NBA DPOY Ranking 2021-22 : Rudy Gobert défend toujours le royaume d’Utah, sa garde n’est pas encore terminée

Le 01 mars 2022 à 11:53 par Arthur Baudin

Rudy Gobert
Source image : montage TrashTalk via NBA League Pass & YouTube

C’est reparti pour un tour. Qui dit saison NBA dit récompenses individuelles, et celle du Defensive Player of the Year est particulièrement appréciée. On connait des lauréats reconnus (Gary Payton, Hakeem Olajuwon, Dwight Howard, Michael Jordan…), des lauréats céfran (Joakim Noah et Rudy Gobert), mais peu – si ce n’est aucun – de lauréats ayant disparu des mémoires avec le temps. Ce qui veut dire ? Ce qui veut dire que quel qu’il soit, le DPOY élu est toujours quelqu’un et sa victoire finale introduit son blaze au panthéon du hustle, pour l’éternité. Qui sont les leaders de la DPOY race à moins de 2 mois de la fin de saison régulière ? C’est parti pour le checkpoint !

(Stats arrêtées au 28 février )

# Mentions individuelles

L’heure est à la distribution des mentions ! Comme chaque mois, sans démériter, certains n’ont pas réussi à craquer les portes du Top 10. On pense à Anthony Davis qui, malgré 3,1 blocks de moyenne en février, a une nouvelle fois rechuté. Sa blessure à la cheville va l’éloigner des parquets a minima 4 semaines, une mésaventure qui devrait sceller sa position loin du peloton. Même topo pour Myles Turner dont l’impact défensif n’est pas supérieur à celui des mieux classés. Les Pacers sont la 27ème défense de NBA, une statistique parlante, n’ayant par ailleurs nul besoin d’argumentaire pour l’accompagner. Au clan des valeureux chiens fous s’ajoutent Matisse Thybulle, Gary Payton II, Chris Paul, Marcus Smart, Deni Avdija, Gary Trent Jr. et Jared Vanderbilt. Tous méritent une petite mention pour leur investissement de ce côté du parquet.

# 10 Dejounte Murray & Jakob Poeltl

La Spurs Nation affiche son plus beau sourire, son axe 1-5 est mis à l’honneur. Il est fort possible que la saison texane prenne fin dans moins de 2 mois, mais en dépit de résultats collectifs logiquement moyens, Dejounte Murray et Jakob Poeltl ne laissent pas les chaussures dans la boîte. Sur ce mois de février, le premier nommé vole 1,9 ballon et le second block 2,3 cuirs par rencontre. Tous deux permettent à San Antonio d’éviter le naufrage. Alors bien sûr, c’est en un certain point bête puisqu’en résistant, les Spurs ne favorisent pas leurs chances à la prochaine draft. Mais c’est plutôt rassurant de savoir que l’avenir du clan Popovich est placé entre de talentueuses mains.

# 9 Robert Williams

Enfin un Robert qui brille pour autre chose que ses talents dans l’achat/revente. À Boston, le chien de garde ne s’appelle plus Marcus Smart mais Robert Williams. Il block 2,2 cuirs par match et, malgré sa petite taille (2m03), donne du fil à retordre aux intérieurs les plus dominants. Une brute épaisse superbe à regarder jouer et dont les actions défensives regorgent de testostérone. Dit comme ça, cela fait un peu docu animalier, mais l’intérieur de 24 piges fait partie du présent – et du futur – des meilleurs défenseurs de la Ligue. Sa note défensive de 101,8 fait de Boston le deuxième rempart de NBA (105,3 en note défensive collective), juste derrière les Warriors. Personne ne respecte assez Robert Williams.

