Portland Trail Blazers, le bilan 2021-2022 : rapidement dépourvue de Damian Lillard, la franchise a sorti le tank du garage

Le 22 avr. 2022 à 13:23 par Tom Douvilier

Anfernee Simons Blazers 27 janvier 2022
Source image : Youtube

Depuis plusieurs saisons les Blazers dépendent en grande partie d’un seul mec, Damian Lillard, et celle-ci n’a pas fait exception à la règle. Alors quand Dame n’est pas là sur une grande partie de la régulière, la tournure de la saison change forcément, et les ambitions s’amenuisent voire disparaissent carrément. On fait le point sur la saison de Portland… qui qui fut donc vite compromise.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Les Blazers se séparent de Terry Stotts rapidement après les Playoffs 2021 et engagent le MVP des Finales 2004 Chauncey Billups pour le remplacer. Du renouveau, de l’air frais et des arrivées à l’intersaison pour tenter de contrecarrer l’une des grosses faiblesses du roster : la défense. Larry Nance Jr et Tony Snell débarquent à Portland dans l’idée d’harmoniser cette équipe composée d’un backcourt très offensif avec Damian Lillard et C.J. McCollum, on rajoute de la cohérence avec la prolongation de Norman Powell en facteur X, et voilà que les Blazers ont un effectif pas forcément plus talentueux mais plus polyvalent, même si aucune star n’est venue accompagner Dame qui est donc, encore une fois, le joueur qui conditionnera la saison des siens. On pronostiquait alors 50 ou 51 victoires sur la régulière avec au moins la cinquième place de l’Ouest et pourquoi pas une quatrième avec un effectif au complet toute la saison. Aïe.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

La saison des Blazers démarre avec une défaite à domicile contre les Kings et un Harrison Barnes intenable malgré la grosse perf de C.J. McCollum à 34 points à 14/24 au tir. Portland réagit bien au Moda Center et met une rouste aux Suns 134-105. Cependant, on s’aperçoit très vite que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Tout le monde attendait Damian Lillard au tournant après ses cartons de la saison passée mais il galère sur le début de la régulière et la troupe du coach rookie Chauncey Billups peine à enchaîner des victoires. Puis on arrive mi-novembre et démarre alors une belle série de quatre victoires face aux Raptors, aux Bulls, aux Sixers et aux Nuggets, des équipes aujourd’hui toutes en Playoffs. Road to the title oui mais non, fin de la dynamique et on enchaîne même sept défaites de suite sur le mois de décembre, malgré un Dame qui enfin retrouve ses standards habituels avec un mois de décembre à quasiment 30 points par match sur la période. C’est alors sur lui que repose tout espoir de renverser la situation des Blazers qui affichent un bilan de 13 victoires et 22 défaites en fin décembre, passez de bonnes fêtes.

Quand tout à coup… le D(r)ame. Damian Lillard annonce des douleurs aux abdominaux, ces muscles que tu n’as pas, il se fait rapidement opérer d’une tendinopathie située sur la partie basse de la ceinture abdominale et on l’annonce out pour six à huit semaines. Les espoirs des Blazers prennent définitivement fin à ce moment-là, car même s’ils étaient dans le dur, Damian Lillard commençait à chauffer et à lui seul, c’est un joueur capable de porter Portland sur ses épaules et aller arracher des matchs au talent et au poignet. C.J. McCollum était aussi sur une bonne dynamique mais n’a évidemment pas le même impact que son pote pour cette équipe, Jusuf Nurkic ne performe pas malgré ses 15 points par match, Norman Powell montre de belles choses mais dans une équipe trop limitée et les renforts de l’intersaison n’ont pas l’impact espéré notamment dans le secteur défensif. Une bonne nouvelle dans ce marasme ? La blessure de Lillard, qui ne refoulera finalement plus les parquets de la saison, profite à… Anfernee Simons, qui prend alors les rênes de l’équipe. Le meneur de 22 ans joue déjà sa quatrième saison en NBA et il va alors exploser à la face de la NBA. De 7,8 points par matchs en 17,3 minutes la saison dernière, le voilà aujourd’hui à 17,3 points en 29,5 minutes de jeu après un hiver monstrueux et quelques cartons bien positifs pour l’avenir de la franchise.

Dépendre d’un seul joueur pour nourrir de grandes ambitions est forcément risqué. L’absence de Damian Lillard pèse donc trop lourd et voilà que la troupe de Chauncey Billups enclenche très vite le mode… tanking. Et ça, c’est tout de suite plus étrange à vivre. Les Blazers gagnent quelques matchs par-ci par-là mais enchaînent surtout les grosses séries de défaites. Les coups d’éclat d’Anfernee Simons constituent l’une des peu nombreuses raisons de suivre la saison de Portland, pendant que le staff entame un véritable chantier en février avec les départs de Norman Powell, Robert Covington, C.J. McCollum, Larry Nance Jr. et Tony Snell en l’espace de cinq jours. Allez, next gen. Après des gros cartons sur les mois de janvier et de février à respectivement 23,1 et 23,7 points par match, Anfernee Simons se blesse au genou en mars et les dernières semaines de la saison sont longues… très longues pour les fans des Blazers, qui voient alors des touristes débarquer dans le cinq de leur équipe. Au final, les Blazers se classent à la 27ème position de la NBA en attaque ET en défense cette saison, elle est dernière au différentiel avec une moyenne de -8,8 points par match en régulière et, Damian Lillard ou pas Damian Lillard le bilan final est à des années lumières de l’objectif initial.

