La jeunesse des Warriors fait aussi le boulot : Jordan Poole en patron, Moody et Kuminga en lieutenants, Steve Kerr peut voir venir

Le 02 févr. 2022 à 06:32 par Giovanni Marriette

Steve Kerr 2 février 2022
Source image : NBA League Pass

Deux écoles s’opposaient devant ce match entre les Warriors et les Spurs. Celle des mecs qui – assez logiquement – avaient abandonné l’idée de scruter la rencontre quand ils apprirent que Stephen Curry, Klay Thompson, Andrew Wiggins, Otto Poter Jr. et Nemanja Bjelica avaient rejoint cette nuit Draymond Green et Andre Iguodala sur le banc des absents, ah ouais quand même, et ceux qui s’étaient dit que c’était peut-être une bonne idée pour sonder quelques gamins qui jouent moins régulièrement. Spoiler, on espère que vous étiez dans la Team B.

Les stats maison de ce match entre les Spurs A et les Warriors B c’est juste ici

Alors je crois qu’on appelle ça la profondeur de banc. Le genre de victoire qui ne restera pas dans les annales du NBA League Pass mais qui participe aux fondations d’une nouvelle ère, pour une franchise qui n’en a peut-être pas fini avec les succès printaniers mais qui sera clairement, bientôt, à un tournant. Ce tournant, quelques uns des hommes présents cette nuit pourraient en faire partie et c’est en ce sens, justement, que ce genre de soirée peut faire sourire en interne. Les héros du jour ? Jordan Poole, on en a déjà pris l’habitude depuis plusieurs mois malgré un gros passage à vide à l’occasion du retour de Klay Thompson, un JP auteur cette nuit d’une pointe à 31 pions et notamment d’un tir énorme dans le money time pour aller chercher sa troisième plus grosse marque de la saison. A son relai tout au long de la soirée ? Un duo de rookies bien saignant. Jonathan Kuminga pour commencer, déjà bien en vue depuis quelques semaines et son intégration au roster et catalyseur cette nuit du retour des Dubs en fin de match, puis, plus étonnant, Moses Moody, titulaire pour la seconde fois consécutive et auteur de son meilleur match en carrière avec 20 points et 7 rebonds à 6/10 du parking et un hustle tout à fait remarquable en toute fin de match.

On en place une également pour le beauf Damion Lee, solide à la baguette, pour Chris Chiozza également, blaze et che-tron d’acteur porno mais back-up de back-up largement assez doué, pour un Kevon Looney à qui on ne confierait pas notre plus beau ballon mais qui se castagne cette saison soir après soir, juste le temps de vous raconter, quand même, que ce match était pourtant mal barré pour la réserve de Californie. En effet les Spurs n’étaient pas venus pour trier les lentilles – on vous recommande celles du Puy – et après un gros run initié notamment par un Dejounte Murray qui nous émoustille toujours autant voilà que les Texans prenaient une quinzaine de pions d’avance, plutôt logique compte tenu des rosters présents sur le parquet et pas un drame pour les Dubs se disait-on. Mais c’était sans compter une masterclass de tanking le sursaut d’orgueil des jeunes pousses de Steve Kerr donc, auteurs d’un dernier quart monstrueux (35-16) en empêchant notamment San Antonio de scorer durant cinq minutes qui semblèrent durer une éternité.

Une dernière action ou presque qui symbolise à elle-seule ce match, avec un Moody qui plonge récupérer un ballon qui traîne et un Jordan Poole qui crucifie le Texas dans le corner, sous les yeux d’un Stephen Curry en pyjama et le sourire aux lèvres, voilà donc ce qu’il faut retenir de cette soirée à l’AT&T Center. Parce qu’il y a peut-être trois All-Stars à Golden State, mais on peut également dire qu’il pourrait y en avoir trois ou quatre en 2028, et pas les mêmes cette fois-ci. Bons gamins ça.