Flashback : Paul Pierce “called game” après un game winner énorme face aux Hawks, en 2015

Le 09 mai 2024 à 11:39 par Julien Vion

Paul Pierce Washington Wizards 9 mai 2024
Source image : YouTube

Difficile de faire plus iconique que l’épilogue du match entre les Atlanta Hawks et les Washington Wizards le 9 mai 2015. Paul Pierce, à la fin de sa carrière, trouve le moyen de continuer d’inscrire son nom dans les mémoires des fans. Et avec style.

Un très grand match de basketball implique de très grands joueurs. Et ce soir-là, le parquet du Verizon Center de Washington en est rempli. Dans les cinq de départ, Ramon Sessions, Marcin Gortat, Nenê, DeMarre Carroll ou Pero Antic sont prêts. Sur les bancs, les doux noms de Shelvin Mack, Mike Scott et Drew Gooden vous rappellent peut-être aussi de beaux souvenirs. Une grande tristesse que notre Kevin Séraphin national soit resté sur la touche.

Loin des projecteurs jusqu’ici, la série du second tour des Playoffs 2015 entre les Hawks et les Wizards est inoubliable à plusieurs égards. Entre NBA 2k, la vérité et la planche, c’est le dossier Trashtalk du jour.

Un scénario made in Wizards, jusqu’au moment de “vérité”

Au printemps 2015, il fait plutôt bon vivre d’être fan des Washington Wizards. Après cinq saisons de médiocrité la plus totale (entre 2008 et 2013), le jeune duo John Wall – Bradley Beal remet la capitale sur de bon rails. Une belle apparition en demi-finale de conférence en 2014, puis une nouvelle saison plutôt satisfaisante pour confirmer. Les sorciers accrochent 46 victoires en saison régulière pour la première fois depuis… 1979. Certes, la barre n’est pas très haute, mais comprenez quand même.

En dehors de son duo magique, l’effectif compte aussi une légende sur le déclin : Paul “The Truth” Pierce. Après un titre et une flopée de sélections All-Star et All-NBA avec les Celtics, la légende de 37 ans joue les mentors. Pour démarrer les Playoffs, un sweep retentissant face aux Raptors booste le moral de Washington. 

Mais l’adversaire suivant est tout sauf un dinosaure malade : les Hawks d’Atlanta, premiers de conférence avec une régulière à 60 victoires. Avec leur effectif aussi équilibré que complémentaire, battre le groupe de Mike Budenholzer s’annonce un sacré challenge. Contre toute attente, les Wizards gagnent le Game 1 à l’extérieur… mais perdent John Wall sur blessure. Sans leur All-Star, ils subissent les assauts de Paul Millsap et Al Horford et lâchent le Game 2. Dos au mur, Wall indisponible, les fans de la capitale se font de la bile.

THIS JUST IN on @SportsCenter: Wizards coach Randy Wittman says John Wall is OUT for Game 3 due to hand injury. pic.twitter.com/6G687T0peR

— NBA on ESPN (@ESPNNBA) May 9, 2015

Mais ces Wizards ont de la ressource, et attaquent le Game 3 en fanfare. La lune était peut-être spéciale ce soir-là, puisque Nenê envoie 13 points dans une première période bien maîtrisée. Après un passage réussi au PSG, le Big Man n’a plus de pansement sur le nez et revit dans le district de Columbia en NBA. À 66-85 à l’entame du dernier quart-temps, les sorciers n’ont plus qu’à clôturer la session ? Il suffit de le dire pour que Ramon en oublie son basket, et un magnifique choke commence à pointer le bout de son nez.

Atlanta envoie son banc de touche, qui… prend feu. Un Dennis Schroder de 21 ans balance 16 points en 10 minutes, alors que Mike Scott y va aussi de ses deux bombinettes depuis son office. Les Wizards shootent à 6 sur 17 dans le dernier quart, et Mike Muscala se charge de venir égaliser à 101-101 à quelques secondes de la fin. Un run de 35-18, Wizards dans le texte.

Mais la légende qui sommeille dans l’effectif de Washington ne se prive pas de venir mettre son grain de sel là-dedans. Malgré ses 10 petits points à 4/11 au tir, Paul Pierce demande une isolation pour délivrer la salle. Coup d’œil sur l’horloge, step-back, grosse planchasse et buzzer. Bang-Bang, le match est gagné.

Un trashtalk six étoiles, il n’y a que la vérité qui blesse

Paul Pierce, dos au sol et les membres en étoile, fait la planche sur le parquet alors que le Verizon Center explose. Bradley Beal célèbre mimant des coups de boxe sur son coéquipier, tandis que même John Wall et sa main gauche cassée se joignent au joyeux bazar. Mais alors que tout le monde reprend ses esprits, The Truth rentre encore plus dans la légende avec une interview sublime de répartie.

Chris Broussard, micro en main, s’approche pour demander à la star son ressenti sur le moment. Il se permet même de lui glisser : “Vous avez annoncé la planche ?”.  Pierce le regarde droit dans les yeux et déclare tout fièrement : “J‘ai annoncé le fin du match”. La version originale est encore plus iconique pour ceux qui maîtrisent le Shakespeare. Dévastateur.

Did you called bank ?”

“I called game.”

Paul Pierce steps back and banks in the game winner on this day in 2015! #NBAVault pic.twitter.com/70y3kp26Yq

— NBA History (@NBAHistory) May 9, 2020

Dans une soirée définitivement pas comme les autres, Jeff Teague et Dennis Schroder terminent meilleurs marqueurs de la partie avec 18 unités chacun. Mais l’Allemand est la victime d’une magnifique balle perdue après la rencontre. Visiblement un peu frustré, il déclare d’abord :

“C’est un tir chanceux et nous avons perdu le match.”

The Truth n’allait évidemment pas laisser ça passer ça. La suite est une merveille de trashtalk :

“Bien sûr que Schroder va dire que je suis chanceux, il est probablement trop jeune pour avoir vu mes 17 dernières saisons, bien sûr qu’il va dire que c’est “chanceux”. Mais il doit probablement rater ce genre de tir quand il me prend sur NBA2K.”

Jeu, set et match, Dennis ne reviendra pas. Enfin, seulement sur le parquet. Parce que l’histoire ne serait pas Wizards sans une défaite : Washington perd les trois matchs suivants. De 2-1 à 2-4, les espoirs de finales de conférence s’envolent. Dans le Game 6 décisif, Paul Pierce envoie un nouveau buzzer absolument sensationnel… qui ne compte pas pour un petit dixième de seconde. “J’ai cru que j’allais faire un crise cardiaque” déclare ensuite Jeff Teague. Une fois, mais pas deux.

Source texte : Basketball Reference, Slam