L’IMAGE DE LA SAISON

Nurkic et Lillard dans les gradins devant McCollum 04/22

Dame et Nurkic dans les gradins, en train de regarder leur pote C.J. McCollum – qui a rejoint les Pelicans – s’amuser face à ce qu’il reste de l’équipe de Portland. Cette image illustre bien la saison blanche des Blazers qui ont dû faire sans leur chouchou depuis le début de l’année 2022. Pas de 3-points du logo, pas de Dame Time, bref, pas une vraie saison à la sauce Blazers. L’absence de DL a directement donné une autre tournure à la saison de la troupe de Chauncey Billups qui disait adieu très vite à tout espoir de Playoffs et même de play-in. Un autre qui est familier avec les blessures ? Jusuf Nurkic. Le pivot de l’Oregon avait subi une double fracture tibia-péroné en mars 2019 qui l’avait écarté des terrains plus d’un an, puis il s’est ensuite fracturé le poignet la saison dernière et a loupé plus de trois mois de compétition et n’a pas malheureusement pas été épargné non plus cette année avec cette fois-ci une inflammation du pied gauche et sa saison 2021-22 est terminée depuis mi-février.

IL A CARTONNÉ

Anfernee Simons nous a donc sorti une GRANDE saison, et il aurait sûrement pu faire partie de la discussion au MIP sans cette tendinite au genou qui lui a fait rater les dernières semaines de la régulière. Le gamin a confirmé cette saison sa fiabilité au shoot avec notamment un pretty 40,5% du parking, mais il est également très explosif et peut driver pour finir en force dans la peinture malgré son corps de crevette grise. 17,3 points de moyenne sur la régulière mais surtout 23,1 en janvier et 23,7 en février comme dit plus haut, Anfernee Simons est monté en puissance et a pris ses responsabilités dans cette équipe démunie de Dame. Il faut dire que malgré ses 22 ans, le nouveau chouchou des fans connaît déjà pas mal la NBA puisqu’il vient de participer à sa quatrième saison, lui qui a été drafté en 24ème à 18 ans lors de la Draft 2018 par les Blazers. Simons a souvent eu la main chaude avec sept soirs à au moins 30 points, dont un carton à 43 pions le 3 janvier, son record en carrière qu’il dédie à son grand-père juste après la rencontre, décédé la veille d’un cancer. Un sacré mec, et peut-être un futur All-Star.

LA DÉCEPTION DE LA SAISON

Forcément, le nom de Damian Lillard revient très vite. Dame est notre déception de la saison côté Blazers parce qu’il a loupé 53 matchs sur les 82 de la régulière, et de ce fait ses coéquipiers n’étaient pas armés pour tenter d’accrocher le play-in. Mais on le rappelle, le meneur de Portland avait également eu du mal à démarrer sa saison, avec des moyennes de points par match à 18,3 sur le court mois d’octobre, puis à 22,8 en novembre où il commence à réaliser quelques grosses soirées, avec cependant, encore, beaucoup de trous d’air. Bien qu’il retrouve un niveau de jeu régulier et à l’image de son talent en décembre avant son opération, Dame ne faisait alors toujours pas gagner son équipe. Certes, les soldats autour ne l’aidaient pas beaucoup, en tout cas cela soulève une question : les Blazers se seraient-ils forcément qualifiés pour les Playoffs avec Damian Lillard cette saison ? Vu comment ils étaient partis rien n’est moins sûr et Dame aurait littéralement dû giga-performer tous les soirs pour remporter un maximum de matchs. Bref, on ne connaîtra jamais la réponse alors passons vite à autre chose et rendez-vous en octobre à Philadelphie pour oublier cette saison cata.

LA SUITE

Le GM intérimaire des Blazers Joe Cronin a affirmé lors d’une conférence de presse que le staff avait totalement confiance en Damian Lillard pour la suite, ainsi le noyau dur devrait être conservé avec Dame, Jusuf Nurkic et désormais Anfernee Simons. Josh Hart, arrivé en fin de saison dans l’Oregon a apporté de la satisfaction, avec notamment un carton à 44 points contre les Wizards, et il pourrait bien s’intégrer au roster la saison prochaine. Cependant, les Blazous doivent encore trouver un moyen de régler leurs failles dans le secteur défensif pour constituer une équipe réellement solide et sur laquelle s’appuyer. La Lottery donnera aussi une idée sur ce à quoi pourra ressembler le futur de la franchise puisque Portland se classe à la sixième place avant le grand tirage au sort et plusieurs options s’offriront donc au staff, entre garder un rookie avec du potentiel ou échanger le pick. Ce qui paraît certain, c’est que la saison prochaine ne pourra pas être pire que celle que l’on vient de connaître dans l’Oregon, on va dire que c’est déjà ça.

Un bilan au goût d’endive, que l’on s’attendait à dresser dès lors que l’on a appris que Dame allait se faire opérer. La révélation Anfernee Simons sauve un peu la saison des Blazers, dans une franchise qui va récupérer sa star après une longue absence. On a hâte de voir ce que pourra donner cette équipe de Portland avec plus de cohérence et de stabilité, avec un Chauncey Billups qui vivra sa deuxième saison en tant que coach, sa première aux manettes d’une vraie équipe.

Source Texte : ESPN