Avant Victor Wembanyama… les joueurs internationaux draftés en numéro 1, ça a donné quoi ?

Le 22 juin 2023 à 09:26 par Gaspard Devisme

Hakeem Olajuwon Draft NBA 1993
Source image : Youtube

En étant sélectionné par les San Antonio Spurs à la première position de la Draft 2023, Victor Wembanyama va rejoindre un club assez select, celui des first picks internationaux. Être premier de Draft c’est bien, avoir une vraie carrière NBA c’est mieux. Alors, rien que pour vous et pour Victor, nous avons divisé ce club en de multiples catégories pour en étudier les membres au cas par cas. Et s’il y’a une chose à retenir, c’est qu’il y a de tout, de la légende ultime au bust all-time.

Commençons avec le plus sérieux, on rigolera après. Si on a une ribambelle de champions et un paquet de All-Stars dans cette liste, il y a un gars qui met toute la concurrence au tapis et ne prend pas le temps de baisser les yeux pour la regarder. V’la la légende, MONSIEUR Hakeem Olajuwon (Nigéria, avant d’être sélectionné avec Team USA). Drafté en 1984, Hakeem est le seul joueur sur cette planète à propos de qui on ne dira pas que c’était la boulette du siècle de le sélectionner avant Michael Jordan. Douze fois All-Star, MVP en 1994 et double champion en 1994 et 1995 avec les Rockets, Hakeem The Dream est ni plus ni moins qu’un candidat au Top 10 All-Time. Un statut de first pick assumé du début à la fin de sa carrière, qui s’est terminée aux Rockets, et ceux qui disent le contraire sont des menteurs.

Ensuite, on a des joueurs qui ont clairement marqué le basket, chacun à leur façon. Que ce soit en tant qu’icône d’un pays ou en tant que pépite visuelle, Yao Ming (Chine, 2002) et Kyrie Irving (Australie avant de rejoindre Team USA, 2011) sont des légendes de ce sport, des premiers choix de Draft que l’on ne regrette pas. The Great Wall a eu une carrière bien trop courte et des accomplissements collectifs extrêmement légers, mais il a placé la Chine sur la mappemonde du basket, et les Houston Rockets dans le cœur des Chinois. 8 saisons, 8 sélections au All-Star Game, et une place au Hall of Fame, qu’est-ce qu’on aurait aimé en voir plus.

Quant à son compère “australien”, il est difficile à classer et pourrait même se trouver une catégorie en dessous si 2016 n’avait été qu’un rêve. Mais 2016 a bien existé, et le duo Kyrie – LeBron James est bien trop iconique depuis ce sacre avec Cleveland. Et Uncle Drew a peut-être inscrit le shoot de la gagne du plus beau titre de l’histoire de la NBA. Si l’on ajoute à ça une panoplie de dribbles aussi longue que ses incantations quotidiennes, ça nous donne un gars qu’on n’oubliera pas de si tôt.

Le Hall of Fame c’est bien, mais certains ont tout de même eu une carrière que l’on ne renierait pas, sans pour autant inscrire leur nom au Temple du Basket. Mychal Thompson (Bahamas, 1978), papa de Klay, a connu son prime du côté de Portland qui l’a drafté, où il est même allé tapé les 21 points de moyenne. Il arrive dans l’Oregon dans le creux entre Bill Walton et Clyde Drexler avant de connaître son déclin à San Antonio puis Los Angeles, où il décroche tout de même deux bagues en tant que back-up de Kareem Abdul-Jabbar. Andrew Wiggins (Canada, 2014) quant à lui, a longtemps été une punchline chez les Wolves avant son transfert puis son titre avec les Warriors en 2022. Gros défenseur et troisième option offensive, Maple Jordan a néamoins une vraie carrière dans la Grande Ligue. Premier choix de Draft ça fait beaucoup, mais Andrew a bien relancé sa carrière… en attendant de voir la suite.