# 8 Jimmy Butler & Bam Adebayo

Ils sont apparus dans tous nos classements DPOY depuis le début d’exercice. Constants mais beaucoup trop absentes, Bam Adebayo et Jimmy Butler n’ont, pour une fois, pas esquivé la compétition en ce mois de février. Résultats de leur santé, neuf victoires sur les dix derniers matchs et des adversaires qui ont dû monter des stratagèmes pour accéder au cercle. Personne n’est dupe, ni Bam ni Jimmy ne récupérera la statuette de meilleur défenseur à l’issue de la saison régulière. S’ils avaient joué plus de 80 matchs sur 124 possibles (37 pour Adebayo et 43 pour Butler), alors peut-être. M’enfin, cela reste cependant compliqué de toper le titre de DPOY avec deux défenseurs d’élite au sein du même effectif. La notion de collectif qui prime alors sur l’individuel, toussa toussa.

# 7 Joel Embiid

On l’appelle la pelleteuse pennsylvanienne. Pas de mauvaise vanne un peu lourdote, simplement le constat de son chantier. Une note défensive de 104,3 points encaissés par match (contre 108,9 pour l’ensemble des Sixers) et la confirmation qu’il porte Philly des deux côtés du terrain. Sans lui, euphémisme time, les Sixers ne sont plus les mêmes. On passe d’une équipe qui vise le titre à un groupe de morveux qui discute play-in. Maintenant qu’El Barbudo est dans la place, les garanties sont certes plus nombreuses, mais Joel reste le pilier défensif de cet effectif ô combien controversé.

# 6 Evan Mobley et Jarrett Allen

Une place de perdue pour le binôme de ferrailleurs. Dans l’Ohio, la série de trois défaites consécutives a fait mal. Les 124 points encaissés à Atlanta également. Devant cette raquette – probablement la plus complète de NBA – cinq bonshommes qu’il est beaucoup trop compliqué de passer à la trappe. Comme Jaren Jackson Jr., classé en bas de podium, les deux intérieurs de Cleveland jouent davantage les trophées de DPOY édition 2022-23, 2023-24… et 2035-36. Mais tout travail mérite salaire (pire expression) et ces Cavaliers, 5èmes de la Conférence Est, bien qu’en méforme, doivent une grande partie de leur bilan à cette association intérieure plus que fiable. Comment les récompenser, donc ? En raccrochant le Top 4 à l’Est devant l’un des monstres Bucks, Sixers, Heat et Bulls. L’avantage du terrain, la ferveur de la Quicken Loans Arena, des Playoffs mémorables.

# 5 Mikal Bridges

Sa saison est parfaite mais malheureusement, Mikal Bridges paie son poste de jeu. Devant les larges épaules des intérieurs, il a beau contenir ses vis-à-vis et s’imposer comme l’un des tout meilleurs défenseurs extérieurs de NBA – son œuvre ne sera probablement pas récompensée. Quand on pense Phoenix, on pense collectif, on pense Chris Paul, on pense Deandre Ayton, on pense Devin Booker. On pense Monty Williams, aussi. On ne pense pas que Mikal Bridges. Comme Chris Paul dans la course au trophée de MVP, Mikal récolte les félicitations de puristes qui matent les matchs et remarquent son impact, pas des autres. Il n’a pas le 1/10ème des vidéos de highlights des Giannis Antetokounmpo et Rudy Gobert. Moins clinquant, moins vendeur, on l’oublie beaucoup trop vite. Pour ce genre de profil, le titre NBA est probablement la seule statuette envisageable, et ce malgré les efforts déployés. Que la vie est une garce.

# 4 Jaren Jackson Jr.

Il est en train de taper une jolie remontée, Jaren Jackson Jr. n’a absolument rien à envier à Ben Wallace (si). Ses 2,2 blocks par match mettent en évidence une belle aptitude à faire suer son vis-à-vis. L’observatoire public prend conscience que l’ailier-fort des Grizzlies est un candidat sérieux au trophée de DPOY, et qu’à l’avenir, une fois que Rudy Gobert laissera le parquet derrière lui, l’Ourson de 22 ans aura un boulevard pour toper le trophée de DPOY. Il est le meilleur contreur de NBA avec 137 blocks cette saison, soit 19 de plus que Myles Turner, deuxième de ce classement. Petit nuance, Rudy Gobert est le plus constant avec la meilleure moyenne de contres (2,3), juste devant Jaren Jackson Jr. donc. Les styles de jeu des bonshommes n’ont cependant rien à voir et le potentiel de JJJ balaie très largement le package du bon défenseur : mouvement, aide, lecture des offensives adverses et timing du saut. Ça sent la jeunesse, le Gatorade et les prises de risque, on apprécie !

