Jahlil Okafor va prendre la direction de la Chine : tellement fort mais tellement blessé, et tellement pas né à la bonne époque

Le 10 janv. 2022 à 14:45 par Giovanni Marriette

Jahlil Okafor 10 janvier 2022
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A l’heure où une palanquée d’anciennes gloires de la Ligue reviennent tenter leur chance grâce à la fenêtre ouverte par les absences dues au COVID, Jahlil Okafor, lui, va donc faire le chemin inverse et quitter la NBA pour retrouver des sensations… en Chine. Comme une manière de prouver, encore une fois, que la carrière du Jah ne ressemble à aucune autre.

26 ans. Jahlil Okafor a 26 ans. Comme l’impression qu’il en a 35 le bougre, impression laissée par un combo fait de cernes, d’une vitesse digne d’une tortue centenaire et de quelques broches qu’il doit bien se trainer dans son corps meurtri, localisées notamment au niveau de ses trop fragiles chevilles. Véritable force de la nature lorsqu’il évoluait encore avec Duke et drafté en troisième position par des Sixers alors en pleine reconstruction (18-64 avant sa draft et… 10-72 pour son année rookie), Jahlil est un poste 5 doté d’un talent offensif comme on en voit rarement. C’est pas nous qu’on l’dit hein, c’est tout l’monde. Malheureusement et très vite, et ce malgré une première saison encourageante (17,5 points et 7 rebonds), le rythme imposé par la NBA va mettre en lumière un doute qui deviendra ensuite une certitude : Jahlil Okafor n’a pas le coffre pour jouer en NBA trois fois par semaine et au niveau escompté. Pendant que le Jah soigne ses multiples petits bobos ? Un autre phénomène s’est pointé en Pennsylvanie, il s’appelle Joel Embiid, n’est pas forcément des plus solides non plus physiquement, mais il offre tout de même un autre genre de garanties.

L’émergence – doucement mais sûrement – de Jojo poussera donc – doucement mais sûrement – Jahlil Okafor vers la sortie à Philadelphie, et depuis un double constat s’impose : 1) les chevilles sont en mousse et 2) la NBA est devenue beaucoup trop rapide pour le mammouth et son saillant rebondi. Toujours des mains en or mais une difficulté non feinte à suivre un papy au ralenti, et les multiples tentatives de retour en grâce ne seront que des preuves de plus d’un niveau insuffisant, presque anachronique dans une NBA qui court beaucoup trop, qui shoote beaucoup trop vite. Brooklyn, New Orleans ou Detroit seront ensuite autant de criques dans lesquelles Jahlil ne trouvera pas sa sirène, et c’est donc assez logiquement finalement que l’on apprend aujourd’hui que les appels du pied de la CBA (championnat chinois) ont fini par le chauffer. La franchise de Guangsha est ainsi évoquée comme potentielle base de (re)lancement, il faudra que la rampe soit solide pour ses 120 kilos, et on espère finalement, au moins, que le pivot retrouvera certaines des sensations qui avaient fait de lui l’un des meilleurs prospects au monde il y a déjà six ans. Mais 26 ans, Jahlil Okafor n’a que 26 ans. Comme l’impression qu’il en a 35 le bougre.

A l’heure des retours en grâce, Jahlil Okafor, lui, prend plutôt la tangente. Pas le moment d’espérer quoique ce soit concernant un éventuel avenir en NBA, mais plutôt de lui souhaiter de passer, enfin, quelques belles soirées sur un parquet, le tout en évitant de transformer l’une de ses chevilles en lettre Z. Ce sera un bon début et rien n’est perdu non plus, on ne va pas vous (RE)donner son âge, vos avez compris.

Source texte : Ky Carlin – USA Today