Attention, catégorie à part, car les gars qui suivent pourraient être rangés n’importe où que ça nous choquerait pas. Karl-Anthony Towns (République dominicaine, 2015) est beaucoup trop fort mais carrément frustrant. Un leadership très douteux mais des perfs individuelles pleines de domination, que faire de toi KAT ? Ah oui, et les déclarations bancales on arrête. Avec lui, un spécimen unique en son genre, Ben Simmons (Australie). Premier choix en 2016, le Fresh Prince était parti sur des standards très élevés avant une chute plus rapide encore que son ascension. Rookie de l’année sans discussion, machine à triple-doubles, défenseur élite et All-Star malgré un shoot récalcitrant, téma le début de carrière. Depuis 2021 ? Le gars est passé de Baby LeBron à Baby Bennett parce qu’il a eu peur de dunker, du jamais vu. On reste accroché au train si jamais, de toute façon il ne va plus très vite.

Deandre Ayton (Bahamas, 2018) et Paolo Banchero (Italie, 2022) sont un peu trop frais pour être jugés, mais on va se permettre des petites prédictions. Ayton est en double-double depuis son arrivée dans la ligue, a joué le Finales NBA, mais est surtout bien aidé par des Suns niveau élite. Il a les atouts techniques pour rejoindre le haut du panier mais, soft et capricieux, on le voit bien rejoindre les potos Towns et Simmons. Pour Paolo c’est vraiment très tôt, mais le Rookie de l’Année en titre a montré qu’il avait tout pour faire ami-ami avec Kyrie et Yao. Et plus, si affinités.

Bon, jusque là on s’est moqué, mais il n’y a pas de vrai scandale en tant que numéro 1. Maintenant, en revanche, on s’approche beaucoup plus du role player que du All-Star. Le genre de gars à qui tu files un contrat, mais que tu ne prends certainement pas en haut de la Draft. Andrew Bogut (Australie, 2005), après quelques saisons solides à Milwaukee mais sans jamais casser la baraque, accroche tout de même une apparition dans une All-NBA team en 2010. Depuis, il a joué le role player chasseur de bagues, avec succès en 2015 avec les Warriors. GG Andrew. Andrea Bargnani (Italie, 2006) a pour sa part balancé de la stat individuelle à Toronto, sans jamais faire mieux qu’un 1er tour de Playoffs en 2008. Il n’aura pas plus de succès avec les Knicks et les Nets. Scoreur à des pourcentages pas toujours fiables, bref, Andrea n’est pas un 1er choix. Paolo ‘Napoleon’ Banchero, la Botte compte sur toi.

Après la montée en puissance, l’apothéose, les “mdr on a bien rigolé”, ou encore le “Anthony Bennett Award”, honneur réservé aux busts à qui même Greg Oden n’ose pas adresser la parole. Michael Olowokandi (Nigéria, 1998), 14 ans après Hakeem… voici un second Nigérian au sommet des prospects de la Draft. Les points communs s’arrêtent là, comme la carrière de basketteur de Michael. 10 saisons NBA pour à peu près autant de saisons ratées. D’après Kareem Abdul-Jabbar, qui l’a coaché individuellement, Michael n’acceptait pas les critiques. Le culot.

La palme maintenant, pour celui à qui ce trophée rend hommage : Anthony Bennett (Canada, 2013). Olowokandi avait placé la barre très haute, Anthony l’a explosée en sautant plus haut qu’il ne l’a jamais fait dans la ligue. Quatre saisons NBA, quatre équipes différentes et un niveau de bust sûrement jamais égalé. Des piges internationales, des passages par la G League, rien n’y fait, Anthony Bennett est LE bust par excellence. Personne n’était sûr de son potentiel avant juin 2013, maintenant on sait…

Voilà Victor, t’as tout les éléments en main pour savoir que qu’il faut faire… et ne pas faire. De par chez nous, on sait ce dont tu es capable, à toi de le montrer au reste du monde, et de rejoindre – pourquoi pas – la planète Olajuwon.