# 3 Draymond Green

C’est officiel, sans Draymond Green, les Warriors ne sont plus du tout la même équipe. Blessé au dos, le bavard de Californie mate les matchs depuis le banc avec, intacte, sa note défensive de 100,8 points encaissés par rencontre. Une stat qui suffit à justifier cette 3ème place. Il a beau manquer à l’appel depuis le 6 janvier dernier, son absence montre à quel point ce petit teigneux d’1m98 est le pilier défensif de son équipe. Les Dubs sont la meilleure défense de NBA mais, en l’absence de Draymond Green, voient Celtics, Cavaliers et Suns se rapprocher dans le rétro. Une hémorragie qu’il convient d’arrêter. Problème, l’antidote se trouve dans les lits de l’infirmerie. Pendant le All-Star Break, celui qui ne passera pas ses vacances avec Rudy Gobert a déclaré espérer revenir « d’ici trois à quatre semaines ».

# 2 Giannis Antetokounmpo

Ces dernières semaines, lui et Jaren Jackson Jr. ont décidé de changer le moteur du camtar. C’était déjà bien, mais la constance affichée par le Grec lui laisse maintenant la place pour rafler la statuette, une seconde fois dans sa carrière. « Ouai, eh, oh, il est pas si bon que ça hein, sa note défensive est de 105,1 et les Bucks ne sont que le 13ème meilleur rempart de NBA. » C’est vrai, mais dans un monde où les meilleurs sont les plus critiqués, si le bilan défensif collectif des Bucks suivait, Giannis Antetokounmpo serait probablement n°1 de ce classement. Sa mobilité lui permet de tenir n’importe quel poste, de Muggsy Bogues à Sim Bhullar, et sa force de dissuasion est elle aussi sous-cotée. Quand Giannis tient le drive d’un bonhomme, l’attaquant déclenche plus souvent une passe désespérée qu’un lay-up dont l’histoire termine bien. Les observateurs attendent le moindre faux pas de la part de Rudy Gobert pour lui en tenir rigueur et propulser – ici, repropulser – un autre blaze au panthéon des défenseurs. Si cela arrive, Yannis est aux aguets.

# 1 Rudy Gobert

Parlant pour les aficionados de Game of Thrones, dans la course au trophée de DPOY, la tendance est à la « Guerre des Cinq Rois ». Pour Jaren Jackson Jr., Mikal Bridges, Giannis Antetokounmpo et Draymond Green, le danger vient d’Utah où Rudy Gobert a fermé les portes de la ville. Un rien devant ses concurrents, le céfran se place en favori pour devenir une quatrième fois de sa carrière le lauréat. Ce serait dantesque. Ce serait dantesque, et surtout historique. En cas de victoire finale, le natif de Saint-Quentin deviendrait l’un des trois seuls joueurs – avec Ben Wallace et Dikembe Mutombo – à remporter le trophée de DPOY à quatre reprises. Malgré un mois de février commencé sur le tard à cause d’une blessure au mollet, les quatre matchs joués par Rudy Gobert – sans compter le All-Star Game – furent de qualité. Toujours indispensable aux siens, il est la pierre angulaire d’un effectif qui, sans lui, n’arrête pas de montrer ses faiblesses. Si les Russes arrivent à la frontière, n’interrompons pas notre train de vie et déposons simplement Rudy pour les accueillir : ils ne passeront pas.