George, libéré de Danny Granger cette saison pour devenir une superstar en devenir chez les Pacers, Leonard en a marre de faire les poubelles chez les systèmes Popovich et décide alors d’agresser la défense du Heat comme jamais, elle qui ne pense certainement pas à lui pour sauver les Spurs. Encore une fois oublié loin derrière les coéquipiers cités ci-dessus, Kawhi devient Kawow sur ce Game 7 et montre l’étendue de sa classe. Héritier de balles perdues ou d’actions sans création, l’artiste éclate sur la scène internationale et propose tout ce qu’un arrière devrait donner entre les quatre lignes d’un terrain de basket : défense dure, aides en temps et en heure, tir en rythme, bataille au rebond, lay-ups jordanesques et reconnaissance des affrontements à mi-distance.

Mike Miller l’aura compris en premier : Kawhi Leonard est une future star chez les Spurs. Dominant sur cette série sans avoir eu le moindre système proposé par Popovich, le jeune homme fonce tout droit sur la route du succès avec comme d’habitude la même application et le sérieux au quotidien. Une pépite inestimable qui pourrait rapidement faire passer le Big Three des Spurs pour un trio de soldats repoussant la retraite avec un peu trop d’entêtement. Et si les prochains mois verront probablement Tony Parker en conférence de presse, Tim Duncan sur les photos, Manu Ginobili dans les pubs et Danny Green sur ESPN, tout le monde sait désormais que le Texas contient le secret le mieux gardé sur la ligne arrière de toute la Ligue. Kawhi ? Kawow.

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